Le 04 octobre 2021 :
Dix septième jour d'audience
Le programme du jour et le Président
Au programme aujourd'hui : pause dans les auditions de victimes (elles reprendront demain) pour étudier les constitutions de parties civiles contestées, dont les personnes morales (Bataclan, La Belle Equipe, Le Petit Cambodge etc. mais aussi les villes de Paris et Saint-Denis)
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 4, 2021
Président : "initialement, nous ne devions pas siéger aujourd'hui pour célébrer la nuit du Droit. N'en profitons cependant pas pour déborder sur la nuit. Nous allons consacrer cette audience à l'examen de constitutions de parties civiles."
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 4, 2021
Nicolas Braconnay (AG) Avocat général :
Nicolas Braconnay, avocat général, se lève pour contester les constitutions de parties civiles de personnes morales du Bataclan, du Petit Cambodge, Le Carillon, La belle Equipe ... etc.
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 4, 2021
"Ces différentes sociétés ont fait valoir un préjudice matériel, économique et enfin moral."
Nicolas Braconnay (AG) : "l'existence de ces préjudices ne souffrent aucune contestation. Mais le statut de partie civile dans le procès pénal ne se définit qu'en rapport à des infractions poursuivies. Notre propos ne consiste ni à nier, ni à minimiser le préjudice."
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 4, 2021
Nicolas Braconnay (AG) : "à aucun moment, par aucune partie, les faits n'ont été appréhendés comme des atteintes aux biens, mais comme des atteintes aux personnes et aux intérêts fondamentaux de la nation".
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 4, 2021
Nicolas Braconnay (AG) : "on a un double principe assez simple : il faut un préjudice personnel - je vous l'ai dit, il ne fait pas débat en la matière - et un préjudice en lien avec les faits poursuivis. C'est sur ce 2e point que la cour de cassation a apporté une précision."
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 4, 2021
Nicolas Braconnay (AG) : "dans une décision sur la constitution de partie civile de la ville de Nice, la cour de Cassation précise que l'entreprise terroriste n'est susceptible d'avoir porté atteinte, au-delà des victimes physiques, qu'aux intérêts de la nation".
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 4, 2021
Nicolas Braconnay (AG) : "en conséquence, seule une personne physique peut être considérée comme victime directe d'un meurtre ou d'une tentative de meurtre."
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 4, 2021
Nicolas Braconnay (AG) : "Nous ne disons en aucun manière, à aucun moment, que le Bataclan, la Belle Equipe, le Carillon etc. ne sont pas des victimes des attentats. Ils ont d'ailleurs pu être pris en charge dans le cadre assuranciel et de l'aide publique."
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 4, 2021
Nicolas Braconnay (AG) : "nous avons conscience que cette position peut être moralement difficile à concevoir ou politiquement désastreuse comme cela vous a été dit, mais c'est juridiquement que nous vous demandons de rejeter les constitutions de ces personnes morales".
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 4, 2021
Constitution de partie civile du Bataclan :
Me Burguburu (avocat Bataclan) : "les personnes qui ont été touchées ce n'est pas pour qui elles étaient individuellement, mais parce qu'elles étaient des des lieux. Des lieux où on se retrouve pour manger, boire, danser, écouter de la musique, se toucher, s'embrasser."
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 4, 2021
Me Burguburu : "c'est le lien invisible. Celui du "là où" : "là où" toutes les victimes étaient et là où il ne fallait pas être ce soir là. C'est ce lien que le parquet vous demande de rompre. Le Bataclan n'est pas la par erreur, il a subi un préjudice considérable."
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 4, 2021
Me Burguburu (PC) : "le Bataclan ne veut pas déranger, depuis 5 ans il est partie civile en toute discrétion et aide toutes les parties civiles physiques qui le lui demandent".
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 4, 2021
Me Burguburu (PC) : "Le Bataclan est à jamais un nom commun; il est intimement lié au #13Novembre , aux victimes, à ce procès. Le Bataclan a été une cible choisie, il était un objectif d'attaque des terroristes. Le Bataclan était personnellement et directement visé."
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 4, 2021
Me Burguburu (PC) : "Le Bataclan était l'étape finale, la plus meurtrière. Celle que le parquet voudrait faire partir de cette salle" d'audience.
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 4, 2021
Me Burguburu (PC) rappelle les autres affaires dans lesquelles des personnes morales ont été déclarées recevables dans leur constitution de parties civiles : le Thalys, Charlie Hebdo mais aussi le Bataclan lui-même dans le procès connexe de Jawad Bendaoud, logeur des terroristes.
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 4, 2021
Me Burguburu (PC) : "le préjudice du Bataclan c'est au moment des faits, ce sont les rafales de kalachnikov, ce n'est pas un retentissement médiatique postérieur."
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 4, 2021
Me Burguburu (PC) : "le Bataclan était un des lieux des attentats, choisi pour son âme dite "pervertie". Le parquet n'a pas dit à Charlie Hebdo : "vous ne pouvez pas rester [partie civile ndlr]. C'était il y a cinq mois. Pourquoi le Bataclan et pas Charlie Hebdo ?"
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 4, 2021
Le Burguburu (PC) : "soutenir que le Bataclan n'aurait subi qu'un préjudice indirect est une aberration. Je ne suis pas contre la technicité du droit, mais je crois que la justice se doit de garder un sens."
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 4, 2021
Me Burguburu (PC) : "il n'y a pas eu de procès Charlie Hebdo sans [le journal ndlr ]Charlie Hebdo. Il ne peut y avoir le procès des attentats du #13Novembre 2015 sans le Bataclan."
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 4, 2021
Me Burguburu (PC) : "refuser au Bataclan le droit à un procès pénal s'apparenterait juridiquement à un déni de justice, politiquement à un scandale et humainement à un mépris et du non-sens."
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 4, 2021
Constitution de partie civile de la Belle Equipe :
Place à Me Leslie Mankikian (PC) qui plaide pour la constitution de partie civile de La Belle Equipe, elle-aussi contestée par le parquet.
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 4, 2021
"Il y a un avant et un après : 21h36, les murs tremblent, les vitres sont brisée, les gens se précipitent sous les chaises et les tables."
Me Leslie Mankikian (PC) : "plus de 160 tirs, 21 morts et de nombreux blessés, plus de 50 impacts de balles dans le plafond, la colonne centrale, les murs, le sol. A 21h36, La Belle Equipe, son insouciance et sa liberté, disparaît".
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 4, 2021
Me Alexia Gavini (La Belle Equipe également) : "vous pouvez faire preuve de la plus grande pédagogie, il n'en demeure pas moins que le message que vous faites passer et que les victimes prennent comme une gifle est que La Belle Equipe n'a pas sa place parmi les parties civiles."
