Le 22 septembre 2021 :
Dixième jour d'audience
Procès - Jour 10 : l'audience est reprise :
#13novembre #procès
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) September 22, 2021
Jour 10#sécurité pic.twitter.com/f72aDPLQMe
#13novembre Dans la salle, les parties civiles discutent, s'embrassent ou se prennent dans les bras. L'audience va bientôt reprendre. Les accusés ont pris place devant et dans le box.
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) September 22, 2021
#13novembre
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Le président Jean-Louis Périès: "Nous avons aujourd'hui 2 auditions de parties civiles, j'appelle d'abord le commissaire qui était chef de la BAC75N qui doit être dans la salle".
Bataclan : Commissaire BAC75N, primo-intervenant
#13novembre
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Le commissaire BAC75N s'adressant aux familles des victimes: "Ce soir-là nous avons fait le maximum de ce que nous pouvions faire et nous sommes allés au-delà de ce que nous pouvions faire, au-delà des capacités opérationnelles" cc @LCI
#13novembre
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Le commissaire BAC75N "Nous aurions tous voulu pouvoir faire plus, sauver plus de vies. Ce poids du regret et de la culpabilité accompagne chacun des policiers depuis ce jour" cc @LCI
BAC 75N : "vers 21h35, j'ai reçu un premier appel. Le chef de salle m'a informé d'une explosion qui venait de se produire au Stade de France. Quelques instants plus tard, un autre appel m'a informé d'une fusillade rue Bichat. Sans notion d'un attentat."
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 22, 2021
BAC 75N : "arrivés à la porte de Clignancourt, nous avons eu l'information d'une nouvelle fusillade. Je n'avais plus aucun discernement sur ce qu'il fallait faire. J'ai pris la décision de reprendre le chemin de Paris car la situation semblait plus complexe".
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BAC 75N : "nous avons perçu les coups de feu, une scène immédiate de chaos. Nous n'avons pas eu le temps de nous organiser et de prendre le matériel dans le coffre. Au niveau du Bataclan café, gisaient déjà des victimes, deux ou trois corps".
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BAC 75N : "les portes se sont ouvertes d'un coup et une masse compacte d'une vingtaine ou trentaine de personnes nous est tombée dans les bras. Cette masse pour moi, elle a un visage : celui d'une femme terrorisée. Et elle a une voix : celle d'un homme qui crie : vite, vite".
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#13novembre
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Le commissaire BAC75N : une femme aux cheveux châtains clairs, prostrés qui a la terreur sur son visage et qui s'enfuit les larmes aux yeux et un homme qui nous dit. : 'vite vite, il y a ma femme à l'intérieur"
BAC 75N : "les portes se sont refermées et j'ai passé un message radio pour avertir d'une attaque au Bataclan. Puis, il a fallu prendre une décision. Nous ne connaissions pas la configuration des lieux. Mais la certitude qu'il y avait des terroristes avec des armes de guerre".
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#13novembre
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Le commissaire BAC75N : Nous avons avancé dans le vestibule, il fallait prendre une décision, avec cette inconnue, on ne connaissait pas les lieux, avec des terroristes à l'intérieur qui massacraient des gens avec des armes de guerre.
BAC 75N : "il y avait ce contraste très marqué entre le chaos, les bruits, les tirs et une fois entrés, plus rien. Nous avons progressé sur la gauche de la scène. En arrivant vers le bar, j'ai entendu une voix, avant même de voir le terroriste qui a hurlé : couche toi au sol".
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BAC 75N : "à cette distance, j'ai préféré tirer dans son corps plutôt que ça tête qui était trop petite.
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J'ai tiré quatre fois et mon coéquipier deux fois. On a touché l'auteur puisqu'il a poussé un gémissement et s'est affaissé sur le dos."
BAC 75N : "immédiatement, il y a eu des tirs nourris dans notre direction. Nous nous sommes abrités comme on pouvait derrière les pylônes. Et puis on a pris quelques secondes pour dire au revoir à nos proches. Car pour nous, nous allions mourir, c'était écrit".
