Le 06 octobre 2021 :
Dix neuvième jour d'audience
Procès - Jour 19: L'audience est reprise
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— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 6, 2021
#procès13novembre Jour 19
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 6, 2021
La salle d'audience se remplit progressivement. De nombreuses victimes portent des tours de cou rouge dans la salle (signifiant qu'elles ne souhaitent pas répondre aux questions des interviews). Beaucoup de journalistes sont présents aujourd'hui.
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 6, 2021
Le président : "Nous allons continuer les auditions de parties civiles, avec aujourd'hui les personnes qui ont souhaité s'exprimer sur les faits survenus au Bataclan" cc @LCI
Sur le trottoir du Bataclan: audition de Jean-Charles
#13novembre
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Jean-Charles sur le trottoir du Bataclan est à la barre. Il est brun, porte un blouson en cuir, un t-shirt de Calvin et Hobbes. Il veut d'abord rendre hommage aux forces de l'ordre qui sont intervenues ce soir-là.
Jean-Charles : "quand ils ont bougé, j'ai vu qu'ils étaient quatre. Et j'insiste sur le chiffre 4. Ce ne sont pas des rumeurs, pas des on-dit. Ils étaient 4".
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 6, 2021
L'instruction a cependant démontré que le commando du Bataclan était composé de trois personnes.
#13novembre
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Jean-Charles, partie civile explique avoir vu ensuite avoir vu ces 4 personnes (les terroristes) rentrer dans le hall, tirer du côté du vestiaire. Selon lui, les 4 individus étaient armés.
#13novembre
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Jean-Charles, partie civile :"On a attendu que la police nous autorise à sortir du bar, on a été auditionné, voilà"
Président : "ce nombre de 4 fait sujet car de nombreuses personnes parlent de trois individus. On ne retrouve que trois kalachnikovs à l'intérieur. Vous voyez quatre individus armés ? "
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 6, 2021
Jean-Charles : "oui"
- d'après l'enquête, il semblerait qu'il n'y avait que trois personnes.
Président : "on sait que l'émotion peut altérer l'observation. Est-ce que vous êtes vraiment certain d'en avoir vu quatre [terroristes ndlr]?
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 6, 2021
Jean-Charles : oui
Bataclan, la fosse : auditions de Jean-Marc et Cédric
#13novembre
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Jean-Marc, partie civile: "je suis venu au Bataclan ce soir-là avec 5 amis à moi (...) Pendant ce concert nous avons croisé d'autres amis, on était une quinzaine à se connaître. On est descendu dans la fosse"
Jean-Marc se retrouve dans la fosse : "prostré sans aucune possibilité de bouger. J'ai entendu une personne dire qu'une porte était ouverte sur la gauche. J'ai vu ma compagne se lever pour s'enfuir mais les tirs ont repris. Le groupe dans lequel elle se trouvait s'est écroulé"
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Jean-Marc : "j'ai vu un des assaillant se rapprocher de moi, j'ai vu ses pieds près de mon visage, j'ai senti des gouttes sur ma tête. Une personne à côté de moi a eu son téléphone qui s'est mis à sonner. Elle a été prise pour cible."
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#13novembre
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Jean-Marc, partie civile: "J'ai entendu l'un des assaillants dire qu'il voulait négocier. (...) Les gens hurlaient de douleur, clamaient de l'aide"
Jean-Marc : "je me souviens d'une jeune femme en pleurs qui ne savait même pas comment annoncer à sa famille que son conjoint y était resté.
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Une de nos amies a été touchée sur le flanc droit, mais nous étions tous saufs, sans exception."
Jean-Marc arrête soudain son récit, la voix tremblante : "si vous avez des questions ..."
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Président : "on a compris que vous vous êtes retrouvé face aux tireurs. Tout près?"
- à la même distance que vous et moi. Trois silhouettes.
Jean-Marc, d'une voix marquée par l'émotion et la tristesse : "c'était totalement inhumain. Ca a été pensé pour laisser des traces indélébiles."
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#13novembre
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Selon Jean-Marc, partie civile, ce terroriste aurait dit :"On veut négocier". "Il ne me semble pas que c'était un otage à qui le terroriste avait demandé de faire passer le message". Pour lui c'est un terroriste qui a demandé directement à négocier.
#13novembre
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Jean-Marc,partie civile répondant à 1 question :"Les balles me passaient au-dessus de la tête.Les tireurs étaient derrière moi.Ils visaient les personnes qui allaient vers la sortie.J'ai vu 1 dizaine de personnes s'écrouler,sous l'effet de la panique"
#13novembre
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A la barre, Cédric, partie civile. il porte un t-shirt noir Unsu, it's a good day for Seppuku, un jean, a des tatouages sur les bras, 1 barbe courte, 1 moustache 1 tour de cou rouge, les cheveux poivre & sel. Il retire son https://t.co/o5vPH9paqf est né en 1978. pic.twitter.com/DPcn4mQ4qb
Cédric : "j'ai entendu un crac, j'ai cru que c'était un jack de guitare qui s'était débranché, ça arrive parfois. Puis j'ai pensé à des pétards. Ca va très très vite. La foule tombe, je me suis pris tout le monde, j'ai eu la jambe droite tordue."