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 4, 2021
Me Gavini (PC) : "vous avez ponctuez vos premiers mots, monsieur le président, en disant "je sais que je peux faire confiance en chacun de vous".
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 4, 2021
Moi, je sais que je peux vous faire confiance pour accueillir la constitution de partie civile de La Belle Equipe."
Constitution de partie civile du Carillon :
Me Victor Zagury (PC), pour le Carillon : "c'est un immense regret pour moi de devoir plaider devant vous le fait que le Carillon est une victime directe. Nous ne sommes pas dans l'imposture, nous ne sommes pas des victimes de trop, nous ne sommes pas des indésirables"
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 4, 2021
Me Victor Zagury (PC) : "je suis extrêmement étonné de cette manière du parquet général de venir picorer des jurisprudence, de les tamponner du sceau de l'indiscutable et de vous dire : "nous on fait de fait du droit, pas du symbolique".
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 4, 2021
Me Zagury (PC) : "mon interrogation n'est pas de savoir si cette construction n'est qu'un prétexte et un alibi juridique, j'en suis certain. Mon interrogation c'est le sens qu'on y met. Je ne crois pas à l'avocat général qui nous dit : ce n'est que du droit, sec et aride".
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 4, 2021
Constitution de partie civile du Petit Cambodge :
Me Reinhart (PC) pour Le Petit Cambodge : "je suis certain que les avocats généraux ne cherchent pas à écarter des victimes mais à faire l'application du Droit. Mais, là où nous différons c'est que le Droit déconne."
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 4, 2021
Me Reinhart (PC) : "lorsque le gérant du Petit Cambodge a décidé de se constituer partie civile, ce n'est pas pour faire du spectacle, pour troubler les débats, mais pour porter devant vous le fait que ce sont les restaurants et les salles de spectacle qui ont été visées."
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 4, 2021
Fin de l'audience. Reprise demain avec les auditions des proches des victimes décédées sur les terrasses.
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 4, 2021
Le compte-rendu du jour, illustré par @ValPSQR est à retrouver ici > https://t.co/Dc1VSQHPG6
Le LT @franceinter assuré aujourd'hui par @ChPiret
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 4, 2021
Pour retrouver le compte-rendu web du jour 16, c'est ici.https://t.co/mwMP6WMcX5
Le 01 octobre 2021 :
Seizième jour d'audience
Procès - Jour 16: L'audience est reprise
#procès13novembre Jour 16 pic.twitter.com/hF7tEEBbcM
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 1, 2021
#procès13novembre Jour 16
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 1, 2021
L'audience devrait reprendre d’ici à quelques minutes. Aujourd'hui sont prévues 14 auditions de parties civiles. Il s'agit de victimes et de proches de victimes décédées qui se trouvaient à La Belle équipe le 13-11-15.
La Belle Equipe : anniversaire d'Hodda
Une jeune femme blonde, gilet rouge à pois, s'avance à la barre, aux côtés d'un jeune homme à la peau noire et aux épaules carrées. Elle préfère qu'on ne donne pas son identité. Se présente comme une "Parigote depuis trois générations". 18e. Puis marché d'Aligre. #13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 1, 2021
#procès13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 1, 2021
Chloé, partie civile, blonde, gilet rouge, boucle d'oreilles, tour de cou rouge: "Les premières rafales commencent, on entend des bruits de verre. Ludo me plaque au sol, c'est hyperviolent, le bruit assourdissant, les balles par milliers les étincelles"
Elle entend Djamila supplier les terroristes d'arrêter. "Les terroristes partent et y a un silence glaçant".
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 1, 2021
La jeune femme qui parle a les joues qui rougissent, retient ses larmes, son ami lui caresse le dos pour la soutenir à la barre.#13Novembre
#procès13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 1, 2021
Chloé, partie civile : "la terrasse est retournée, tous les corps sont imbriqués les uns sur les autres. On est tous choqués, désabusés. On se rend compte que j'ai pris une balle dans le bras"
Elle parle de la presse après l'attentat du #13Novembre 2015 à La Belle Equipe. "On a volé mon image et celle de Ludo". Elle dit le mot "racoleur". "Ça m’interroge sur les conséquences, les dérives de la liberté de la presse", dit-elle.
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 1, 2021
Elle dit encore : "J’attends de ce procès de comprendre le comment plutôt que le pourquoi. Aujourd’hui, on a besoin d’enterrer cette histoire".#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 1, 2021
Puis elle fait diffuser un film en mémoire de ses amis disparus. On y voit des jeunes heureux qui dansent et aussi Grégory, le patron de La Belle Equipe.#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 1, 2021
Pendant le film, Salah #Abdeslam baisse la tête pour ne pas regarder. Les autres accusés regardent.#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 1, 2021
#procès13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 1, 2021
A la fin de la vidéo, une personne commence à applaudir dans la salle, on entend des personnes pleurer discrètement dans le fond.
Chloé et son ami s'éloignent de la barre.
Après la diffusion de ce petit film hommage, immense silence dans la grande salle d'audience.#Procès13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 1, 2021
#procès13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 1, 2021
A la barre à présent, Ambre, 40 ans, top blanc, jupe noire, tour de cou rouge, tatouage sur le bras, cheveux châtains ondulés aux épaules ;"J'ai rien préparé mais je suis un peu en roue libre"
Me Bibal précise qu'elle était barmaid.
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 1, 2021
Ambre, partie civile: Je travaillais à La belle équipe ce soir-là. J'ai acheté un petit cadeau à Hodda, et un cahier pour mettre un mot. Hodda va super bien, elle a retrouvé l'amour. Le monde commence à arriver tous ses amis sont là"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 1, 2021
Ambre, partie civile: "je ne sais pas ce qu'il se passe, on pense à des pétards (...) Je me lève et je pense sortir du bar, j'entends :'non tout le monde reste au sol'. Y'a plus de lumière.
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 1, 2021
Ambre, partie civile: J'entends quelqu'un en terrasse qui crie : "arrêtez, arrêtez s'il vous plait mais ça s'arrête pas". Puis je sors sur la terrasse, un jeune homme est comme ça penché sur le mur, encore sur sa chaise (elle mime"
Ambre : "J’ai mon téléphone et je crois me dire que puisque tout le monde est en train de prendre la scène en photo, je me dis que quelqu’un a déjà appelé les secours".#13novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 1, 2021
Ambre : "J’appelle ma soeur.
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 1, 2021
J’appelle ma mère.
Je prends pas du tout soin d’elle.