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BAC 75N : "notre action était limitée puisque nous étions deux avec des armes de poing et en face plusieurs terroristes avec des armes de guerre. Donc j'ai décidé de sortir pour voir si des renforts étaient arrivés. Je leur ai fait un rapide point de situation."
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#13novembre
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Le commissaire BAC75N : est apparu une ombre rasante, un chargeur de kalachnikov est tombé au sol, un bruit de culasse. On pensait que l'un des auteurs allait sortir sur nous. Cette ombre a disparu et est repartie sur la gauche
#13novembre
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Le commissaire BAC75N : Il a fallu prendre 1 décision, on a couru vers cette personne, je lui ai pris les mains, elle m'a dit je ne peux plus marcher.On l'a tiré;cette personne était commissaire et nous a donné les infos sur les terroristes,en disant qu'ils étaient 3
#13novembre
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Le commissaire BAC75N : Pour nous les terroristes achevaient les gens au coup par coup, je me suis dit qu'il fallait y retourner. Mon collègue m'a dit :"Patron il faut attendre la BRI". J'ai dit non on y retourne cc @LCI
#13novembre
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Le commissaire BAC75N : J'avais la responsabilité de mes hommes, tous pères de famille, je ne voulais pas les envoyer à la mort. Ils m'ont tous suivis. cc @LCI
BAC 75N : "la fosse était totalement à découvert. Des victimes nous demandaient : "qu'est-ce que vous attendez?" On les rassurait comme on pouvait. Et puis un otage est sorti et a donné un numéro de téléphone. Je n'avais rien pour noter donc je l'ai fait répéter plusieurs fois".
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#13novembre
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Le commissaire BAC75N : Je ne savais pas si les terroristes étaient encore sur place ou pas. (...) Je suis tombé sur mes effectifs de la BAC75N, tous avec des équipements lourds, fusils à pompes, boucliers capables de résister aux armes de guerre
#13novembre
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Le commissaire BAC75N : Je leur ai dit on va rentrer et quoiqu'il arrive on ne recule pas. Je les ai placés tout au long de la fosse. Là aussi ça a duré un certain temps. Je savais que la BRI ou le Raid était arrivé mais je n'avais pas de notion de leur progression
BAC 75N : "à un moment donné c'est devenu insoutenable pour moi et j'ai décidé d'aller dans la fosse pour secourir les victimes. Je me souviens du visage du premier jeune homme. Mais les victimes étaient extrêmement lourdes car leurs vêtements étaient imbibés de sang."
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#13novembre
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Le commissaire BAC75N : on a enjambé des corps, fait une sorte de triage. Les gens comprenant que nous étions là, les valides ont commencé à sortir et les invalides nous les secourions
BAC 75N : "j'ai cette image de ce policier qui est allé chercher un petit garçon de 5 ans qui était sous un corps avec son casque anti-bruit et qui était venu avec sa maman. Je sais que ses grands-parents nous écoute via la webradio et je leur adresse toute mon amitié".
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 22, 2021
BAC 75N : "ensuite, l'assaut a été donné. Et on a été libéré de notre service. J'ai regroupé mes effectifs sur la voie public, on est rentrés au service tous ensemble. Et puis on s'est réconforté et on est rentrés. Et puis, on a essayé de revivre comme avant."
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 22, 2021
BAC 75N : "on a eu le dispositif de soutien psychologique qu'il fallait. Mais on reste marqués à vie par un tel événement."
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Président : c'est un exposé très complet et impressionnant. Votre intervention a permis de réduire le nombre de victimes".
#Abdeslam dans le box aujourd'hui #proces13Novembre2015 pic.twitter.com/7GQ2wC6AM2
— Elisabeth de Pourquery-Parmentier (@PourqueDe) September 22, 2021
Questions au commissaire BAC75N
#13novembre
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Le président :A aucun moment vous ne voyez un des terroristes à l'extérieur,dans la rue?
Commissaire BAC75N : Non.
Le président: en gros il n'y a pas de 4e terroriste, de 4e individu qui aurait pu passer inaperçu
Commissaire:je ne peux pas répondre à cette question
#13novembre
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Le président: quand vous rentrez, la 3e fois, vous n'essuyez pas de tirs?