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#13novembre
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Cédric, partie civile : "le jeune homme derrière nous nous dit que c'était pour ses frères en Syrie, qu'il fallait remercier @fhollande pour cette petite kermesse"
Cédric : "je vois celui derrière nous qui recharge. Je dis à tout le monde de partir. "
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Il s'excuse d'être un peu confus : "j'avais tout écrit mais en face de vous et à côté de ces messieurs [il montre le box, ndlr], ce n'est pas facile".
Président : "c'est très très clair"
#13novembre
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Cédric, partie civile : "pendant deux heures j'ai entendu une personne s'étouffer, mourir progressivement. Une autre personne appeler à l'aide. On nous tirait comme des lapins. J'ai fait le mort pendant deux heures." cc @LCI
Cédric raconte "cette personne que j'ai eu le plaisir d'entendre mourir, s'étouffer dans son sang. Je ne sais pas si vous avez déjà vécu ça. Comme d'autres que j'ai vu mourir et qui me regardaient. Alors j'ai essayé de fusionner avec le sol."
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#13novembre
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Cédric, partie civile :"Pendant 2h aussi j'ai cru que ma femme était sauvée, pendant deux heures j'ai croisé les doigts pour que mon téléphone ne sonne pas. Voilà l'ambiance jusqu'à l'arrivée de la BRI"
Cédric explique être resté longtemps, même après sa sortie, sans nouvelle de sa femme "et puis, à un moment elle est sortie en pleurs. C'était le meilleur moment de la soirée. Et on est rentrés chez nous. Je n'ai pas fait attention à ma jambe. Une petite douleur dans tout ça ..."
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 6, 2021
#13novembre
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Cédric, partie civile, aux accusés: "Vous avez attaqué des gens, non armés. Pourquoi nous? Vous êtes en colère contre un état.Vous êtes en colère contre notre pays. Mais nous, on n'a rien demandé, on n'a pas d'animosité contre vous à la base." cc @LCI
Cédric : "on n'arrive pas à ce qu'ils ont fait comme ça. Mon père a été absent pendant longtemps, j'ai élevé mon petit frère et ma petite soeur pendant que ma mère était malade. Au lycée, j'étais entouré de cités. Mais jamais je n'ai voulu tuer des gens."
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 6, 2021
#13novembre le président : Vous êtes plusieurs à vous adresser aux personnes dans le box. Je rappelle que les accusés bénéficient de la présomption d'innocence Plusieurs contestent leur participation aux faits. Même si je comprends qu'il y ait de la colère"
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 6, 2021
Hier Clarisse se remémore son calvaire au #Bataclan sous l'oeil indifférent de Salah #Abdeslam Les victimes rescapées de la fosse racontent des scènes effrayantes et inhumaines #13Novembre2015 #proces13Novembre2015 #proces13novembre @infofrance2 @franceinfo @infofrance3 pic.twitter.com/7VnNzYsEcd
— Elisabeth de Pourquery-Parmentier (@PourqueDe) October 7, 2021
Bataclan, dans les plafonds : audition de Clarisse
#13novembre
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Clarisse, partie civile, est maintenant à la barre. Elle a 30 ans, elle a un tour de cou rouge. Châtains, chignon, yeux clairs, pull noir, chemise à motifs : "J'espère sortir de cette salle en me sentant alléger de ma souffrance"
Clarisse : "et là, je suis prête en fait. J'attends de me faire tirer dans le dos. Et je pense : est-ce que ça va faire mal ? Est-ce que je vais perdre connaissance ? Mourir direct? Et puis j'ai des pensées un peu plus philosophiques : comment on sait qu'on est mort ?"
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 6, 2021
#13novembre
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Clarisse, partie civile :"je cours vers la fosse, je pousse des gens, je renverse des bières, je m'en veux de renverser des bières. je crois que j'ai dit :ça tire. Et ça tire. je vois Jesse Hugues balancer sa guitare"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 6, 2021
Clarisse, partie civile : "J'attends qu'ils rechargent, j'inspecte mon corps, pour voir si j'ai été touchée. J'arrive vers cette porte qui est bloquée. On crie, on gueule : 'ouvre-toi putain de porte!'. Un videur nous laisse entrer"
Clarisse : "un homme me pousse les fesses dans le plafond. J'enlève de la laine de verre, il y a des fils électriques. Je me dis que finalement je vais mourir électrocutée dans un plafond.
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 6, 2021
Puis, j'arrive dans une salle d'aération. J'ai pu me mettre debout sur une tige en métal"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 6, 2021
Clarisse, partie civile :"J'envoie un message à mon père, je lui dis: 'papa c'est moi. Je suis vivante, coincée dans un plafond'"
#13novembre
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Clarisse, partie civile :"Au bout de quelques heures, on entend des rafales d'armes, d'énormes explosions retentissent. Je sens un souffle sous mes pieds, j'ai compris après que c'était l'endroit où il y avait la prise d'otages".
Clarisse : "un monsieur de la BRI me dit : "mademoiselle, il va falloir être courageuse." Et là, dans la fosse, j'ai vu l'horreur. Alors, oui, j'en suis sortie de ce Bataclan, mais tout ne fait que commencer. J'ai eu une perte de sens total à la vie. J'ai abusé d'alcool."