Je lui dis que c’est la guerre et qu'il y a des morts partout".#13Novembre
Ambre raconte que Khaled, le frère de Houda lui demande de l'aide. Pour relever sa soeur. "J’ai peur parce que j’ai toujours entendu dire que quand quelqu’un est blessé faut pas le toucher".#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 1, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 1, 2021
Ambre, partie civile: "Ils trient les corps, les mettent sous des couvertures et des draps de toutes les couleurs que les gens avaient jetés par les fenêtres"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 1, 2021
Ambre, partie civile: "Hodda respire encore, il la mette dans le caniveau. Elle respire encore. Ils tentent de la réanimer. Je ne réalise pas qu'elle est en train de mourir. "
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 1, 2021
Ambre, partie civile: "J'ai eu des colères, des crises, une sensation de solitude. Je me suis retrouvée en accident de travail. j'ai cherché quoi faire. Et j'ai cherché surtout à recherché un sens à ma vie"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 1, 2021
Ambre, partie civile, dit qu'elle "doit vivre" pour tous les amis qu'elle a perdu ce soir-là. "Je peux pas m'expliquer pourquoi ils ont pas cette chance-là"
La Belle Equipe : première rencontre
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 1, 2021
Juliette, partie civile: "On s'est retrouvés dans un quartier que je ne connaissais pas, dans un café que je ne connaissais pas".
Juliette voulait être en terrasse, elle fume.
Elle entend ce qu'elle pense être des pétards.
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 1, 2021
A la barre, elle se met à pleurer, en racontant que jamais elle n'avait serré aussi fort une main, en se mettant à terre, à côté de ce jeune homme, "il se fait fusiller à mes côtés"#13Novembre2015
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 1, 2021
Juliette, partie civile: "Il s'est fait fusiller, je le tire quand même vers moi, je le mets de profil. Il s'est passé une éternité, j'ai envie de m'enterrer dans le sol, j'ai eu l'impression que je vais mourir"
Après les tirs, Juliette raconte : "J’ai posé délicatement ma main sur le torse de Cédric. Je ne voulais pas aggraver ses blessures. Je lui ai demandé trois fois
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 1, 2021
Est-ce que tu es mort, est-ce que tu es mort, est-ce que tu es mort ?"#13Novembre
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 1, 2021
Juliette, partie civile: Je n'ai pas voulu enjamber les corps devant moi alors j'ai longé la terrasse sur la gauche.
Juliette : "Après, s'en est suivie de la sidération, de la culpabilité, parce que je savais que j’avais abandonné quelqu’un"#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 1, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 1, 2021
Juliette, partie civile: "J'ai dit à ma maman qui était avec moi :" S'il te plait, appelle-les". Elle l'a fait"
Juliette dit encore : "Chaque jour, je m’efforce de vivre par respect pour ceux qui ne se sont pas relevés".
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 1, 2021
Elle tremble. Elle est ultra touchante. Juliette a 28 ans.#13Novembre
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 1, 2021
Juliette, partie civile, indique avoir écrit une grande lettre pour les parents de Cédric en 2016," le 20 c'était son anniversaire" mais qu'elle n'a jamais pu envoyer. "Je voulais leur demander pardon, je me sens coupable". Elle fond en larmes.
La Belle equipe : retrouvaille entre amis
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 1, 2021
Véronique, partie civile: "On était là (à Paris) pour passer un bon moment". "On s'est retrouvés à La Belle équipe, un endroit assez festif, plein de jeunes, c'était très gai, très joyeux, des anniversaires"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 1, 2021
Véronique partie civile, indique que son amie "ne bougeait plus".
Richard, son compagnon, prend la parole maintenant.
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 1, 2021
Richard, partie civile: "J'ai continué, continué, le pouls de notre amie était de plus en plus faible. J'ai prié, récité le Notre Père. Pour moi c'était le cercle, ma compagne et son amie"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 1, 2021
Richard, partie civile: "On a emmené notre amie dans un autre bar, on l'a allongée. Le pompier est parti. J'ai recommencé à faire un massage cardiaque. Un monsieur criait: c'est bien c'est bien, continue"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 1, 2021
L'amie de Richard et Véronique, qui s'appelle aussi Véronique, est ensuite allongée sur le trottoir.
Richard, partie civile: "Je crois que c'est la première qui a été allongée là"
Et Richard raconte comment ils ont dû, sa femme et lui, rentrer chez Véronique de Bourgies, qui habitait juste à côté de La Belle Equipe. Ils sont rentrés pour dire à ses enfants de 12 et 14 ans, que leur maman n'allait pas revenir.#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 1, 2021
Après une suspension, Mélissa, la fille de Véronique s'approche de la barre avec son papa, Stéphane. Elle a 20 ans aujourd'hui, longs cheveux bouclés. Elle raconte son #13Novembre 2015.
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 1, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 1, 2021
Melissa. fille de Véronique décédée à La Belle équipe, explique que son papa (à ses côtés à la barre) était en Chine au moment des attentats. Elle regardait le foot avec son petit frère. Elle a vu Richard rentrer, son pantalon plein de sang .
Mélissa : "Mon frère était en crise d’hystérie totale.
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 1, 2021
J’ai vu mon frère dans un état même pas descriptible.
Ça m’a fait beaucoup de mal.
J’ai endossé le rôle d’une grande soeur".#13Novembre
Le lundi, elle est retournée au collège passer son brevet blanc. "J'ai fait comme si de rien n'était".
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 1, 2021
Mélissa a "essayé d'être forte".
Puis a fait une dépression en 2017.
Aujourd'hui, elle dit qu'elle essaye d'être "une grande soeur et un pilier pour mon père"#13Novembre
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 1, 2021
Melissa : "J'essaie d'être un pilier pour mon père qui a 62 ans aujourd'hui."(rires dans la salle) Elle soutient aussi son petit-frère qui a aujourd'hui 18 ans.
Son père est à côté d'elle à la barre. Cheveux blancs. Il est photographe. "J'étais en Chine quand c'est arrivé". Il a eu sa femme Véronique au téléphone vers 20h, peu avant l'attentat. Un "très joli coup de fil", réconfortant, vu la tragédie qui a suivi.#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 1, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 1, 2021
Stéphane, le mari Véronique, décédée à La Belle équipe : "Mes enfants me font tenir debout. Moi j'ai pas été toujours là pour le travail en revanche j'ai toujours été là pour les câlins".
Ici et là-bas | Au procès du 13-Novembre, les visages et les mots des rescapés de La Belle Equipe https://t.co/2fYHtkpJey | WNEWS pic.twitter.com/jG15IWf896
— Revue de presse | wnews (@W38777Y) October 2, 2021
La Belle Equipe : anniversaire de Jessica
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 1, 2021
Jessica, partie civile, s'assoit sur une chaise à la barre. Elle a une veste blanche et un tour de cou rouge: "Je m'appelle Jessica et je vais avoir 30 ans le 13 novembre prochain"
Jessica dit qu'elle a toujours aimé fêter son anniversaire, une occasion de réunir ses amis. Elle habitait à St Ambroise, "à 700 m du #Bataclan". Elle n'était jamais allée à La Belle Equipe. S'est trompée dans l'adresse avait écrit La Belle Epoque. Ce qui a sauvé certains amis.