Le commissaire BAC75N : Non
Le président : à ce moment-là il semblerait que les deux derniers (terroristes) sont retranchés derrière la porte avec les otages
BAC 75N : "pour moi la soirée a été très longue et chaque moment a été très long. Mais après, dire si l'assaut est intervenu trop tôt ou trop tard, je ne peux pas répondre à cette question."
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 22, 2021
#13novembre
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Le commissaire BAC75N:Au moment de l'arrivée de la BRI, on n'a plus la certitude qu'ils sont dans les lieux. Ce soir-là il y a eu plusieurs attaques et nous ne savions pas si la Bataclan était la cible finale, ils auraient pu partir et continuer les attaques ailleurs
Président : "donc actuellement une intervention telle que vous l'avez pratiquée ne serait pas encouragée?"
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 22, 2021
BAC 75N : "psychologiquement, on serait plus préparés. Il y a certaines barrière qui ont sauté. Et puis on sait exactement ce qu'on doit faire".
Président : "si vous ne prenez pas cette décision, il n'y aurait pas eu d'indication pour que vous rentriez. Vous auriez du attendre?"
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 22, 2021
BAC 75N : "ma conception du métier de commissaire c'est que c'est celui qui est sur le terrain qui décide. Pas un opérateur derrière sa radio."
#13novembre
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Le président au commissaire BAC75N : Je vous remercie monsieur, je pense que votre intervention a permis de sauver de nombreuses vies.
BAC 75N : "à chaque fois que j'entrais dans le Bataclan, je coupais ma radio pour ne pas me faire repérer mais aussi pour garder une acuité auditive maximale." Ce n'est donc qu'une fois à l'extérieur qu'il peut transmettre les informations sur les ondes radio de la police.
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Assesseure : "vous avez personnellement vécu ces faits-là. Est-ce que vous avez des regrets sur certaines choses ?"
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BAC 75N : "je me dis que peut-être qu'on aurait pu extraire des personnes qui étaient à quelques mètres de nous, les tirer. Mais on ne pouvait pas aller trop loin"
#13novembre
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La neutralisation de Samy Amimour a-t-elle selon vous modifié les plans des terroriste?
BAC75N :J'imagine qu'ils ne s'attendaient pas à une intervention aussi rapide. Après les fusillades sur les terrasses, ils devaient penser que les effectifs seraient tous là-bas
#13novembre
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Avocate générale :pouvez-vous indiquer ce qu'est devenu l'otage de Samy Amimour?
BAC75N : on l'a vu quelques semaines après, il avait fui par la sortie de secours, le terroriste l'avait ramené sur la scène. Puis ensuite il a profité de l'explosion pour s'échapper.
Me Jérôme Andréï, avocat du commissaire : "vous avez contacté vos proches parce que vous pensiez que vous alliez mourir ?"
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BAC 75N : "oui, très rapidement, pendant 5 ou 6 secondes. Sans même attendre la réponse de l'interlocuteur. J'étais persuadé que j'allais mourir".
#13novembre
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Me Andrei : vous vous étiez préparé à mourir?
Commissaire BAC75N : je ne sais pas si on peut se préparer à mourir...
#13novembre Commissaire BAC75N: "Depuis les attentats, la législation a évolué et nous sommes désormais autorisés à porter notre arme 7 jours sur 7 . "
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#13novembre
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Me @MontbrialAvocat au Commissaire BAC75N: "On a entendu longtemps la litanie selon laquelle avec une arme de poing on ne pouvait rien faire face à une kalachnikov, vous êtes la preuve vivante que ça n'est pas vrai.
#13novembre
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Me Chemla, avocat de parties civiles : Vous avez dit : "On savait qu'il y aurait un attentat, on ne savait pas où ni quand, mais on ne pensait pas la nuit".
Commissaire BAC75N : "On savait très bien que la menace était réelle. La question était "quand""
CC @LCI
Me Chemla (PC) : "est-ce que vous avez rencontré, pendant votre temps de présence, des militaires des forces Sentinelles?"
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BAC 75N : "non, je n'ai eu aucun contact. Et je n'ai pas entendu cette information sur les ondes."