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 6, 2021
#13novembre
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Clarisse, partie civile : "Je suis restée dans le plafond pendant 4 heures, j'en suis sortie vers 1h30 du matin"
Le président : "l'assaut est à 0h18"
Clarisse: "On a été un peu oubliés, la BRI a mis du temps à nous retrouver."
#13novembre
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Président:"vous avez conscience que vous avez aidé beaucoup de personnes à s'en sortir ce soir-là. Vous-même,toute seule"
Clarisse,partie civile:"C'était hors de question que je meure ce soir-là alors j'ai aidé aussi des gens à s'en sortir"
Le président insiste auprès de Clarisse qui a donc défoncé le faux-plafond d'une loge pour s'y réfugier : "il y a des gens comme vous qui ont sauvé beaucoup beaucoup de personnes. Je tenais à vous le dire."
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Bataclan, le régisseur : audition de Cyrille
#13novembre
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Cyrille, partie civile, régisseur général du Bataclan marié et père de 3 enfants : "Ce sera aujourd'hui ma seule et unique déclaration en public".
#13novembre
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Cyrille partie civile : "j'avais invité deux personnes ce soir-là au Bataclan, elles sont décédées"
#13novembre
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Cyrille, partie civile :"Je pousse la porte du SAS, David est juste à côté de moi. Là face à moi, j'aperçois... Tout vole en éclats. J'entends un bruit de pétards. Je me rends compte que c'est pas des pétards."
#13novembre
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Cyrille, partie civile :"Je tombe, je me relève, j'ouvre l'issue de secours sur la partie gauche. Je pousse la porte, je sors, je vais dans les bureaux administratifs du Bataclan. Je préviens qu'il y a une attaque, je dis qu'on prévienne la police"
A plusieurs reprise, Cyrille, régisseur du Bataclan, ouvre la porte du bureau pour accueillir des spectateurs qui viennent s'y réfugier : "il y avait des blessés très graves, dont un qui est mort sur mon bureau dans le courant de la nuit".
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 6, 2021
Cyrille : "je vois plein de cadavres, plein de corps." Il doit passer par la scène : "je tombe sur une tête", celle du premier kamikaze.
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 6, 2021
Il finit par dire aux forces de l'ordre : "je vous donne une clé et vous laisse vous débrouiller parce que moi, je ne peux plus rentrer."
Le régisseur du Bataclan explique que la capacité de la salle de concert, pleine ce soir-là était de 1499 personnes : 370 fauteuils au balcon. "Donc, il y avait un peu plus de 1100 personnes dans la fosse."
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Pas de vidéosurveillance à l'époque, elle a été installée depuis.
#13novembre
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Cyrille, partie civile, confirme qu'il n'y avait pas de caméras de vidéosurveillance dans la salle à l'époque des attentats. Il indique qu'il y avait 6 agents de sécurité le soir des attaques.
Ces victimes survivantes de la fosse du #Bataclan ont raconté aujourd'hui à la barre leur vie transformées après les scènes de guerre qu'ils ont vécues le #13Novembre2015 #proces13Novembre2015 #13nov2015 pic.twitter.com/hgN5gliMSj
— Elisabeth de Pourquery-Parmentier (@PourqueDe) October 6, 2021
Bataclan, le dernier "je t'aime" : audition d'Helen
#13novembre
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Helen partie civile : "le 13 novembre, j'arrive dans la salle pour retrouver Nick Alexander qui est l'amour de ma vie".
Nick est décédé des suites de ses blessures. Il tenait la boutique des Eagles of Death Metal au Bataclan le 13 novembre.
Helen : "On était sur l'estrade, donc un peu plus haut que les autres. Et Nick me dit : je vais mourir ce soir Helen. A un moment, ils rechargent et beaucoup de gens nous piétinent. Mais je savais que Nick était blessé donc il était hors de question que je parte."
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Helen raconte l'intervention du commissaire de la Bac Nord et son chauffeur, qui tirent sur le premier kamikaze. "J'ai dit à Nick : tu vois, ils vont venir nous sauver."
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#13novembre
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Helen partie civile : "Je prends des balles dans les deux cuisses. Je regarde le tireur, je lui dis : please stop. Il baisse les armes. Coïncidence ou pas, ils repartent" cc @LCI
#13novembre
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Helen partie civile : Sa peau est très froide, on est allongé dans une flaque de sang. Je dis à Nick : il faut que je sorte, ils ne vont pas venir nous chercher. Je lui dis : 'désolée, je t'aime'. Je ne pouvais pas le bouger"
Helen explique qu'elle va être évacuée à l'hôpital avec "une fille à côté de moi qui m'a tenue en vie en me frappant jusqu'à l'hôpital."
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Mon chirurgien m'a dit : c'est un miracle que vous soyez en vie. J'avais perdu quatre litres de sang, mais mon coeur battait toujours."
Helen : "en 6 ans, j'ai appris que la paix est à travers le pardon. J'ai appris que malgré les injustices, j'ai le choix sur comment je vais réagir. Et j'ai choisi l'amour. L'amour gagnera toujours."
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Cette dernière phrase est écrite en anglais sur son T-shirt : love always wins.
Bataclan, rester auprès d'une inconnue : auditions d'Edith et Bruno
#13novembre
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A la barre à présent, Edith, 43 ans "J'habite désormais en Bretagne".