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 1, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 1, 2021
Jessica, partie civile:" J'ai compris qu'il fallait pas tout de suite appeler à l'aide. J'ai vu la terreur dans le regard d'Eva. Je n'imagine pas le mien"
Elle est atteinte aux jambes de plusieurs balles.
Roman accourt sur la terrasse, voit que c'est grave, cherche les points d'impacts sur la jambe blessée de Jessica, mais elle pense qu'elle va mourir. "Mourir sous les yeux de Roman", dit-elle.#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 1, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 1, 2021
Jessica, partie civile:" Mes amis me mettent des claques, mais je meurs." Jessica charge ses amis de transmettre des messages à sa famille. "Je compte un deux trois dans ma tête pour me maintenir éveillée"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 1, 2021
Jessica, partie civile:" Je sais pas si c'est la morphine mais je m'entends dire:'je ne peux pas mourir dans un restaurant grec, s'il vous plait'"
Jessica fait projeter sur grand écran des radios de son corps. On voit ses lombaires. On voit des balles à côté. Des balles de kalachnikov. Elle a été blessée par dix balles. Trois sont encore dans son corps. #13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 1, 2021
Elle raconte l'hôpital. "Le visage de Roman dans le hublot" Roman, son amour inconditionnel. Ils se sont rencontrés à 17 ans, au lycée Maurice-Ravel.#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 1, 2021
Jessica fait projeter une photo de Victor venu lui rendre visite à Berlin. On la voit. Très jolie jeune fille, jambes fines, debout, sur la photo qu'elle montre.#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 1, 2021
Jessica parle de ses douleurs neuropathiques, "ce sont les seuls terroristes de ma vie et non ces hommes à ma gauche". Le box est à sa gauche. Salah #Abdeslam à hauteur de la barre devant laquelle elle témoigne.#Procès13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 1, 2021
Jessica achève son témoignage en disant "Victor, tu nous manques". Et dit que "la Jessica" qu'elle était aussi. Jessica continue à fêter son anniversaire le #13Novembre, qui doit rester aussi "un jour heureux".
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 1, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 1, 2021
A la barre à présent, Roman. Il indique être venu au procès pour son ami Victir Muñoz,décédé à La Belle équipe. "
Roman : "Je sors fumer une cigarette avec Victor. Ce sera la dernière fois que je lui parlerai". Puis Roman rentre à l'intérieur. "A 21h36, ma vie bascule". Il entend les tirs. Pense tout de suite à un attentat. Et à "Jess" dehors. Il sort. Pense être visé aussi. #13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 1, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 1, 2021
Roman, partie civile: "Il n'y a pas de mots pour décrire ce massacre. Le mot qui me vient à l'esprit, c'est boucherie". Il se souvient l'odeur de sang, de poudre.
Roman "alterne les claques et les bisous", a peur qu'elle meure, "je me dis elle peut pas mourir dans un kebab", ils attendent l'ambulance, partent finalement à La Pitié Salpêtrière.#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 1, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 1, 2021
Roman, partie civile, apprend le décès de son ami Victor. Il est effondré. Il redoute alors un autre appel lui annonçant la mort de sa petite-amie Jesse. Jessica a survécu.
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 1, 2021
Roman, partie civile: "L'hypervigilance.. Pendant deux ans j'ai gardé en permanence un couteau dans ma poche (...) A Paris, tout me renvoie au 13 novembre, Paris est devenu un parcours mémoriel. "
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 1, 2021
Roman, partie civile, s'adresse aux accusés, pointant leurs déclarations depuis le début du procès. Des "inepties" selon lui tout droit sorties du "Terrorisme pour les Nuls"
Roman dit aux accusés : "Dans quelques années, vous serez oubliés" et dit que seuls demeurera le souvenir "de nos disparus". Et lui aussi termine son témoignage en citant le prénom de son ami Victor, tombé sous les balles à La Belle Equipe.#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 1, 2021
Thomas est maintenant à la barre. Il a 30 ans. Victor, son ami, est mort dans ses bras. #13Novembre2015 #LaBelleEquipe
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 1, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 1, 2021
Thomas, partie civile:Après, c'est un silence de mort. "J'ai pris la tête de Victor dans mes bras. Je lui ai demandé si ça allait bien,il a fait 'non' de la tête. Ca a été notre dernière communication".Victor sera déclaré mort au Petit Baïona peu après.
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 1, 2021
Thomas, partie civile: "L'après 13, ce sera le plus dur, le plus long. Je le précise, je n'ai pas été blessé physiquement, j'ai été blessé psychologiquement".
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 1, 2021
Thomas, partie civile: "Il y a eu les commémorations, les communions (..) Puis on a tenu à montrer que le 11e c'était notre terrain et qu'on ne perdrait pas notre mode de vie. On a fêté le Beaujolais nouveau, les bonnes traditions ça ne se perd pas"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 1, 2021
Thomas, partie civile: "Les seuls soldats que j'ai vu le 13 novembre, c'était des pompiers qui nous ont portés secours. Les soldats ce sont mes arrières grands-parents qui ont faire la guerre."
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 1, 2021
Thomas, partie civile: "Ce soir c'est vendredi soir et nous ce soir on sera en terrasse pour boire un verre"
Nathan, autre ami de Victor Munoz, arrive à la barre. Emu. Il témoigne pour Victor. Gorge nouée. Il dit : "je veux pas pleurer, ils ont pas eu une goutte de mon sang, je veux pas qu'ils aient une goutte de mes larmes". Il désigne le box des accusés à sa gauche.#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 1, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 1, 2021
Nathan, partie civile, dit avoir été hanté par ces passants en face qui filment. "On peut avoir diverses réactions face à l'horreur mais je ne pensais pas que les réseaux sociaux pouvaient être une option".
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 1, 2021
Nathan, partie civile: "Je suis venu ici la semaine dernière pour voir un peu, me préparer. J'avais jamais eu de haine. Mais quand je suis venu ici, je les ai vus (les accusés). Pour certains ils n'auront pas leur haine. Moi, ils auront la mienne"
Nathan espère que les accusés vont se souvenir de tous ces témoignages entendus, "qu'ils feront des cauchemars dans leurs petites cellules le soir".#Procès13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 1, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 1, 2021
Nathan, partie civile: "Ce procès ne doit pas être que des chiffres et des pleurs, il faut qu'il serve à quelque chose. Qu'il fasse avancer notre société. Notre société va mal".
