Le 28 octobre 2021 :
Trente-cinquième jour d'audience
Procès - Jour 35: L'audience est reprise
#procès13novembre
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Semaine 8 Jour 35 pic.twitter.com/tBgCvjL3rv
Bataclan : audition d'Arthur
#13novembre
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Arthur Dénouveaux demande à ce que soit projetée sur le grand écran de la salle d'audience cette vidéo. https://t.co/YXVMtumtXl
#13novembre Sur la vidéo les gens dansent, la musique est à fond, il est 21h.
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Arthur Dénouveaux :"La vidéo montre pourquoi plus d'un millier de personnes sont venus à ce concert, elle montre aussi ce que les terroristes ont vu en entrant dans la salle" des gens de dos qui dansent
Arthur : "ça a pris du temps d'assumer d'être victime et pas témoin de quelque chose. J'ai eu un travail qui consiste en trois deuils : le deuil de ceux qui sont morts à votre place, le deuil de la personne qui vous étiez et le deuil du regard des autres sur vous".
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Arthur : "on porte tous en nous la culpabilité du survivant. Moi je ressens plutôt la responsabilité du survivant. Parce que survivre à ça nous oblige à vivre plus, à créer une énergie positive.
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Tout cela, ça a créé @lifeforparis "
Arthur : " l'idée c'était de régler les problèmes, se créer une béquille, mais que cette béquille ne soit pas éternelle et qu'un jour on puisse dissoudre l'association."
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#13novembre
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Arthur Dénouveaux porte un costume bleu marine et une chemise bleu clair aujourd'hui. "Survivre c'était ce qu'on faisait et ça n'est pas ce que l'on était".
Arthur : "et puis il y a une dernière chose c'est qu'on n'a pas été visé pour nous-même mais pour autrui et pour viser la société.
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Qu'est-ce qu'on fait une fois qu'on est victime? On vit. Vivre c'est exister, du latin exsistere, vibre en dehors de soi".
Arthur : "il est un peu tôt, probablement, pour tirer un bilan de ces cinq semaines de procès. Je crois qu'on a compris qu'un procès comme celui-là, c'est aussi un combat de témoignages. Et la parole qui est venue du box nous a incité, nous parties civiles à venir à la barre. "
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Arthur : "je n'ai pas de définition du terrorisme, mais ce que j'ai entendu c'est que le terrorisme c'était la tranquillité impossible. Soit dans une boulimie de vie, soit dans l'incapacité de faire quoi que ce soit. Mais ce n'est plus possible de vivre normalement."
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Arthur : "j'ajouterai quand même que dans le monde dans lequel on vit, il suffit de taper dans Google "fosse Bataclan" pour avoir des images horribles. Et je trouverais étrange qu'en 9 mois de procès, elles ne soient pas diffusées une seule fois".
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Arthur : "personne ici n'a traité les accusés de monstres. Mais quand on dit que c'et des êtres humains qu'on juge aujourd'hui, on voit ça comme une exigence d'assumer ce qu'ils ont fait et de ne pas se cacher derrière une idéologie."
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Arthur : "quelqu'un ici a parlé du mythe de Sisyphe. Je crois que Sisyphe était seul. Et ce qu'ont fait tous ici dans cette salle, magistrats, avocats, interprètes, c'est dire aux victimes : "vous n'êtes pas seules". Et ça, j'espère que ça perdurera après."
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Président : "concernant la projection des images que vous évoquez, j'avoue que c'est une question que je me suis posée au fil du procès, on va y réfléchir.
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Et on va peut-être diffuser du son, le son des revendication, après les questions."
Président : "est-ce que vous avez été approché en tant qu'association par des personnes qui n'étaient pas victimes directes?
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Arthur : "oui, on a décidé que des personnes touchées mais pas victime direct pouvaient être adhérents mais pas membres".
Arthur : "le nombre de personnes qui vont mal diminue, même si ce n'est pas une injonction à ne plus le dire.
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"Vous n'aurez pas ma haine", on est un bon nombre à viser ça. Mais ce n'est pas le cas tous les jours et ce n'est pas le cas à toute heure de la journée".
Arthur : "les gens se sentent bien après avoir témoigné. Ils sont contents d'avoir été entendus par la puissance publique, C'est positif. Paradoxalement, c'est tellement serein que ça pourrait nous déshabituer de la difficulté d'en parler en famille. Mais vous n'y êtes pour rien"
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La diffusion débute. On entend les voix des terroristes dans un grand brouhaha. "Dépêche. Vas-y! Tout le monde à terre. Nous on vous bombarde ici, sur terre, on n'a pas besoin d'avion ici. Vous avez voté pour François Hollande? Remerciez-le"
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Suite de l'extrait sonore. Les terroristes s'expriment calmement.