Sa voix et son corps tremblent. Elle porte une chemise à carreaux, un tout de cou rouge, un vert qu'elle tripote dans ses mains. Les cheveux auburn et des tatouages aux bras.
Edith : "la notion de légitimité est compliquée : on se sent coupable d'en avoir vu tant rester sur le carreau. Et on voit les blessés physiques qui doivent vivre avec leurs blessures. Et nous on a eu la chance de sortir de cette violence inouïe dans laquelle on s'est retrouvée."
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#13novembre
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Edith, partie civile : "Les gens tombaient les uns sur les autres, j'ai grimpé l'escalier. J'ai poussé une porte battante pour arriver sur la mezzanine, j'ai été le plus loin possible sur ce balcon sans prendre les coursives"
Edith : "je suis sidérée par la violence des tirs, des hurlements de douleur. Je comprends que ce n'est pas une blague, ils nous tuent pour de vrai. Je vais rester sous ces strapontins, protégée par Bruno, en position foetale. En attendant la mort, littéralement."
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Edith : "les tirs sont très rapides. Puis le coup à coup démarre. Un pleur, un tir. Un cri, un tir. Un téléphone qui sonne, un tir. Une supplication, un tir. Il n'y a aucun moyen de s'en sortir. J'écrase sur ma poitrine mon téléphone pour pas qu'on entende que ça vibre."
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#13novembre
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Edith, partie civile : "Il y a ensuite l'explosion. Quand j'ai appris que c'était un gilet, ils n'ont même pas peur de mourir eux, donc ils en ont rien à foutre de nous"
Edith : "sur les revendications, je les trouvais pas très motivés. Ils déclamaient leur texte sans conviction, de manière monocorde. Je me disais : les mecs ils sont en train de nous tuer et ils ne croient même pas en leur laïus. Je les trouvais nuls. Nuls."
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Edith raconte aussi qu'à un moment l'ami de Bruno qui se trouve à leurs côtés se lève pour aller se réfugier ailleurs. "Mais mon corps n'a pas répondu. Je ne pouvais pas bouger. Et Bruno est resté avec moi, une illustre inconnue. Chapeau bas, Bruno".
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Edith : "l'image qui me reste le plus encore aujourd'hui c'est le volume de ces cadavres, de tous ces corps qui sont enchevêtrés, qui deux heures avant étaient en train de danser. On essaie de les enjamber, mais parfois on leur marche dessus."
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Edith : "à ce moment-là, il y a quelqu'un qui a dit : "les valides levez-vous". Et personne ne s'est levé. C'est effroyable, c'est gravé dans mes rétines pour le restant de mes jours. Je ne crois pas qu'il y ait de mots. Tous ceux qui l'ont vu, comprennent."
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Edith quitte le périmètre. "Et là, on est accueillis par les flashs et les caméras, comme des singes en cage. J'ai trouvé ça abject."
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#13novembre
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Bruno, partie civile, est maintenant à la barre.
Le président: "Vous êtes heu... Vous êtes le Bruno (celui dont vient de parler Edith)?
Bruno : oui
#13novembre
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Bruno, partie civile, était ce soir-là avec un ami et son fils de 10 ans, au Bataclan. Il a un catogan, des lunettes de vue, un sweat à capuche noir et un tour de cou vert.
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 6, 2021
Bruno, partie civile: "Sur la scène du Bataclan, le groupe Eagle of death metal part d'un côté puis repart de l'autre, on aurait dit un sketch de Benny Hill"
Bruno : "je me suis assis dos à Edith. Je me suis dit : si ils tirent je me jetterai sur elle, peut-être que ça la protègera. Je suis restée avec elle." Son ami et son fils se réfugient ailleurs. Débute ensuite la prise d'otages. "On sent que l'étau se désserre un peu pour nous"
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 6, 2021
Bruno poursuit son récit avec l'intervention des forces de l'ordre : "je leur dis : "c'est la première fois que je suis content de voir des flics." C'est fou, mais je leur ai vraiment dit ça".
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 6, 2021
Puis, vient la descente vers la fosse, pour sortir de la salle.
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 6, 2021
Bruno, partie civile:"On retourne dans un autre bar. On a vu Hollande et Valls passer. J'ai même entendu les flics dire :'mais qu'est-ce qu'ils foutent là ces cons, c'est pas sécurisé'. Ca partait dans tous les sens ?! Puis nous on s'en va vers République" cc @LCI
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 6, 2021
Bruno, partie civile: "Le soir du 13-11-15, on est rentré dans le Bataclan à 3 on est sorti à 4"(avec Edith qui a témoigné avant lui). Il dit qu'il pense aller bien pendant un temps, avec que tout s'effondre.
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 6, 2021
Bruno, partie civile: "Je pense souvent à la 131e victime qui s'est suicidée car j'aurais pu être à sa place". Il parle du chaos chez lui. "Pendant des années j'ai essayé de mener mes combats".
Bruno : "je voulais vous dire que eux ils ont perdu. Ils sont en cage, d'autres sont morts. Ils peuvent faire ce qu'ils veulent, ils ne gagneront jamais. Et à force de ne pas gagner, il faudrait peut-être qu'ils arrêtent."