Nathan conclut en parlant de son ami Victor, sa force, son engagement, "et comme t'aurais dit Victor : à la santé du colonel !"#Procès13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 1, 2021
Et voici le compte-rendu web @franceinter du jour 16 au procès des attentats du #13Novembre Avec les dessins de Valentin Pasquier @ValPSQR https://t.co/mwMP6WMcX5
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 1, 2021
"Je ne peux plus porter tout ça": rescapés de la Belle équipe, ils vont témoigner au procès du 13-Novembre https://t.co/oazooGpm5z pic.twitter.com/ZehRw8tT65
— BFM Paris (@BFMParis) October 1, 2021
Le 30 septembre 2021 :
Quinzième jour d'audience
Procès - Jour 15 : L'audience est reprise
#13novembre #procès Jour 15 #gendarmerie pic.twitter.com/HhsBtkPdPG
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) September 30, 2021
#13novembre #Procès Jour 15
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) September 30, 2021
Aujourd'hui, au moins 17 parties civiles doivent témoigner. Il s'agit de victimes directes ou de proches de victimes qui se trouvaient au Petit Cambodge, à La Bonne bière, au restaurant Casa Nostra ou à La Belle équipe.
#13novembre #Procès Jour 15
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) September 30, 2021
Aujourd'hui, une très très grande majorité de tours de cou rouges dans la salle d'audience. https://t.co/oIAtQDFJGZ
#13novembre #Procès Jour 15
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) September 30, 2021
Et au fond de la salle d'audience, un tout petit bébé dans une poussette, venu avec deux personnes, un homme et une femme, qui portent des tours de cou rouges.
Le petit Cambodge : auditions des victimes
Alice : "à l'époque, je suis voltigeuse de main à main, c'est à dire que je suis artiste de cirque et mon travail c'est de faire rêver les gens en prenant appui sur mes bras. Avec mon frère, on décide d'aller manger au Petit Cambodge car c'est super bon, mais c'était bondé".
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 30, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) September 30, 2021
Alice, partie civile: "Je me suis fait réveiller de ce cauchemar par des gens qui agonisaient autour de moi. Je me suis rendu compte que pendant les tirs mon frère avait repris d'autres balles. "
#13novembre Alice, partie civile: "Mon frère ne me répondait plus, ma priorité c'était de le sauver, de le maintenir en vie (...) Moi ça a été 2 opérations en une nuit, 5 opérations en tout. L'hypervigilance, les cauchemars..."
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) September 30, 2021
Alice : "j'ai fait deux ans de rééducation. Je suis aujourd'hui handicapée. Mais je me bats pour continuer dans ce métier. C'est mon souhait à moi de continuer à faire rêver les gens.
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 30, 2021
J'ai travailler avec mes porteurs pour voler autrement, en prenant appui sur mes pieds."
Alice : "Aristide a pris deux autres balles quand on était au sol tous les deux. J'ai vu Aristide prendre les balles pour moi. Et ça, ça reste". Elle sourit tristement.
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 30, 2021
"Après, Aristide et moi, on s'est battus pour garder de l'amour et de la joie. De la vie."
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) September 30, 2021
Alice, partie civile: "On se bat pour que cet épisode ne grignote pas toute notre vie. Évidemment il est là, évidemment on n'est plus pareil, évidemment on a des cicatrices mais on sait que l'on a de la chance de vivre, réellement"
Aristide : "j'étais à un moment de ma carrière important, un point culminant. Je savais que j'allais être sélectionné avec l'équipe d'Italie. Je suis rentré en France pour trois jours parce que la saison allait être longue et on visait le titre."
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 30, 2021
Aristide : "j'ai appelé ma soeur et on a eu la joie de savoir qu'on était libre tous les deux et qu'on allait se revoir. Les jours autour du #13Novembre on été magnifiques puisque j'étais avec ma soeur. Ce soir-là, j'ai retrouvé mon ami d'enfance et une amie parisienne."
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#13novembre
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Aristide, partie civile, polo Lacoste noir, tour de cou rouge, cheveux bouclés: "On voulait aller au Petit Cambodge, on n'est jamais rentré dans le restaurant. Comme l'a dit ma soeur, j'étais numéro 10 (au rugby), j'ai une bonne vision, une bonne capacité d'analyse"
Aristide : "Puis la voiture est arrivée, j'ai vu un homme sortir. Je me suis dit qu'il ressemblait énormément à un ami. Mais il avait une kalachnikov dans les mains. J'ai été touché par trois balles et plusieurs centaines d'éclats qui m'ont arraché les ligaments et les tendons"
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 30, 2021
Aristide : "j'ai essayé pendant un an et demi de revenir sur le terrain parce que je n'arrivais pas à accepter ce qu'il se passait. J'avais été opéré du coeur, j'avais cinq cotes pulvérisés, j'avais des dommages cérébraux importants parce que j'avais été vidé de mon sang"
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 30, 2021
Aristide : "j'ai voulu aller vite. Trop vite. J'ai commencé à recourir en mai, après 5 opérations. Tout à été vite jusqu'à de nouvelles opération soient nécessaires pour revenir sur le terrain. C'est à ce moment-là que mon corps a commencé à flancher, mon mental aussi."
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 30, 2021
Aristide : "finalement, c'est en 2017 que j'ai décidé d'arrêter. L'arrêt du rugby a été difficile. Un manque.
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Six ans après, je ne ressens aucun besoin de réparation, de justice. J'ai pris cet événement comme une étape à franchir. Comme un combat à mener."
Aristide : "mais c'est un combat contre moi-même. Pas contre une personne ou une idéologie. Avec Alice [sa soeur ndlr], on a choisit de se concentre sur ce qu'on pouvait faire de cet événement.
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 30, 2021
Aujourd'hui, je n'en veux à personne."
#13novembre
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Aristide, partie civile : "Ce qui m'a intéressé c'est de pouvoir avancer (...) J'ai eu la sensation d'être privilégié"
#13novembre
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Aristide, partie civile : "je suis persuadé que la justice est la réponse pour pouvoir créer une base sur laquelle on va pouvoir construire. J'ai confiance en vous, en ce tribunal"
Président : "merci beaucoup pour votre message plein d'humanité."
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 30, 2021
Aujourd'hui, Aristide travaille dans l'écriture, la photographie et le milieu artistique.
"J'ai choisi d'affronter dans la paix. Depuis le #13Novembre j'ai beaucoup travaillé".
Yann : "Le Petit Cambodge c'est un peu ma cantine depuis que je suis étudiant. On s'installe. Un jeune homme nous propose des beignets à la crevette. C'est pour vous dire l'ambiance. On rigolait beaucoup."
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 30, 2021
Yann : "les tirs se sont arrêtés, il y a eu un temps d'attente qui m'a semblé assez long. Et on a entendu des bruits de vitre, ça me paraissait assourdissant. Mon esprit est parti dans une sorte de rêverie. J'ai été tiré de cette rêverie par les cris de Gaëlle, ma meilleure amie"
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Yann : "Gaëlle venait de recevoir plusieurs balles dans la jambe. Elle a vu quelqu'un avec une kalachnikov en train d'arroser, comme elle me l'a dit plus tard."