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Des tirs.
"Comme ils font, on le fait. Vous ne pourrez vous en prendre qu'à votre président François Hollande. Qui combat les musulmans. Aujourd'hui, l'heure de la vengeance a sonné".
#13novembre L'audio des "revendications" des terroristes dans le Bataclan a duré quelques minutes. Trois ou quatre. Et c'était glaçant.
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Bataclan : audition de Philippe
Philippe : "l'association @13onze15 réunit, depuis l'origine, des victimes des tous les lieux d'attentats. Et toutes les situations de victimes : blessés physiques, psychologiques et les parents endeuillés. L'association a été fondée le 16 janvier 2016."
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Philippe : "on est là pour apporter des réponses aux questions qui nous sont posées et accompagner nos adhérents dans leurs parcours : leurs parcours de soin, de retour à l'emploi.
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Nous avons été les interlocuteurs de la délégation interministérielle de l'aide aux victimes."
Philippe : "un des sujets est aussi la récupération politique ou l'utilisation malveillante qui peut être faite des victimes et leur image.
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J'ai parlé de la fraternité, l'autre volet c'est la vérité. Vérité dans la restitution des expériences vécues."
Philippe : "il y a la vérité de l'islam. Et c'est aussi un des buts que nous poursuivons : la prévention de la radicalisation. La vérité de l'islam évidemment n'est pas celle qu'on revendique ici. On sait que l'islam est très éloigné de l'islamisme radical."
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Philippe : "je suis convaincu que tous les témoignages portés ici, toute cette douleur et difficulté à se reconstituer permet de prendre, peut-être plus encore que les images et les sons, la mesure des ravages. "
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Philippe : "ce procès participe du processus de résilience. Les victimes viennent ici déposer quelque chose et repartent un peu allégées de cela."
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Président : "quelle serait votre position sur la diffusion éventuelle d'images [de la fosse du Bataclan ndlr] ?
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Philippe : "c'est de la douleur ajoutée à la douleur. Bien sûr le procès n'est pas destiné aux parties civiles, il est là pour faire apparaître la vérité la plus vraie"
#13novembre
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Philippe Duperron : "La première attente est que le procès ait lieu. Ce procès est une étape importante qui doit être franchie. C'est la justice de la République, que la justice passe, qu'une peine proportionnée soit prononcée, que les accusés soient défendus"
Philippe : "ce à quoi nous nous sommes employés auprès de nos adhérents est de faire comprendre quels sont les rôles de chacun. Et il y a le rôle des avocats des accusés dont les propos vont être ressentis comme des agressions. Mais c'est cette règle là qui doit être appliquée."
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Bataclan : audition de Mathieu Langlais, médecin du raid
#13novembre
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A la barre maintenant, le docteur Matthieu Langlois, 51 ans, médecin RAID. Veste noire, chemise blanche.
Matthieu Langlois : "ces médecins sont recrutés en fonction de leurs compétence en traumatologie grave, de gestion des hémorragies et de capacités physiques pour supporter les contraintes émotionnelles, capables de décider sous stress."
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Matthieu Langlois : "ce qu'on faisait avant c'était qu'on attendait que la zone soit sécurisée pour intervenir. On a mis en place des outils pour pouvoir intégrer des interventions de secours à des interventions de police."
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Dr Langlois : "on se dirige en convoi vers le Bataclan. A ce moment-là, on a peut d'informations. On arrive sur place autour de 23h. Je vois le Bataclan et le passage Amelot. On voit des corps sur le trottoir. Et des policiers nous disent : planquez-vous, ça tire."
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Dr Langlois : "on entre jusqu'à la fosse pour une évaluation de la situation. Il y a énormément de blessés et de morts tous piégés dans cette zone là. On a pour information que deux terroristes sont à l'étage avec des otages. On nous dit qu'il y a potentiellement un colis piégé."
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Dr Langlois : "on a le feu vert, avec "Med 2", on se répartit les rôles : faire l'évaluation de la gravité des blessés on fera quelques très rares gestes de sauvetages dans la fosse et puis l'évacuation aidés par les policiers, de la Bac notamment."