#13novembre
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Me Chemla, sur la non-intervention des Sentinelle
Commissaire BAC75N : cette décision est propre à l'autorité militaire, j'en pense pas grand chose. Je n'étais pas à cet endroit-là à ce moment-là. Je ne sais pas si les Sentinelle étaient en capacité de riposter
Me Chemla (PC) : "est-ce que vous auriez été capable, vous, de vous servir d'une arme de type Famas?"
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 22, 2021
BAC 75N : "je connais les Famas de mon service national. Je pense que tout policier qui a l'habitude de se servir d'une arme peut utiliser un Famas."
#13novembre
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Me Chemla, avocat de parties civiles : étiez-vous en cas de légitime défense?
Commissaire BAC75N :Oui.
Le commissaire de la bac à la barre #proces13novembre #proces13Novembre2015 #Bataclan pic.twitter.com/4wcevIIQDr
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#13novembre
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Me Chemla, avocat de parties civiles : vous avez dit qua ça a changé votre vie, que ça change la vie d'un homme
Commissaire BAC75N : il y a des impacts post-traumatiques chez les policiers. On voit la vie autrement, parfois plus noire, parfois plus gaie.
#13novembre
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Commissaire BAC75N : j'ai deux casquettes sur ma tête, celle de commissaire de police, ma responsabilité, prendre des décisions, je suis le plus haut gradé sur place 1/2
#13novembre
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Commissaire BAC75N : C'est dans les tripes, on ressent ce qu'on doit faire.
#13novembre
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L'avocat du petit garçon de 5 ans, rescapé, et extrait du Bataclan par les policiers prend la parole et indique que la famille du petit garçon, présente dans la salle, lui fait part de sa "très grande reconnaissance"
#13novembre
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Pas de question pour la défense
Le président rémercie le commissaire BAC75N.
L'audience est suspendue quelques minutes.
#13novembre Commissaire BAC75N a quitté ses fonctions à la BAC en novembre 2016. Après 5 années d'exercice.
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Réaction des parties civiles : Me Morice, Me Andrei et Me Delas :
#13novembre réaction de Me Morice après l'intervention du commissaire Bac75N pic.twitter.com/AiIWLEx4Hn
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#13novembre réaction de Me Morice après l'intervention du commissaire Bac75N (suite) pic.twitter.com/AaIRi5pZfX
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#13novembre réaction de Me Delas après l'intervention du commissaire Bac75N pic.twitter.com/Y5UzXEy61d
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#13novembre réaction de Me Andrei avocat du commissaire Bac75N (suite) pic.twitter.com/k51vgEPrxr
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Assaut Bataclan: Christophe Molmy, ex-chef de la BRI
#13Novembre
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Christophe Molmy, ancien chef de la BRI, costume sombre, chemise bleu clair, cravate bleu, petite moustache. Il revient sur l'historique et le rôle de la BRI, "créée en 1964"
Christophe Molmy poursuit son exposé sur la BRI et ses missions. IL insiste sur "la forte expérience de la BRI en matière de contre terrorisme", souligne son rôle également "dans la négociation tactique" lors de prise d'otages avec "des négociateurs formés à l'islam radical".
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Christophe Molmy (BRI) : "ce soir là, on a accusé le coup de huit attentats en 33 minutes. C'est terrible. Ca pèse sur le moral des intervenants, ça embouteille les salles de commandement, ça désorganise. C'est d'ailleurs le but de ces attaques."
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#13Novembre
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Christophe Molmy, ex-chef de la BRI : "A 22h10, on quitte le 36 pour aller vers la rue de Charonne, où on nous dit qu'un terroriste s'est retranché (...) Sur la route, mon directeur m'appelle et me dit d'aller au Bataclan"
Christophe Molmy : "nous sommes rentrés vers 22h25. On a découvert une scène à laquelle personne n'était préparé. Sur le sol, on avait des centaines de corps. Il y avait tous les morts, les blessés, les valides. Tout le monde était couché. On a cette image saisissante".
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Christophe Molmy (BRI) : "on a cette odeur de sang qui prend à la gorge, l'odeur de poudre très entêtante. Il n'y avait aucun coup de feu et aucun mouvement. Donc rien qui nous permettait de savoir où étaient les terroristes".