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 6, 2021
Témoignages poignants des rescapés de la fosse du #Bataclan #proces13Novembre2015 #13nov #attentat pic.twitter.com/vLCVa8mG6y
— Elisabeth de Pourquery-Parmentier (@PourqueDe) October 6, 2021
Bataclan, audition de Brendan
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 6, 2021
Brendan, sweat noir, cheveux courts noirs, tour de cou rouge. Il est fin comme sa femme. . "J'avais 30 ans, je venais de me marier. J'avais une vie de trentenaire normale"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 6, 2021
Brendan, partie civile : "Ca sent la poudre, le sang, je ne savais même pas que le sang avait une odeur. Je pense qu'il en faut beaucoup pour sentir son odeur"
Brendan :"c'est l'horreur absolue, on est couchés par terre, ça tire tout le temps. Et ça dure une éternité. Je regarde ma femme en continu parce qu'en fait pour moi c'est la dernière fois que je la vois, la dernière fois que je suis avec elle."
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 6, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 6, 2021
Brendan, partie civile, remercie les policiers pour leur travail. Il indique que contrairement à sa femme, il a écouté leurs conseils, et n'a pas regardé les corps au sol. "Ca m'a évité je pense pas mal de cauchemars"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 6, 2021
Brendan, partie civile : "Je me suis isolé des gens normaux, les gens normaux c'était les gens qui n'étaient pas aux Bataclan".
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 6, 2021
Brendan, partie civile :"Je suis fier de la famille qu'on a construit tous les 3. Aujourd'hui ça va mieux qu'il y a deux ans, et ça va mieux qu'il y a 4 ans. "
Brendan : "ma femme ne peut plus cuisiner de steaks hachés sans penser aux restes de Samy Amimour. Alors on a souvent entendu que les terroristes étaient morts en martyrs. Pour moi c'est une notion assez vague mais pour moi, ils ont finis en steak hachés, ni plus, ni moins."
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 6, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 6, 2021
Brendan, partie civile :"Qu'est ce qu'ils y ont gagné à ces attentats? Pas grand chose. Est-ce- que la France allait se retirer de la Syrie après ça? Non. Ce ne sont pas 9 terroristes à Paris qui vont guider la politique de la France"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 6, 2021
Brendan, partie civile : "Ces gens sont perfides, patients, déterminés et irrécupérables. Ne leur accordez jamais le bénéfice du doute".
L'audience est suspendue pour aujourd'hui. Elle reprendra demain à 12h30 avec d'autres témoignages de victimes du Bataclan.
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 6, 2021
Le compte-rendu de la journée est à retrouver ici > https://t.co/OowtxpXYRN
Le 05 octobre 2021 :
Dix huitième jour d'audience
Procès - Jour 18: L'audience est reprise
#procès13novembre2015 Jour 18 pic.twitter.com/cgar0DpcbQ
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 5, 2021
Jour 18 au procès des attentats du #13Novembre.
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 5, 2021
Aujourd'hui, la cour va entendre des proches de victimes décédées à la Belle Equipe. Et des survivants du Comptoir Voltaire.
Live-tweet @franceinter à suivre sur ce fil.@ChPiret fera les comptes-rendus 📻aujourd'hui.
Boulevard Charonne : audition d'Alix
Alix : "Ma soeur qui m’accompagne aujourd’hui est procureur.
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 5, 2021
Contrairement à Monsieur Abdeslam je crois en la justice.
Je crois aussi comme Monsieur Abdeslam en la justice du ciel". Le ciel qui jugera aussi, dit-elle, en somme.#13Novembre
Alix : "Comme dans un film je dis : "baisse-toi baisse-toi". Il y a des étincelles sur la route et le long de la voiture. Je dis à Charlotte qu’il faut qu’on coure. Charlotte a en deux manoeuvres fait demi-tour sous une pluie de balles".#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 5, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 5, 2021
Alix partie civile :"Charlotte a fait demi-tour dans la voiture sous une pluie de balles (...) Je dis à Charlotte de rouler plus vite". Des balles ont atteint le véhicule mais Alix et son amie Charlotte n'ont pas été blessées.
Alix raconte six ans plus tard la "culpabilité du survivant". "Est-ce que nous aurions pu aller aider sur la terrasse ?" Elle croit qu'elle a fait la seule chose possible pour elle et son amie Charlotte à ce moment-là : tenter de "survivre". #13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 5, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 5, 2021
Alix partie civile voix douce, cheveux châtains, queue de cheval, chemise à fleurs et pull-over :"Je sais que l'horreur peut surgir partout. Même sur une terrasse avec un verre de vin pétillant".
Alix : "La vie est fragile et précieuse.
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 5, 2021
Mais elle est immense et reprendra toujours le dessus."#13Novembre
La Belle Equipe: auditions de Khaled et de Grégory
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 5, 2021
Khaled partie civile est à la barre. Il a perdu ses deux sœurs, Hodda Saadi 35 ans et Halima Saadi, 36 ans, le 13-11-15 à La Belle équipe. Hodda fêtait son anniversaire ce soir-là. "Je suis arrivé à Paris à 20 ans. J'ai été recueilli par ma soeur Hodda".