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#13novembre
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Dr Langlois : "Une anecdote :j'ai enlevé mon casque et ma cagoule devant des blessés, ce que je n'aurais jamais dû faire mais ça a été une aide pour moi dans la partie relationnelle que j'ai eu avec les médecins, les policiers et les victimes"
Puis, le Dr Langlois explique qu'on l'avertit qu'"environ 80 personnes se sont réfugiées sur le toit, des bureaux et qu'il est hors de question qu'elles soient évacuées en repassant par l'intérieur du Bataclan".
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Dr Langlois : "on se retrouve avec quatre échelles de pompiers, assez étroites et on fait descendre les blessés en premier, avec des harnais type montagne pour les assurer avec une corde. Lorsqu'on lance cette opération, l'assaut n'est toujours pas donné."
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#13novembre Le président : "Merci. Ce qui ressort c'est que c'était le chaos pour tout le monde"
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#13novembre Le président évoque le témoignage d'un policier de BAC75 hier, qui a dit avoir aidé des blessés.
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Dr Langlois :"S'il l'a dit faut le croire, ils étaient là avant nous"
#13novembre
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Dr Langlois :"Évacuer une fosse comme ça, avec autant de morts et de blessés, avant un assaut, Cela n'avait jamais été fait avant dans le monde entier. "
Le président: oui; il y a encore des tirs.
Dr Langlois : "on est sous la menace et notre but c'est d'être rapide sur l'évaluation, les gestes qu'on va devoir faire et les extractions.
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Sauver sous la menace c'est en faisant des choses très simple et en évacuant sans faire ce que je ferais au Samu."
Dr Langlois : "j'ai eu le souvenir d'une jeune femme blessée à la tête et j'avais décidé d'évacuer d'autres blessés plus urgents car elle me paraissait tellement atteinte que je préférais donner une vraie chance à d'autres. J'ai appris qu'elle était décédée le lendemain matin."
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#13novembre
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Dr Langlois:"On est équipé comme les opérateurs, entraînés, tirer un corps qund vous avez 30 kilos déquipement sur le dos c'est physique, on a pas d'armes mais des équipement de secours spécialisés notamment pour les hémorragies graves, les blessures par explosion..."
#13novembre
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Dr Langlois :"L'évacuation ou l'extraction d'urgence est pour moi un geste thérapeutique ou médical. Gagner du temps sur l'évacuation c'est déjà traiter la blessure (...) Faire de la chirugie dans le Bataclan aurait été selon moi une erreur grave"
#13Novembre2015
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Dr Langlois, médecin du Raid :"Il n'y a qu'un bloc opératoire qui peut les sauver, ce sont des lésions tellements graves, on n'a pas grand chose à proposer hors de l'hôpital."
Dr Langlois : "on sait pourquoi on s'est entraîné aussi durement. Car ça a été une phase d'une intensité physique et psychologique très marquante pour moi. Le fait d'être dans l'action nous a protégés. Mais malgré tout, c'est une nuit qui nous marquera à vie, c'est sûr."
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#13Novembre2015
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Dr Langlois, médecin du Raid : "j'ai vu uniquement des lésions compatibles avec les projectiles d'AK47, ça fait des lésions dramatiques. Je n'ai pas vu de victimes avec des blessures compatiblels avec des armes blanches.
#13Novembre2015
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Le président: vous n'avez pas vu de personne décapitée non plus?
Dr Langlois : "si mais c'était je pense le terroriste"
#13Novembre2015
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Dr Langlois, médecin du Raid :"Il n'y a qu'un bloc opératoire qui peut les sauver, ce sont des lésions tellements graves, on n'a pas grand chose à proposer hors de l'hôpital."
Bataclan : réactions de Dr Mathieu Langlais
#13novembre Matthieu Langlois, médecin-chef du RAID intervenu au Bataclan: "Ma mission était d'organiser le sauvetage dans la zone de danger, sous le feu, avec le médecin de la BRI et l'autre médecin du Raid" pic.twitter.com/AKibz7CNWq
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#13novembre
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Matthieu Langlois, médecin-chef du RAID, intervenu au Bataclan:"J'ai enlevé ma cagoule et mon casque, c'était une faute de ma part, mais ça s'est avéré une chance. Un visage inspire plus confiance qu'un casque lourd et une cagoule" pic.twitter.com/NasxuzEKF2
#13Novembre
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Matthieu Langlois, médecin-chef du RAID : "Le rôle des médecins c'était de pouvoir faire une priorisation. On a fait sortir tout le monde, toutes les victimes encore vivantes. Mais pour gagner en rapidité, malheureusement il faut faire des choix" pic.twitter.com/bHTukxth5d
#13Novembre
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Matthieu Langlois, médecin-chef du RAID : "En tant que médecin, je me dis toujours il faut faire plus, il faut faire mieux. Si j'avais pu sauver une vie je... Voilà. j'ai fait ce métier pour ça" pic.twitter.com/TtWEQAwSgp
Bataclan : audition de Denis safran, médecin de la BRI
#13novembre
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Denis Safran a 73 ans. Il porte un costume noir, une cravate, et une chemise blanche. "J'étais à une certaine distance de mon domicile, dans un café où il y avait une réception pour le départ d'un de mes collègues de l'hôpital Georges Pompidou"
Denis Safran : "mon bip sonne et je vois inscrit "retour service immédiat". Je me change sur le trottoir, je me mets en tenue BRI et je fonce vers le 36, quai des orfèvres. Et nous partons en direction de "je ne sais pas quoi"."