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Il mime le geste de la main.
#13novembre
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Yann, partie civile : "On disait à Gaëlle de ne pas bouger. J'ai pris en photo ses blessures. Mon frère a pris en photo les miennes. J'avais 3 impacts"
Yann : "j'ai appelé ma compagne qui était sensée être en route pour le restaurant. Je lui ai dit cette phrase un peu étrange : "tout va bien, on va bien. Mais on s'est fait tirer dessus." Bon, ça a eu pour résultat de la faire paniquer."
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#13novembre
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Yann, partie civile : "De passer autant de coups de fil, d'être dans cette cuisine, ça m'a protégé de ce qui se passait dans la salle et à l'exérieur. On entendait des bruits de douleurs, des râles. "
#13novembre
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Yann, partie civile, a les cheveux poivre et sel, les yeux très clairs, des lunettes de vue et une chemise blanche avec de fines rayures bleues. Il porte un tour de cou rouge. Sa voix est très calme mais tremble par momet. Les larmes lui montent.
Yann : "à l'hôpital, je voyais des gens arriver de partout. Ils me disaient : "j'étais sur une terrasse de restaurant, tout le monde était mort". J'ai compris que c'était La Belle Equipe. Puis quelqu'un : "j'étais au Bataclan" et j'ai compris que c'était plus grave encore. "
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#13novembre
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Yann, partie civile :"Je ne suis pas dans la haine. J'ai pas envie de vivre dans la haine parce que la haine ça accroche".
Puis, s'adressant aux accusés : "Excusez-moi messieurs mais je n'ai pas envie de vivre avec vous".
Yann : "je vous remercie d'être dans le détail de ce qu'il s'est passé. J'apprécie qu'on donne de l'importance à tous les lieux d'attentats, qu'on donne de l'importance à toutes les personnes touchées par cet événements."
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#13novembre Amanda partie civile explique qu'elle était à Paris depuis 3 semaines quand il y a eu les attentats. Elle vivait dans le 11e, près des terrasses, elle n'avait pas encore de "vrai lit"
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#13novembre
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Amanda, partie civile:"On venait de finir de manger. (...) J'étais dos à la verrière. J'ai une personnalité très réactive. J'ai entendu des bruits, des cris des gens, des gens du Carillon je pense qui prenaient déjà des balles je pense. "
#13novembre
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Amanda, partie civile:"Je me suis lancée vers mon copain. Je me souviens les tables qui s'envolaient, les chaises.... Je pensais me protéger"
Amanda : "je n'arrive toujours pas à croire que ça n'a duré que trois minutes. Pour moi, c'était une éternité. J'étais sûre que j'allais mourir. Je me suis protégé le visage, je ne sais pas pourquoi. Et j'attendais. J'ai attendu énormément."
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#13novembre
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Amanda, partie civile: "J'ai pas vu les terroristes ce soir-là mais j'ai vu beaucoup de choses, beaucoup de blessés, beaucoup de morts"
#13novembre
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Amanda, partie civile:"Malgré toute la peur, malgré les difficultés de continuer à vivre ici, je suis là. Je n'ai jamais pensé quitter Paris et la France. J'aime beaucoup la culture française, Paris"
#13novembre
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Amanda a fini. Elle rejoint son amie Camila sur un banc dans la salle. Les deux jeunes femmes brésiliennes s'enlacent pendant plusieurs minutes.
Rue Bichat, audition d'une victime et intervention d'un accusé
#13novembre
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Aminata, partie civile dit avoir pensé à 1 "règlement de compte" quand les balles ont été tirées :" J'étais avec ma sœur Asta. Mon fils de 1 an était assis à l'arrière de la voiture, quand il y a eu les coups de feu.
#13novembre Aminata, partie civile : "J'ai pris mon fils. Ma soeur ne bougeait pas. Je lui ai dit : 'Asta lève-toi, enlève ta ceinture, mais elle bouge pas'. J'ai couru avec mon fils dans les bras, j'ai enjambé des personnes au sol"
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) September 30, 2021
Aminata : "un monsieur est venu m'aider. On sort ma soeur de la voiture. On l'allonge sur le sol. On essaie de la réanimer. Mais au bout de cinq minutes, un médecin nous dit : "on est désolés, on a tout fait."
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 30, 2021
Elle n'était plus là."
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) September 30, 2021
Aminata, partie civile:"Moi je saignais, je me suis dit: on verra ça + tard. A l'hôpital, on m'a dit que 'j'avais des impacts dans la tête. Je voulais être avec ma famille alors je me suis dit: Doliprane et ça ira.Mon fils lui avait des bouts de verre dans l'oreille"
Aminata : "c'est compliqué pour les enfants. Ils nous posent des questions : pourquoi ils ont fait ça ? Pourtant on est musulmans nous aussi. Mais notre islam à nous, nous interdit de tuer. C'est ce que je réponds à mon fils tous les jours."
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 30, 2021
Aminata : "mon fils, il l'appelle maman Asta. Il me demande : "elle serait fière de moi?". Je lui réponds: "oui". Tous les jours, il lui raconte ses journées. C'est difficile. Mais on essaie d'avancer".
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Salah Abdeslam se lève et demande la parole dans le box.
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 30, 2021
Le président :" je ne suis pas sûr que les parties civiles souhaitent votre intervention, sauf si c'est pour avoir des mots un peu moins provocateurs que jusqu'à présent".
#13novembre
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Salah Abdeslam : "Les victimes qui se sont exprimées à l'instant se sont revendiquées de l'islam, je sais que ce que je vais dire ne vas pas plaire à tout le monde mais nous visons les mécréants, si nous avons attaqué des musulmans ça n'était pas notre intention.
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) September 30, 2021
Salah Abdeslam :"Voilà comme nous aussi les musulmans on a été touchés, y'a beaucoup de victimes de notre côté en Syrie et en Irak, des enfants qui allaient à l'école, à la boulangerie, et qui ont été tuées par la coalition"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) September 30, 2021
Le président : Un accident...Et merci pour les non-musulmans qui sont dans la salle.
Salah Abdeslam continue: "on ne vise pas les musulmans, on ne vise que les mécréants"
Dans la salle, des parties civiles excédées crient: "bien sûr!"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) September 30, 2021
Aminata à la barre tente de réagir aux propos de Salah Abdeslam
Abdeslam veut poursuivre
Le président : c'est bon on a compris
Brouhaha et sifflements dans la salle. Les soeurs d'Asta Diakite retournent sur les bancs. Salah Abdeslam se rassied dans le box.