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 5, 2021
Khaled partie civile chemise à grosses rayures bleues et blanches, tour de cou rouge :" On va essayer de pas pleurer, on va essayer d'être fort". Il dit qu'il à La Belle équipe . "C'était l'anniversaire d'Hodda"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 5, 2021
Khaled partie civile :"Y'avait 12 amis d'Hodda, des amis qui fêtaient des anniversaires. Quand c'est terminé, égoïstement, je pense à mes sœurs. Je me pose pas de question, je me lève, j'enjambe tous les corps"
Khaled : "Je suis musulman, mais pas pratiquant".
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 5, 2021
Khaled explique que sur la terrasse, il a d'abord pensé à Dieu. " Le même Dieu que vous", dit-il aux accusés en se tournant vers le box.#Procès13Novembre
Khaled : "Hodda, elle a pris une balle dans la tête et l’autre dans la jambe". Hodda a succombé à ses blessures. #LaBelleEquipe#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 5, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 5, 2021
Khaled partie civile :Les pompiers et les médecins ont fait ce qu'ils pouvaient. Je voulais rester à côté de ma soeur, elle respirait, je ne pouvais pas là laisser là sur le trottoir, même s'il n'y avait plus d'espoir"
Khaled : "C’était l’enfer sur terre.
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 5, 2021
J’ai pas forcément envie de détailler plus."#13Novembre
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 5, 2021
Khaled partie civile explique que ce qu'il s'est passé dans sa vie: "c'est juste trop pour un seul être humain". "La souffrance, ça dépasse la raison monsieur"
Et Khaled Saadi quitte la barre. Gorge nouée. Digne. Terriblement touchant. #Procès13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 5, 2021
A la barre, Grégory, grand gaillard, a du mal à parler. S'excuse pour son émotion. Il souffle beaucoup.
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 5, 2021
"Justine c’était mon moteur, mon phare, elle m’a appris à rester calme".#Procès13Novembre
Grégory : "Aujourd'hui, c’est une première fois, les assises en tant que victime. En général je suis de l’autre côté".#Procès13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 5, 2021
#13novembre
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Grégory partie civile : "C'était la 1ere fois que je visitais un appartement avec une compagne, dans le 93. Je suis encore dans cet appartement car c'est ce qui me relie à Justine. C'était notre cocon, y'avait 2 balcons ... on était bien"
Il s'en veut de ne pas avoir accompagné Justine à La Belle Equipe. "En trois ans, c’est la seule fois où je n’accompagnais pas Justine à un anniversaire. Ce soir-là, j’ai perdu 9 personnes. Il y en a 6 que je connaissais intimement".#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 5, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 5, 2021
Grégory partie civile : "Je pensais pas que j'avais autant de symptômes. Moi Juju, je l'aime encore". Il n'a pas refait sa vie et s'en sent incapable. Il a encore la bague mais l'a mis à la main droite "je suis marié à un fantôme". Il ajoute:"Justine elle me manque".
Grégory : "Je n'ose même plus dormir dans notre lit dans notre chambre. Ça fait six ans que je dors dans mon salon, sur le canapé. Les affaires de Justine, elles n'ont pas bougé."#Procès13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 5, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 5, 2021
Grégory partie civile : "Chaque jour c'est un combat, un manque. Y'a des hauts, y'a des bas (..) Tous les jours il faut être forts pour ne pas craquer. On essaie de rester fort pour se relever. Ce procès pour moi c'est une thérapie".
Et Grégory quitte la barre d'un pas lent, en dévisageant chacun des accusés. #Procès13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 5, 2021
La Belle Equipe : auditions de Jean-Bernard et de José
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 5, 2021
Jean-Bernard,partie civile, s'adresse aux rescapés, pour leur dire qu'ils ne sont pas coupables que les coupables sont là, à côté, dans le box. "Il faut que ces personnes témoignent pour ceux qui ne peuvent plus le faire"
Le père d’Anne-Laure : "A les entendre, on ne les trouve pas si chanceuses que ça, quand elles expriment avec tant de difficulté leur souffrance, leur tristesse, l’horreur qu’elles ont vécue". #Procès13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 5, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 5, 2021
Jean-Bernard,partie civile, "je me sens condamné comme le papa d'une famille qui a été condamné sans période de sureté"
Le père d'Anne-Laure : "Ce n’est pas de la haine ou de la colère, je pense que c’est plus de la pitié envers des gens sans coeur ni raison". #Procès13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 5, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 5, 2021
Jean-Bernard,partie civile :" J'ai envie de dire comme un célèbre écrivain, La fatalité, c'est l'excuse des âmes sans volonté."
#13novembre
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Jean-Bernard,partie civile : "La justice juge les accusés mais elle est aussi rendue pour les victimes" cc @LCI
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 5, 2021
Jean-Bernard,partie civile : "J'ai une pensée pour toutes les victimes du 13 novembre. Aujourd'hui, il vous appartient de rendre la justice des hommes. Je n'en doute pas, elle passera. Moi qui suis catholique, je dis que c'est Dieu qui rendra la justice des âmes".
#13novembre José, partie civile, papa de Victor Muñoz, décédé à La Belle équipe: "Nous sommes Charlie, nous sommes libres"
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 5, 2021
#13novembre José, partie civile, papa de Victor Muñoz, décédé à La Belle équipe aux accusés: "Vous serez oubliés, il ne restera de vous que quelques lignes perdues dans la rubrique fait divers".