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Denis Safran : "le chef de colonne ouvre les portes du Bataclan et je peux avoir cette vision d'horreur qu'on vous a, je pense, maintes fois décrite. Je reste à l'entrée de la fosse à disposition du chef de colonne. Et c'est là que les victimes vont sortir".
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Denis Safran : "j'ai été rejoint après par le médecin chef du Raid et nous avons oeuvré ensemble.
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Mais bien avant notre arrivée, des gens avaient déjà été sortis. Et on a tout fait pour qu'un maximum de gens sortent le plus rapidement possible."
#13novembre
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Denis Safran :"Il peut y avoir des détresses respiratoires, des hémorragies, la seule façon de sauver ces victimes c'est qu'elles soient prises en charge le plus rapidement. Les Américains ont appelé ça la "golden" hour, là c'était la "golden minute""
#13novembre
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Denis Safran:"Je me suis rendu dans les étages auprès de mes camarades de la BRI. Je rappelle que la mission du médecin de la BRI est de prendre en charge les policiers https://t.co/E6wodyxmHU doutant pas qu'il y en eu à entendre les tirs
Denis Safran : "il y avait une jeune femme très grièvement blessée cachée derrière la cuvette des toilettes avec un bras quasiment arraché. Je me souviens qu'un policier de la BRI l'a chargée sur ses épaules pour la confier aux services de secours."
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Denis Safran : "c'était une masse de gens. Et c'est ça qui était frappant. On s'est dit : mais comment va-t-on faire pour prendre en charge tous ces gens?"
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Denis Safran : "l'outil qui m'a été le plus utile ce soir là, c'était ma paire de ciseaux : pour découper les T-shirt et voir où a saigne. Et pour certains, de rouler les T-shirt en boule et de demander au copain d'appuyer le temps d'aller à l'hôpital".
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Denis Safran : "la priorisation repose sur de la clinique. Pour utiliser cette clinique, il faut beaucoup d'expérience. Est-ce que la victime peut parler? Est-ce qu'elle a les muqueuses colorées ? Est-ce qu'elle respire?"
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Denis Safran : "je suis tombé sur un jeune homme. Une balle lui avait traversé le poumon. Normalement, il y a un risque de pneumothorax. Mais là, il respirait normalement, me parlait. Je l'ai pris en charge environ une demi-heure après, il était toujours dans le même état."
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#13novembre
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Denis Safran:"Avec mon camarade du Raid, vous savez il est médecin anesthésiste comme moi, on n'a pas besoin de se parler pour savoir ce qu'il faut faire"
#13novembre
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Denis Safran : "Spontanément les policiers ont participé. Nous on disait: 'celui-là, celui-là, celui-là' (pour les personnes à évacuer en priorité)"
Denis Safran au sujet de l'assaut :"c'est de l'ordre du miracle. Ou au moins de la chance. Car quand le terroriste a explosé, les boulons sont partis vers le haut. S'ils étaient partis devant, ça ne se serait sans doute pas passé comme ça."
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 28, 2021
Denis Safran : "il me semble que la coordination entre les médecins de l'avant que nous étions, ceux des postes médicaux avancés et les hôpitaux s'est faite. Il y a eu des cortèges d'ambulance partis avec les motards vers les hôpitaux. C'était inédit."
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#13novembre
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Denis Safran :" Tout un chacun qui était dans l Bataclan ce soir-là s'est vu mourir. C'est forcément traumatisant"
#13Novembre
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Le président: avez-vous vu des blessés par arme blanche?