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#13Novembre
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Christophe Molmy, ex-chef de la BRI :"On a 3 objectifs: secourir les victimes rapidement, évacuer les otages, localiser les terroristes"
Christophe Molmy (BRI) : "à 23h, on a constitué deux colonnes et on a commencé l'exploration des étages. On a vu des otages sortir des faux plafond, sortir des placards électriques. Je me souviens avoir ouvert une porte des toilettes et être tombé sur 5 ou 6 personnes entassées"
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En tous, il y aura 5 contacts téléphoniques avec les terroristes (entre 23h15 et 00h18).
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Christophe Molmy (BRI) : "je laisse les négociateurs travailler. Il y avait une femme enceinte dans le couloir, on pouvait peut-être négocier la sortie de quelqu'un".
#13Novembre
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Christophe Molmy, ex-chef de la BRI : "Je vais voir les autorités, je leur expose la situation. Je dis que de mon pont de vue nous n'arriverons pas à autre chose qu'un assaut"
#13Novembre
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Christophe Molmy, ex-chef de la BRI : "je demande au préfet de police Michel Cadot qui donne le feu vert pour un assaut. Avoir l'autorisation d'un assaut et donner la consigne à ses hommes, ça n'est pas la même chose"
Christophe Molmy (BRI) fait projeter un schéma du couloir sur lequel il a représenté les deux terroristes, les otages agenouillés, ceux que les terroristes avaient placés devant les fenêtres, les spectateurs réfugiés dans la loge juste en dessous.
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 22, 2021
Christophe Molmy (BRI) : "on a réussi à sortir les otages du couloir, fait replier les terroristes au fond du couloir avec l'usage de grenades aveuglantes et incapacitantes. Les collègues ont continué à avancer dans des conditions très dégradées car on y voyait plus rien".
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Christophe Molmy (BRI) : "dans la loge, on a fait sortir les otages. Ils sont sortis en enjambant le corps du terroriste qui avait toujours son gilet, protégés par le démineur qui était couché sur le terroriste, faisant une sorte de pont alors que ça aurait pu exploser."
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#13Novembre
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Christophe Molmy, ex-chef de la BRI : "0h25, fin de l'assaut mais pas de l'opération. 1h15, fin des opérations de la BRI"
Christophe Molmy (BRI) : "on a fini vers 1h15. Je les ai réuni brièvement. Je leur ai dit la fierté que j'avais de les avoir commandé. Car c'était une intervention quasi impossible. Ensuite on rentre au service et ensuite tout le monde rentre à la maison, voir nos familles."
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 22, 2021
#13Novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) September 22, 2021
Christophe Molmy, ex-chef de la BRI : "Je trouve rétrospectivement que l'on a été assez vite. Ça n'a pas été une opération parfaite, elles le sont rarement"
#13Novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) September 22, 2021
Christophe Molmy, ex-chef de la BRI :Après le Bataclan on a compris que les délais étaient vitaux, que la circulation pouvait ralentir les opérations des forces d'intervention rapide & qu'il fallait envoyer des équipes en moto voire en bateaux quand c'était possible"
Christophe Molmy (BRI) explique que les policiers qui ont mené l'assaut ont pu débriefer avec des psychologues "par groupe", "puis individuellement". Les familles aussi ont pu bénéficier d'un soutien psychologique, "car ça a été compliqué, notamment pour les enfants".
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 22, 2021
L'assault du #Bataclan et le récit de la BRI #proces13novembre #proces13Novembre2015 #BRI pic.twitter.com/bXuj4zoi06
— Elisabeth de Pourquery-Parmentier (@PourqueDe) September 22, 2021
Questions à Christophe Molmy, ex-chef de la BRI
Christophe Molmy (BRI) : "Bien sûr qu'il fallait aller vite. On le savait. On était au milieu des corps qui nous tiraient le pantalon pour qu'on les aide. Mais aller vite ce n'est pas se précipiter. On piétinait au milieu des corps, dans le sang."