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 5, 2021
José Munoz, le papa de Victor espère "ébranler le fondamentalisme" des accusés. Qu'il accuse : "Vous détournez une religion, un Dieu, à votre profit".
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 5, 2021
Il montre lui aussi une photo de Victor, beau jeune homme de 24 ans.#13Novembre
#13novembre José, partie civile, papa de Victor Muñoz, décédé à La Belle équipe: "Victor notre fils fut assassiné à La belle équipe et ses amis furent blessés par des hommes ignorants, incultes, sans âme et lâches."
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 5, 2021
#13novembre José,partie civile, papa de Victor Muñoz, décédé à La Belle équipe, se met à pleurer."Notre fils était mort, exécuté comme un animal. On nous le présentait, calme apaisé à l'IML. Il avait encore derrière la tête les cheveux collés par le sang provoqué par les balles"
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 5, 2021
#13novembre José, partie civile, papa de Victor Muñoz, décédé à La Belle équipe, est très émouvant, très digne. Il porte un foulard, un gilet sombre, une chemise blanche, un tour de cou vert, des lunettes de vue.
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 5, 2021
José Munoz, face à la cour d'assises : "comment faire un tel deuil, Monsieur le président ?"#Procès13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 5, 2021
#13novembre José, partie civile, papa de Victor Muñoz, décédé à La Belle équipe :"Vous nous avez enlevé l'espoir d'une belle jeunesse (...) éduquée et ouverte au monde"
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 5, 2021
José Munoz, papa de Victor dit aux accusés : "Vous avez tenté de nous mettre à genoux", il conclut que c'est "la jeunesse libre" qui gagnera.#Procès13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 5, 2021
Comptoir Voltaire: auditions de Sonia et David
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 5, 2021
Sonia, partie civile, blessée au Comptoir Voltaire:"Le terroriste rentre, il ouvre très violemment les portes battantes. Si je ne me trompe pas; il me sourit un peu, je le trouve louche"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 5, 2021
Sonia, partie civile, blessée au Comptoir Voltaire:"C'est difficile de décrire ce que ça fait de se prendre une bombe en pleine tête " cc @LCI
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 5, 2021
Sonia, partie civile, blessée au Comptoir Voltaire:"Je me concentre sur mes blessures. Des douleurs intense se répandent partout. Je me dis que je vais mourir. Je le dis au couple autour de moi"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 5, 2021
Sonia, partie civile, blessée au Comptoir Voltaire:"Je pense à plusieurs personnes, mes parents, mon chien, principalement (rires)"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 5, 2021
Sonia, partie civile, blessée au Comptoir Voltaire:"Les pompiers arrivent enfin, prennent mon identité. Là je vois Théo. Je l'avais oublié. Je donne l'alerte. Je supplie les pompiers de guetter et de le sauver. "
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 5, 2021
Sonia, partie civile, blessée au Comptoir Voltaire:"J'apprendrai plus tard que la ceinture explosive tourne toujours et que nous sommes alors en danger de mort"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 5, 2021
Sonia, partie civile, blessée au Comptoir Voltaire:"J'apprendrai bien plus tard que tous les pompiers autour pensaient que je ne survivrais pas"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 5, 2021
Sonia, partie civile, blessée au Comptoir Voltaire:"35 opérations à ce jour & d'autres encore de prévues,des cicatrices,1 œil en moins, de l'ouïe perdue, des acouphènes, une hospitalisation psychiatrique, des envies de suicide, des couloirs d'hôpital connus par cœur"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 5, 2021
Sonia, partie civile, blessée au Comptoir Voltaire, termine avec une "note d'humour". "Je n'ai jamais plus commandé de steak tartare depuis, je me suis dit que c'était une idée absurde"
#13novembre A la barre, David, "soignant", qui était au Comptoir Voltaire: "Mon ami voulait aller sur la terrasse, moi dedans. Je lui dis que si je voulais manger, j'irai dehors"
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 5, 2021
#13novembre David, "soignant", qui était au Comptoir Voltaire: "Je crie très fort: coupez le gaz. Quelqu'un répète cette phrase, c'est l'affolement. Je suis obligé de passer par l'entrée du Comptoir. Je vois 3 victimes par terre, je suis obligé de m'occuper d'elles"
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 5, 2021
#13novembre David, "soignant", qui était au Comptoir Voltaire: "Puis il y a Théo, dans une mare de sang, je vais le prendre, le mettre par terre, l'allonger, je vois qu'il pisse le sang au niveau du cou. Je vais le compresser avec un tissu. Arrive un infirmier"
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 5, 2021
#13novembre David, "soignant", qui était au Comptoir Voltaire: "Puis il y a un autre type, affalé sur les tables, je le prends, je me mets par terre, il n'a plus de pouls. Je vais le masser"
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 5, 2021
#13novembre David, "soignant", qui était au Comptoir Voltaire: "Je lui dis lui ce type, c'est lui qui s'est fait sauter. J'avais vu des fils sur ce type, des fils noirs, oranges. J'ai compris que ça n'était pas une explosion de gaz mais un terroriste"
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 5, 2021
#13novembre David, "soignant", qui était au Comptoir Voltaire, porte un tour de cou rouge, une chemise bleue. Les cheveux poivre et sel.