Denis Safran: absolument pas, pas une fois. Je n'ai pas vu une victime blessée autrement que par une projection balistique. "
Bataclan : réactions de Dr Denis Safran
#13novembre
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Denis Safran, médecin-chef de la BRI: "Quand on arrive, on ne sait pas qui est vivant et qui est mort là-dedans. C'est étonnant. Pour pas dire sidérant. Enfin faut pas être sidéré très longtemps parce que faut avancer" pic.twitter.com/W8eueBIJan
#13novembre Denis Safran, médecin-chef de la BRI : "On a aussi le risque de surattentat c'est à dire qu'il y en ait d'autres qui arrivent par derrière. Franchement, on y pense dans l'optique : 'je sors un maximum de gens', pardonnez-moi l'expression, 'avant que ça pète'" pic.twitter.com/xVqZacEODS
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#13novembre
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Denis Safran, médecin-chef de la BRI "On priorise. Ceux qui risquent de mourir dans les minutes qui viennent si on ne les prend pas immédiatement en charge, si on ne les conduits pas à l'hôpital, ils sont forcément prioritaires .." pic.twitter.com/xy9uIB2owm
#13novembre
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Denis Safran, médecin-chef de la BRI revient sur les barrières Vauban qui sont devenues brancards ce soir-là. C'est lui qui a eu cette ingénieuse idée. "Et je le revendique d'ailleurs" nous confie-t-il. pic.twitter.com/c9Q8oW8gay
Bataclan : audition de Mathieu Raux, directeur médical de crise de l'AP-HP
Pr Raux : "ce sont des personnels non-soignants et, je dois dire, non formés, ont été chargé de l'accueil des familles.
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 28, 2021
Il y a eu une mobilisation spontanée, avant même le déclenchement du plan blanc. On avait une trentaine de chirurgiens, contre 4 habituellement la nuit."
#13Novembre
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Pr Mathieu Raux :"Un médecin urgentiste regardait s'il s'agissait d'UA ou d'UR et les redirigeait vers les bons services"
Pr Raux : "on était sidérés par la sévérité des lésions qu'on pouvait observer. Dans un premier temps, la chirurgie était dite de sauvetage et avait pour objectif de stopper les hémorragies."
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 28, 2021
#13Novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 28, 2021
Le professeur Mathieu Raux :"Le dimanche nous pensions avoir consolidé l'identification des victimes, l'histoire nous montrera que nous nous sommes trompés".
#13Novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 28, 2021
Le professeur Mathieu Raux :"Ce soir-là, nous avons fait que nous pouvions, ce qui nous semblait le + adapté pour sauver un maximum de monde. "
#13Novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 28, 2021
Le professeur Mathieu Raux : "Sur les 28 blessés en urgence absolue, nous avons eu à déplorer 3 décès. Des patients considérés comme au-delà de toute possibilité de prise en charge thérapeutique".
Fin de l'audience pour aujourd'hui. Elle reprendra demain à 12h30.
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 28, 2021
Le compte-rendu du jour, illustré par @ValPSQR est disponible ici > https://t.co/Tcem27qsWe
Le 27 octobre 2021 :
Trentième-quatrième d'audience
Procès - Jour 34: L'audience est reprise
#procès13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 27, 2021
Semaine 8 Jour 34 pic.twitter.com/3vfNQu2LdC
#procès13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 27, 2021
Semaine 8 Jour 34
Aujourd'hui, la cour doit notamment entendre les proches de personnes décédées au Bataclan et les policiers, primo-intervenants dans la salle.
Petit Cambodge : audition de Simon
Arrive à la barre Simon, représentant légal du Petit Cambodge. Veste beige, chemise noire, ému. Se fait porte-parole de l'entreprise et des salariés. #13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 27, 2021
Simon explique qu'il y avait des débats souvent à table. Mais "les armes étaient toujours les mots".
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 27, 2021
Ce #13Novembre, c'est la liberté et la fraternité qui ont été atteintes, estime Simon.
Simon explique qu'après le #13Novembre, il leur a semblé indispensable de rouvrir. Le Petit Cambodge a rouvert le 14 mars 2016. Tous les salariés ont tenu à être là.
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 27, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 27, 2021
Simon :"Pendant 6 ans Le petit Cambodge et ses salariés n'ont pas souhaité prendre la parole publiquement (...) Ceux qui étaient là savent déjà. Ces dernières années nous ont laissé un goût amer"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 27, 2021
Simon souhaite que Le Petit Cambode soit un restaurant où l'on peut rêver:"Ne l'oublions pas, nous sommes vivants, merci".