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 22, 2021
Christophe Molmy (BRI) : "je comprends les blessés qui ont eu le sentiment d'attendre deux heures. Je m'excuse auprès d'eux. Je souffre avec eux. J'ai d'ailleurs perdu quelqu'un au Bataclan. Mais il y avait des risques de surattentat."
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 22, 2021
Président : "vous avez cité un de vos hommes qui s'est couché sur un des terroristes dont le gilet n'avait pas explosé [pour protéger les otages, ndlr]. C'est un protocole ?"
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 22, 2021
Christophe Molmy (BRI) : "Non, c'est de son propre chef. Mais ils ont tous été héroïques ce soir-là":
#13Novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) September 22, 2021
Avocate générale : Vous nous avez parlé de la FIPN (force d'intervention de la Police nationale) précisant qu'elle avait été activée pour l'HyperCacher mais pas pour le 13 novembre
Christophe Molmy, ex-chef de la BRI : La FIPN est une structure qui n'est pas pérenne
#13Novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) September 22, 2021
Christophe Molmy, ex-chef de la BRI : La FIPN a la vertu d'uniformiser les entrainements... Mais soit on refait une unité, avec les mêmes protocoles, où on ne le fait pas. On a un cuisinier dans la cuisine.
#13Novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) September 22, 2021
Christophe Molmy, ex-chef de la BRI :Je laisse aux autres les guerres d'ego. (...) Il y a certaines techniques que l'on ne maîtrise pas à la BRI, comme le parachutisme. On ne va pas au dernier moment acheter des parachutes (pour intervenir)
#13Novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) September 22, 2021
Avocate générale : vos techniques d'intervention à la BRI diffèrent-elles de celles du Raid et du GIGN ?
Christophe Molmy, ex-chef de la BRI : non pas sur ds interventions comme ça. Si ça avait été sur un bateau, une intervention chimique, d'autres sont mieux équipés
Christophe Molmy (BRI) en réponse à une question de l'avocate générale : "la BRI est naturellement l'unité d'intervention du contre terrorisme à Paris. On est dans un délai contraint d'intervention de 20 minutes. Il n'y avait de mon point de vue pas de discussion".
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 22, 2021
Christophe Molmy (BRI) : "en effet je suis partie civile et en tant que partie civile, on n'est pas obligé de témoigner. Mais je pensais qu'il était utile d'expliquer. Je ne ressens pas le besoin de me justifier, mais il me semble qu'il y avait devoir d'explications".
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 22, 2021
Me Topalov (PC) : "est-ce qu'on ne perd pas de temps à essayer de négocier avec ce type de personnes?"
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 22, 2021
Christophe Molmy (BRI) : "imaginez qu'on intervienne tout de suite et que ce soit un massacre. Vous ne trouveriez pas qu'il aurait fallu essayer de négocier?"
Me Morice (PC) : "vous trouvez normal que vous qui coordonnez l'action pour la BRI ne soyez pas en mesure d'avoir les informations qu'il y a des otages alors que d'autres l'ont ?"
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 22, 2021
Christophe Molmy (BRI) : "il faut avoir un peu d'indulgence. C'est une situation de chaos."
#13Novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) September 22, 2021
Christophe Molmy, ex-chef de la BRI: dans le reportage dont vous parlez, la BI dit qu'ils peuvent intervenir dès 21h30 au bataclan, l'attaque n'avait pas commencé, il faudrait qu'ils règlent leurs montres.
#13Novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) September 22, 2021
Christophe Molmy, ex-chef de la BRI: je trouve étonnant que six ans après ces personnes soient en mal de reconnaissance et qu'elles en fassent état comme ça dans un documentaire indigne. Je dis ça pour les familles.
Me Morice (PC) : "donc tout s'est passé au mieux?"
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 22, 2021
Christophe Molmy (BRI) : "si j'en crois le résultat, cela ne s'est pas si mal passé, maître."
#13Novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) September 22, 2021
Me @MontbrialAvocat parle du "fog of war". Puis continue : à 21h47, vous êtes informés, mais ça commence à taper à 21h25...Il se passe 22 minutes.