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 30, 2021
Audition de la mère des jumelles décédées au Carillon
Yolande : "c'étaient des jumelles, elles allaient avoir 30 ans le 15 janvier suivant. Elles voulaient faire un banquet géant. On ne fêtera plus leur anniversaire. Ces armes qui les ont fauchées leur ont pris la vie et ont détruit la vie de leur famille, leurs amis."
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 30, 2021
Yolande : "elles aimaient se retrouver le dimanche, sur le balcon d'Emilie. Charlotte préparait des plats. Elles m'envoyaient souvent des photos par SMS. Que je n'aurais plus."
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 30, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) September 30, 2021
Yolande, partie civile, a passé une nuit d'angoisse terrible entre les 13 et 14 novembre, tentant de retrouver ses filles.
Yolande : "puis une dame m'a annoncé la nouvelle. Mortes, décédées. C'était fini. Plus d'espoir. Je crois que j'ai hurler. Perdre ses deux filles, en même temps. Le monde s'écroule. Il n'y a que la douleur."
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 30, 2021
Yolande : "elles défendaient la tolérance, luttaient contre le racisme, l'obscurantisme, le fanatisme. Et elles en ont été les tristes victimes.
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 30, 2021
Je tenais à témoigner pour elles, pour leur mémoire, pour mon fils, pour moi."
Semaine intense pour les victimes qui ont témoigné cette semaine #proces13novembre #AttentatsDu13Novembre https://t.co/FIOIGB461X pic.twitter.com/ouiJ4hT8a9
— Elisabeth de Pourquery-Parmentier (@PourqueDe) October 2, 2021
Intervention d'un deuxième accusé
Yassine Atar se lève, il veut prendre la parole lui aussi.
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 30, 2021
"J'en peux plus. Ca me touche beaucoup, on est des êtres humains nous aussi. J'entends beaucoup : les terroristes qui sont dans le box. Mais je ne suis pas un terroriste."
Yassine Atar : "je prends la parole pour condamner avec la plus grande fermeté. Et demander aux victimes de me permettre de leur faire part de ma plus grande compassion. je leur souhaite beaucoup de courage. Ca me tenait à coeur. Je voulais vraiment prendre la parole. "
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 30, 2021
La Bonne Bière : audition d'une victime
#13novembre
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Claude-Emmanuel, partie civile:"Ce procès n'est pas évident pour moi. Je pensais que ça m'indifférait, que ça n'allait pas m'éclairer sur les faits, j'avais l'impression de tout savoir, j'avais l'impression que ce serait inutile"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) September 30, 2021
Claude-Emmanuel, partie civile:"Partie civile ça me paraissait pas du tout évident. Je me suis dit "À quoi bon". Et j'ai changé d'avis, pour toutes les personnes blessées, pour toutes les victimes. Je pense qu'avec toutes ces personnes on a des destins liés"
Claude : "je pense qu'on n'est pas seulement une société d'individus. Et qu'on est une société. Et que la justice en fait partie, malgré toutes ses imperfections. Et que sans justice, c'est la loi du plus fort. Et c'est pour ça que je suis là et que j'ai décidé de témoigner."
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 30, 2021
Claude : "je pense d'abord à Chris, mon compagnon d'infortune que j'avais rencontré place de la République à la fin de la journée qui avait commencé par une réunion où quelqu'un avait dit : "vous savez qu'aujourd'hui, c'est la fin de la gentillesse?"
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 30, 2021
Claude : "j'ai repassé cette séquence des millions de fois dans ma tête. Cette décision là, qui en fait nous a sauvé la vie à tous les deux."
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 30, 2021
Claude : "j'ai commence à m'inquiéter. Et des témoins m'ont dit que j'ai crié plusieurs fois : "je veux vivre". Puis une femme a essayé de me poser un garrot, assistée d'un client du restaurant, Matthieu. Il est là dans la salle aujourd'hui."
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 30, 2021
Claude : "mon état s'est amélioré, puis au bout de deux jours, j'ai eu soudain du mal à respirer. Soudain, on m'a emmené au scanner, incroyablement vite. Je faisais une embolie pulmonaire déjà avancée. L'équipe médicale n'avait pas réagi, j'ai failli mourir une deuxième fois".
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 30, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) September 30, 2021
Claude-Emmanuel, partie civile: "je passe une partie de ma vie à aider des jeunes des quartiers, des gens défavorisés (...) J'essaie de contribuer à ce qu'ils deviennent citoyens et j'espère aussi que mes mésaventures n'auront pas servi à rien"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) September 30, 2021
Claude-Emmanuel, partie civile: "Je me suis souvent demandé pourquoi vous avez fait cela. Qu'est ce qu'il se passe dans une tête pour qu'un jour on décide de tuer?Ce qui vous a animé"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) September 30, 2021
Claude-Emmanuel, partie civile: "Nous on n'est pas des numéros et vous vous n'êtes pas des robots. Vous dites que vous voulez vous venger de ce qu'il s'est passé en Irak, en Syrie, en Libye"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) September 30, 2021
Claude-Emmanuel, partie civile:"J'aimerais vous parler un jour, peut-être pas devant ce tribunal mais si vous êtes prêt à dialoguer, moi je suis prêt à pardonner. Mais un pardon ça se demande"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) September 30, 2021
Claude-Emmanuel, partie civile: "Ça ne me rendra pas mon pied, ça ne me rendra pas mon intestin, mais je suis prêt à dialoguer, même s'il faut venir vous voir en prison. Mais encore faut-il que vous ayez le courage d'être des hommes"
La Belle Equipe : auditions des victimes
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) September 30, 2021
Grégory, patron de La Belle équipe :"toute la France et au-delà a été touchée ce soir-là". Il rappelle que 21 personnes ont été tuées dans son établissement :"dix faisaient partie de ma vie, c'est des morceaux de ma chair qui ont été arrachés"
#13novembre Grégory, patron de La Belle équipe a perdu sa femme et la mère de ses enfants : "C'est une reine à qui j'ai fermé les yeux avant son dernier souffle de vie"
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) September 30, 2021
Grégory : "la perte de Djamila a déchiré le coeur de beaucoup de gens. Et une plus que d'autres puisqu'elle avait 8 ans et demi : notre fille. Ce soir là, ma vie a pris un chemin pas toujours simple quand on élève seul une adolescente blessée par la vie".
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 30, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) September 30, 2021
Grégory, patron de La Belle équipe :"Nos ennemis ne ce sont pas trompés de cible, toute la France était là sur notre terrasse, il suffit de regarder les noms de ceux et celles qui étaient là ce soir-là"
Grégory : "je n'attends rien de nos assaillants qui ont choisi d'épouser une doctrine politique mortifère qui n'a rien à voir avec l'islam. Pour eux, je n'ai qu'indifférence. Je souhaiterais qu'on oublie leurs noms et leurs visages. Et puis qu'on les oublie tout court."