Le président: "Merci pour cette déposition, pleine d'humanité"/
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 27, 2021
Simon :"Un vieux monsieur nous a dit: J'ai servi des cafés à Jacques Mesrine, ils n'ont jamais fait ça"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 27, 2021
Simon explique que plusieurs de ses cuisiniers sont tamouls, qu'ils ont connu des horreurs dans leur pays. "Ce jour-là, ils se sont retrouvés en danger, replonger dans les horreurs qu'ils avaient vécues."
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 27, 2021
Simon a emmené ses salariés se mettre au vert après les attentats. Ils ont loué une maison. " boire une bière à 10 heures du matin c'était acceptable", "faire du surf c'était acceptable"
Petit Cambodge : Réactions de Simon
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 27, 2021
Simon, gérant du Petit Cambodge: "Nous l'objectif a été de rouvrir, résister, ne pas céder" pic.twitter.com/9HO8PwC9b5
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 27, 2021
Simon, gérant du Petit Cambodge: "Il a été nécessaire de faire des travaux pour autant on ne voulait pas travestir ce lieu". pic.twitter.com/L4AFPTyMvz
Bataclan : audition de Michel, policier BAC75N
Ce #13Novembre, il était chez lui, et avait prévu d'aller s'entraîner à un sport de combat. Il est en retard. Vers 22h. Il arrive à sa base en moto. Il voit ses "camarades qui équipent les véhicules en équipements lourds FIPN"
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 27, 2021
Michel : "A la #BAC75, on a des véhicules particuliers, noirs ou gris, on nous confond souvent avec des taxis". Ce #13Novembre, ils prennent tous les équipements qui restent "et notre patron, le commissaire C. qui part précipitamment de la base au même moment"
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 27, 2021
Michel : "On débarque à Oberkampf équipés mode lourd, casques lourds, visières, gilets pare-balles lourds". Il a un Beretta, pistolet mitrailleur qui tire du 9 millimètres, arme de poing. Est amené à participer à une colonne en train de s'improviser, constituée par un lieutenant
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 27, 2021
Michel : "Tous les collègues qui devaient aller au sport se retrouvent là. L'entrée du #Bataclan est à 180m. On est postés. Les ondes sont complètement affolées. On est arrivés même pas dix minutes après l'arrivée de notre commissaire qui a fait usage de son arme".#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 27, 2021
#13novembre,
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 27, 2021
Michel: On y va par bond. On fait des petits bonds jusqu'à l'entrée du Bataclan. Le commissaire nous dit que ça tire à l'intérieur, qu'ils sont en train de tuer tout le monde, il faut y aller. "
Il était 22h30 ce #13Novembre quand Michel envoie ce sms. Et il entre dans le #Bataclan avec sa colonne. Il y avait deux colonnes. Il entre, est "ébloui par un phare" sur la scène.
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 27, 2021
#13novembre,
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 27, 2021
Michel: "Mes pieds tapent dans des chargeurs de kalachnikovs au sol, mare de sang, des victimes les unes sur les autres au sol. Il y avait des corps entreposés, des vitrines complètement explosées. Le rythme est donné dès le début"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 27, 2021
Michel: "Je prends cette dame, mon collègue récupère l'enfant. Il est donné à l'effectif Delta qui va le sortir du bâtiment"
Michel : "A un moment, notre commissaire dans le SAS dit les valides levez les bras !" Le silence de mort cesse. "On se commence à se faire insulter, qu'est-ce que vous foutez ? Vous pouvez pas aller plus vite ? "#13Novembre #Bataclan
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 27, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 27, 2021
Michel:J'en suis désolé pour les victimes, mon bouclier bascule, le corps est jonché de sol, mon bouclier trébuche au sol et je me retrouve à bousculer des victimes. On dit :"une par une. C'est l'injonction: "une par une". Elles sont dirigées vers le hall d'entrée.