#13Novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) September 22, 2021
Me @MontbrialAvocat : C'est terrible dans le cadre d'une audience où il y a 131 morts et des centaines de blessés de dire cela on ne peut que considérer que ça n'aurait pu que plus mal se passer
#13Novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) September 22, 2021
Molmy,ex-chef de la BRI: La décision de proposer l'assaut au préfet est très lourde, on sait qu'on expose ses opérateurs et des otages. Je ne me voyais pas dire à mes gars 'allez-y et j'attends'. Alors j'y ai été, même si je suis plus vieux, moins grand, moins large
#13Novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) September 22, 2021
Me @MontbrialAvocat à Christophe Molmy,ex-chef de la BRI: : "Je vous connais depuis longtemps Christophe et pour moi l'intervention de la BRI ce soir-là n'est pas critiquable"
Les avocats de parties civiles sont nombreux, au nom de leurs clients à présenter leurs remerciements pour le travail effectué ce soir là par les policiers de la BRI.
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 22, 2021
Fin de l'audition de Christophe Molmy. L'audience est suspendue jusqu'à demain 12h30.
L'émotion des policiers...
Les #policiers sont habitués aux drames et à côtoyer la mort dans leur métier.
— Officiers et Commissaires de police (@PoliceSCSI) September 22, 2021
Lors des procès, ils revivent ces instants, mais des images, des odeurs restent à jamais gravées dans leurs mémoires.#Bataclan #13novembre https://t.co/LcrA0TZmfO
Procès du 13 novembre : le patron de la BRI revient sur l'assaut qu'il a mené au Bataclan https://t.co/VABDjo0OUo
— CNEWS (@CNEWS) September 22, 2021
Entretien avec le patron de la BRI - diffusé le 09 sept. 2021
Associations d'aide aux victimes :
Site de l’Association Life for Paris, 13 novembre 2015.
Site de l’Association 13onze15.
Site de L’Association française des victimes du terrorisme.
Site de l'Association Fraternité-Vérité.
Guide pour l’indemnisation des victimes d’actes de terrorisme.
Un Procès pour l'Histoire
En hommage aux victimes "les enfants paradis" de Damien Saez :
Les 130 morts des attentats du 13 Novembre 2015 sur le titre "les enfants paradis" en hommage aux victimes de Damien Saez
Cette mélodie ne me quittera jamais...
— Nadia MOSTEFA (@NadiaRoberta34) September 8, 2021
Pensées aux victimes & parties civiles... 🙏#13Novembre2015 #13Novembre pic.twitter.com/1C1nsght5A
Des visages sur des noms, ces 8 prochains mois leur sont dédiés... https://t.co/MDLv6Yo5bb
— Stéphane Bommert (@StephaneBommert) September 9, 2021
A 8H dans la Matinale Info, l'ensemble de la rédaction s'est succédé pour lire les prénoms, noms et âges des 130 victimes des attentats du #13novembre 2015.
— RCJ RADIO (@RCJRADIO) September 9, 2021
Parce qu'il nous semblait essentiel aujourd'hui de prononcer leurs noms et pas ceux des terroristes. ⚖️ pic.twitter.com/LsDAXVAJxk
" L’essence même du procès criminel, c’est le respect de la norme, l’application de la procédure pénale et le respect des droits de chacun à commencer par les droits de la défense."
— Eric Maurel - Procureur Nîmes (@procureurNimes) September 8, 2021
Jean-Louis Peries,
président du procès des attentats du 13 novembre pic.twitter.com/wvXpWyF0I6
Bataclan, un procès pour l’Histoire :
Les dessous d’un procès historique :
Épisode 1 - La préparation des victimes :
Épisode 2 - Le travail des avocats :
Épisode 3 - Une salle d’audience sur mesure :
Épisode 4 - Des débats filmés pour les archives nationales :
Elisabeth de Pourquery sur le dessin de procès : "Vous voulez être le plus juste possible et en même temps c'est votre vision (...) C'est un art sur le vif"#Europe1 pic.twitter.com/3EyzoCD8I9
— Europe 1 🎧🌍📻 (@Europe1) September 14, 2021
Les Archives nationales de Paris (France).