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 30, 2021
Grégory confie aussi son amertume : la Belle équipe est restée fermée jusqu'en mars 2016. "Pendant ce temps-là, je n'ai pas reçu un coup de fil."
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 30, 2021
Mais "je vais bien, j'ai reconstruit mon établissement tout seul. J'en ai fait un endroit plus beau et plus ouvert vers l'extérieur"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) September 30, 2021
Grégory, patron de La Belle équipe : "La République doit avoir des actes en adéquation avec ses valeurs. Ce drame, je l'ai vécu depuis son épicentre. Et dans la gestion de l'après 13 novembre, j'ai vu des défaillances graves".
Grégory : "pour finir, je voudrais dire à ma fille que je suis fier d'elle, que sa mère serait fière d'elle. De son attitude face à l'adversité et aux moments difficiles qu'elle traverse en ce moment."
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 30, 2021
#13novembre
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Grégory, patron de La Belle équipe : "puis je vois un homme avec une arme, je pense à un règlement de compte. J'ai croisé les doigts pour que Djamila soit aux toilettes à ce moment-là et pas en terrasse"
#13novembre
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Grégory, patron de La Belle Équipe :"Je lui ai parlé elle m'a répondu. J'étais content. On l'a emmenée au Petit Baiöna, elle était essoufflée. Je pensais même pas à la mort à ce moment-là"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) September 30, 2021
Grégory, patron de La Belle Équipe :"A un moment elle ne respirait plus j'ai compris qu'elle était morte, je lui ai fermé les yeux. Elle est partie super calme. Je sais qu'elle n'a pas souffert"
La maman de Romain Feuillade, décédé à La Belle équipe s'avance à la barre. Elle a apporté un ours en peluche qu'elle pose sur la plaque en verre de la barre. Elle est en pleurs, ses mains tremblent sur la feuille qu'elle lit difficilement.
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 30, 2021
La maman de Romain Feuillade, toujours en pleurs, explique que la peluche qu'elle a apportée avec elle est désormais "dans notre chambre, à côté de la photo de Romain".
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 30, 2021
"Son papa ne peut pas accepter l'inacceptable, il vit dans une bulle, difficile de sortir de la maison."
La maman de Romain Feuillade poursuit sa lecture : "j'ai envie de vous offrir des choses parce que vous le méritez et vous m'avez énormément donné. Merci pour l'éducation que j'ai reçue. Vous m'avez toujours encouragé à fond. Je vous dois beaucoup de mes qualités".
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 30, 2021
La lettre de Romain Feuillade s'achève sur : "je n'ai pas envie de finir cette lettre car notre histoire continue. Cette lettre contient tout l'amour que je vous porte. Je vous souhaite un joyeux Noël".
— Charlotte Piret (@ChPiret) September 30, 2021
Sa maman explique : "c'est le plus beau cadeau qu'on a reçu".
Réaction du frère de Romain Feuillade, décédé à la Belle Equipe
#13novembre Jour 15
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) September 30, 2021
Vincent Feuillade, frère de Romain décédé à La Belle équipe: "je voulais voir les visages de cette personne-là, de ces terroristes, croiser leurs regards et aussi leur montrer que même s'ils ont tué mon petit-frère, moi je suis encore là et il est avec moi pic.twitter.com/Sf7hRURZ7U
#13novembre Jour 15
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) September 30, 2021
Vincent , frère de Romain Feuillade décédé à La Belle équipe: "il y a des moments ça va (..,) et il y a des moments où ça ne sera pas gérable et ce sera toute ma vie comme ça " pic.twitter.com/BQ7RSj5Ozs
Pour retrouver le compte-rendu web @franceinter du jour 15 signé @ChPiret, c'est ici, avec les dessins de Valentin Pasquier @ValPSQR https://t.co/nnvsVdo28t
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 1, 2021
Dates clés des neuf mois du procès :
L'émotion des policiers...
Les #policiers sont habitués aux drames et à côtoyer la mort dans leur métier.
— Officiers et Commissaires de police (@PoliceSCSI) September 22, 2021
Lors des procès, ils revivent ces instants, mais des images, des odeurs restent à jamais gravées dans leurs mémoires.#Bataclan #13novembre https://t.co/LcrA0TZmfO
Procès du 13 novembre : le patron de la BRI revient sur l'assaut qu'il a mené au Bataclan https://t.co/VABDjo0OUo
— CNEWS (@CNEWS) September 22, 2021
Entretien avec le patron de la BRI - diffusé le 09 sept. 2021
Des instants d’éternité :
Associations d'aide aux victimes :
Site de l’Association Life for Paris, 13 novembre 2015.
Site de l’Association 13onze15.
Site de L’Association française des victimes du terrorisme.
Site de l'Association Fraternité-Vérité.
Guide pour l’indemnisation des victimes d’actes de terrorisme.
Un Procès pour l'Histoire
En hommage aux victimes "les enfants paradis" de Damien Saez :
Les 130 morts des attentats du 13 Novembre 2015 sur le titre "les enfants paradis" en hommage aux victimes de Damien Saez
Cette mélodie ne me quittera jamais...
— Nadia MOSTEFA (@NadiaRoberta34) September 8, 2021
Pensées aux victimes & parties civiles... 🙏#13Novembre2015 #13Novembre pic.twitter.com/1C1nsght5A
Des visages sur des noms, ces 8 prochains mois leur sont dédiés... https://t.co/MDLv6Yo5bb
— Stéphane Bommert (@StephaneBommert) September 9, 2021
A 8H dans la Matinale Info, l'ensemble de la rédaction s'est succédé pour lire les prénoms, noms et âges des 130 victimes des attentats du #13novembre 2015.
— RCJ RADIO (@RCJRADIO) September 9, 2021
Parce qu'il nous semblait essentiel aujourd'hui de prononcer leurs noms et pas ceux des terroristes. ⚖️ pic.twitter.com/LsDAXVAJxk
" L’essence même du procès criminel, c’est le respect de la norme, l’application de la procédure pénale et le respect des droits de chacun à commencer par les droits de la défense."
— Eric Maurel - Procureur Nîmes (@procureurNimes) September 8, 2021
Jean-Louis Peries,
président du procès des attentats du 13 novembre pic.twitter.com/wvXpWyF0I6
Bataclan, un procès pour l’Histoire :
Les dessous d’un procès historique :
Épisode 1 - La préparation des victimes :
Épisode 2 - Le travail des avocats :
Épisode 3 - Une salle d’audience sur mesure :
Épisode 4 - Des débats filmés pour les archives nationales :
Elisabeth de Pourquery sur le dessin de procès : "Vous voulez être le plus juste possible et en même temps c'est votre vision (...) C'est un art sur le vif"#Europe1 pic.twitter.com/3EyzoCD8I9
— Europe 1 🎧🌍📻 (@Europe1) September 14, 2021
Les Archives nationales de Paris (France).