Michel est ému à la barre, visage très rouge. Il précise qu'il a braquée cette femme au début, surpris. Il ajoute qu'il savait que les pompiers n'allaient pas arriver tout de suite.#13Novembre #Bataclan #BAC75N
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 27, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 27, 2021
Michel: "Je suis formateur en secourisme tactique. Sur moi j'avais une trousse de combat individuelle. Aujourd'hui c'est un peu dans les mallettes, avant ça n'était pas le cas"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 27, 2021
Michel:Je fais un packing à une victime : enfoncer les doigts dans la chair. J'ai fait ça à mains nues, j'avais oublié mes gants dans la voiture"
Michel raconte qu'il était en train de faire un dégagement d'urgence d'une victime au sol, quand il voit que la #BRI est en train d'arriver, avec le bouclier Ramsès, énorme bouclier de 80 kilos. #Bataclan #13Novembre
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#13novembre
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Michel: "Je fais un dégagement d'urgence en dégageant une victime par les bras. Mais cette victime est face au sol. Un dégagement d'urgence face au sol, ça se fait pas je dis à mon collègue "on va peut-être la retournée". Mais là c'était l'urgence"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 27, 2021
Michel:"On fait un triage dans la zone d'entrée: Urgence Absolue et Urgence Relative. Mais il nous dit de tout stopper, la zone n'est pas sécurisée".
Michel et des collègues #BAC75N font des recherches dans des bâtiments à proximité, en fait rien, c'était des survivants. Ils retournent au #Bataclan où l'assaut va être donné par la #BRI #13Novembre
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#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 27, 2021
Michel "On laisse la place aux secours. On se retrouve avec le commissaire C. Je suis couvert de sang, sur le visage, les mains. Essayer de stopper une hémorragie, ça part un peu dans tous les sens"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 27, 2021
Michel :"On nous sollicite pour aller faire de la circulation. On est couverts de sang. Un barman me demande si je veux me nettoyer. Un collègue qui avait trébuché avant de la chair sur lui, carrément. On se nettoie, on repart à la base"
Michel : "A 5h, on nous demande de remonter une colonne d'assaut pour un des complices présumés boulevard Charonne". C'était une personne qui écoutait de la musique assez fort. Avec un Glock.#13Novembre #Bataclan #BAC75N
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Michel à la barre tient à dire aux victimes : "on a fait le maximum, on aurait voulu faire plus, je porte sur mes épaules le poids de la culpabilité".#13Novembre #Bataclan #BAC75N
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#13novembre
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Michel répond aux questions du président :"Sur les ondes, on nous dit 'vigilance absolue'. Le bâtiment est susceptible d'être piégé".
#13novembre
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Michel: "Pour moi on nous dit dans l'entrée: 'les gars (les terroristes) ils sont à l'intérieur'. Pour nous, ils sont à l'intérieur"
#13novembre
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Le président :"Avec vos collègues, combien de victimes avez-vous pu dégager de la fosse?"
Michel pense avoir porté secours à "plus d'une dizaine de personnes" à lui seul. Il ne sait pas combien de personnes ont aidé ses 14 collègues qui étaient avec lui".
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 27, 2021
Michel: "J'ai décidé de me porter partie civile, le but c'est de faire évoluer les process. C'était le désordre. (..) On a emprunté des véhicules qui n'étaient pas les nôtres, on a fait des missions qui n'étaient pas les nôtres"
Le président: "c'était le chaos"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 27, 2021
Michel:"Quand on rentre dans le bâtiment, il n'y a personne. Ni la BRI, ni le Raid. Il est 22h30."
Le président répète :"A 22h30, il n'y a personne donc".
Michel se demande si c'était le bon choix tactique ? "Qui doit vivre, qui doit mourir ? Je repense à cette dame dans la coursive qui m'attrape la jambe, j'en suis navré auprès des familles, à l'instant T on ne pouvait pas l'aider" #13Novembre #Bataclan #BAC75N
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#13novembre
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Michel gêné :"Dans un premier temps, peut-être il faut pas faire la polémique, mais au sein du service, personne n'en parlait, on faisait comme si de rien n'était, en parlait c'était une faiblesse."
#13novembre
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Me Bernardini demande quand et comment Michel a fait son rapport d'intervention.
Michel :On nous a pas demandé de rapport. Au contraire, on nous a dit :"inutile de faire un rapport aujourd'hui, nos autorités s'en chargent".
#13novembre
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Michel :" C'est à partir de là qu'on a commencé à débriefer; Jusque-là ce qu'on avait vécu n'apparaissait nulle part. "
Bataclan : audition d' Emmanuel
Arrive à la barre Emmanuel, "après six années de silence plus ou moins imposé on va dire. Lui aussi était policier à la #BAC75N le #13Novembre
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#13novembre
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Emmanuel, châtain, tour de cou rouge, costume bleu : "Ce soir-là j'étais prévu de stage dans le 7e, à 23h30. J'appelle mon officier, le lieutenant V. Il me dit:'C'est la merde, ça tire de partout. C'est la merde". Emmanuelle rejoint les effectifs de la BAC75N
#13novembre
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Emmanuel : "On s'est équipé avec nos casques maintien de l'ordre, nos petits gilets, on entend des tirs au coup par coup. On s'est mis en colonne, un petit peu désorganisé"
Emmanuel : "Le patron (le commissaire C. nous dit les gars c'est un carnage, derrière les portes y a encore deux terroristes. Il a dit, ceux qui se sentent pas, je leur en voudrai pas".