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 5, 2021
#13novembre David, "soignant", qui était au Comptoir Voltaire: "j'y suis retourné le lendemain. On n'a pas voulu me les donner. Y'avait toutes mes affaires, mes papiers, mon téléphone, mes clés".
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 5, 2021
#13novembre David, "soignant", qui était au Comptoir Voltaire: "En arrivant, un policier me dit: Ah, vous êtes le fou, le taré qui a massé le fou, le kamikaze (Brahim Abdeslam). Cette information à ce moment-là je l'ai entendue, mais elle ne m'a rien fait"
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 5, 2021
#13novembre David, soignant, qui était au Comptoir Voltaire: "Ca a changé récemment mais jusqu'en 2015, quand vous massez quelqu'un sur la voie publique, tant que les secours n'arrivent pas, vous n'arrêtez pas de masser."
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 5, 2021
#13novembre David, soignant, qui était au Comptoir Voltaire: "La moitié de sa ceinture n'avait pas explosé.(celle de Brahim Abdeslam) J'aurais pu sauter avec, et aggraver la situation. "
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 5, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 5, 2021
Me Aboucaya: votre désir de soigner a changé depuis?
David, soignant, qui était au Comptoir Voltaire: Non, c'est un métier que je fais, que j'aime et que j'ai choisi. Je suis à l'AP-HP et je fais aussi de l'humanitaire.
Réactions de David, soignant et rescapé
#13novembre avec beaucoup de retard le témoignage audio de David, soignant, qui a porté secours à trois personnes blessées su Comptoir Voltaire, parmi lesquelles Brahim Abdeslam pic.twitter.com/b9dQHy7Jrk
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 5, 2021
#13novembre David, soignant, qui a porté secours à trois personnes blessées au Comptoir Voltaire, parmi lesquelles Brahim Abdeslam revient sur ce moment où, le 14 novembre, un policier lui a dit qu'il était "un fou, un taré" pic.twitter.com/PMTuijQUyU
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 5, 2021
#procès13novembre le compte-rendu d'audience du jour 18, après que les proches des personnes décédées à La Belle équipe et les rescapés du Comptoir Voltaire ont été entendus https://t.co/Oy116nsWfS
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 6, 2021
Dates clés des neuf mois du procès :
L'émotion des policiers...
Les #policiers sont habitués aux drames et à côtoyer la mort dans leur métier.
— Officiers et Commissaires de police (@PoliceSCSI) September 22, 2021
Lors des procès, ils revivent ces instants, mais des images, des odeurs restent à jamais gravées dans leurs mémoires.#Bataclan #13novembre https://t.co/LcrA0TZmfO
Procès du 13 novembre : le patron de la BRI revient sur l'assaut qu'il a mené au Bataclan https://t.co/VABDjo0OUo
— CNEWS (@CNEWS) September 22, 2021
Entretien avec le patron de la BRI - diffusé le 09 sept. 2021
Des instants d’éternité :
Associations d'aide aux victimes :
Site de l’Association Life for Paris, 13 novembre 2015.
Site de l’Association 13onze15.
Site de L’Association française des victimes du terrorisme.
Site de l'Association Fraternité-Vérité.
Guide pour l’indemnisation des victimes d’actes de terrorisme.
Un Procès pour l'Histoire
En hommage aux victimes "les enfants paradis" de Damien Saez :
Les 130 morts des attentats du 13 Novembre 2015 sur le titre "les enfants paradis" en hommage aux victimes de Damien Saez
Cette mélodie ne me quittera jamais...
— Nadia MOSTEFA (@NadiaRoberta34) September 8, 2021
Pensées aux victimes & parties civiles... 🙏#13Novembre2015 #13Novembre pic.twitter.com/1C1nsght5A
Des visages sur des noms, ces 8 prochains mois leur sont dédiés... https://t.co/MDLv6Yo5bb
— Stéphane Bommert (@StephaneBommert) September 9, 2021
A 8H dans la Matinale Info, l'ensemble de la rédaction s'est succédé pour lire les prénoms, noms et âges des 130 victimes des attentats du #13novembre 2015.
— RCJ RADIO (@RCJRADIO) September 9, 2021
Parce qu'il nous semblait essentiel aujourd'hui de prononcer leurs noms et pas ceux des terroristes. ⚖️ pic.twitter.com/LsDAXVAJxk
" L’essence même du procès criminel, c’est le respect de la norme, l’application de la procédure pénale et le respect des droits de chacun à commencer par les droits de la défense."
— Eric Maurel - Procureur Nîmes (@procureurNimes) September 8, 2021
Jean-Louis Peries,
président du procès des attentats du 13 novembre pic.twitter.com/wvXpWyF0I6
Bataclan, un procès pour l’Histoire :
Les dessous d’un procès historique :
Épisode 1 - La préparation des victimes :
Épisode 2 - Le travail des avocats :
Épisode 3 - Une salle d’audience sur mesure :
Épisode 4 - Des débats filmés pour les archives nationales :
Elisabeth de Pourquery sur le dessin de procès : "Vous voulez être le plus juste possible et en même temps c'est votre vision (...) C'est un art sur le vif"#Europe1 pic.twitter.com/3EyzoCD8I9
— Europe 1 🎧🌍📻 (@Europe1) September 14, 2021
Les Archives nationales de Paris (France).