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Tous les gars présents de la #BAC75N y vont. Courageusement. #13Novembre #Bataclan
#13novembre
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Emmanuel: "Je me retourne vers le major; il dit :"J'en ai vu des trucs dégueulasses dans ma carrière mais là". Jeff dit :'c'est ouf, c'est ouf, c'est ouf', en langage jeune"
#13novembre
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Emmanuel: "Un monsieur, je revois son visage, il tend la main (il mime), pareil il dit :Aidez-moi, aidez-moi, aidez-moi". On lui dit de ne pas s'inquiéter, qu'on va s'occuper de lui"
#13novembre
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Emmanuel : Moi je n'ai qu'un gilet souple, la salle n'est pas sécurisée, il faut faire gaffe. (...)"Nous on avait pas d'expérience pour ce genre d'intervention"
Emmanuel se souvient d'un survivant qui criait en sortant, poings serrés : "les enculés, les enculés !"#Bataclan #13Novembre
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Emmanuel raconte à son tour qu'on leur demande de quitter le #Bataclan et faire des fouilles alentour, pensant qu'il y a des terroristes cachés, ce qu'on leur avait signalé. #13Novembre
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#13novembre
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Emmanuel:"Une compagnie de CRS nous a fait une vague de refoulement (...) on a quitté les lieux. On a vu @fhollande , @Valls @Hidalgo, la maire de Paris, personne ne nous a salué"
Pour conclure, Emmanuel, amer : "On n'a pas eu de soutien de notre hiérarchie depuis six ans". Il parle d'un groupe de 17 policiers #BAC75N qui se considèrent comme des oubliés de l'administration policière après les #13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 27, 2021
Le président Périès remercie les policiers venus témoigner à la barre.
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Emmanuel : "Merci de nous avoir entendus"
Le président conclut que ces policiers #BAC75N ont aidé beaucoup de gens au #Bataclan #13Novembre
Réactions de Me Bernardini avocat de 17 policiers de la BAC75N
#13Novembre Réaction de Me Bernardini avocat de 17 policiers de la BAC75N, primo-intervenants :"Le témoignage qu'ils ont apporté aujourd'hui à la barre, c'est un élément central, une grosse pièce du puzzle" pic.twitter.com/ePBJurTWlX
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#13novembre Me Bernardini avocat de 17 policiers de la BAC75N, primo-intervenants :"Mes clients souhaitaient enfin être reconnus. On a parlé des oubliés de la BAC75N". pic.twitter.com/O2437umHhy
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#13Novembre Me Bernardini avocat de 17 policiers de la BAC75N, primo-intervenants :"Gaëlle, la jeune femme qui eu le visage arraché et le petit garçon de 5 ans avec son casque antibruit font partie de ceux qui ont été secourus, assistés par certains de mes clients". pic.twitter.com/dqAwCLWEqG
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#13Novembre Me Bernardini avocat de 17 policiers de la BAC75N, primo-intervenants, revient sur la manière dont les policiers ont sorti le petit garçon de 5 ans qui se trouvait au Bataclan avec sa maman et sa grand-mère. Les deux femmes sont décédées. pic.twitter.com/tzKjCZ5976
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#13Novembre Me Bernardini avocat de 17 policiers de la BAC75N, primo-intervenants interrogé sur la raison pour laquelle, selon lui, ses clients ont été "oubliés". "Je ne suis pas là pour faire des polémiques. Je ne suis pas dans la tête de l'administration et des décideurs..." pic.twitter.com/Vj3zRqxaVR
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Et voici le compte-rendu web @franceinter du jour 34 au procès des attentats du #13Novembre. Avec les dessins de Valentin Pasquier @ValPSQRhttps://t.co/e5MGLUps8W
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 27, 2021
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Dates clés des neuf mois du procès :
Associations d'aide aux victimes :
Site de l’Association Life for Paris, 13 novembre 2015.
Site de l’Association 13onze15.
Site de L’Association française des victimes du terrorisme.
Site de l'Association Fraternité-Vérité.
Guide pour l’indemnisation des victimes d’actes de terrorisme.