Le 04 novembre 2021 :
Trente-neuvième d'audience
Procès - Jour 39 : L'audience est reprise
#procès13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 4, 2021
Semaine 9 Jour 39 pic.twitter.com/prg6pgjDu2
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 4, 2021
La cour doit procéder ce jeudi aux interrogatoires de personnalité des accusés Adel Haddadi, Mohammed Amri, Osama Krayem, et Muhammad Usman.
Profil personnalité : audition de l'accusé Adel Haddadi
#13Novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 4, 2021
Adel Haddadi souhaite parler en français. Il a un fort accent "J'ai été très touché par toutes les victimes. Ils m'ont brisé le cœur après toutes les souffrances qu'ils ont vécues"
#13Novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 4, 2021
Adel Haddadi est né le 17 juillet 1987 en Algérie. Il est de nationalité algérienne. "Je suis une famille nombreuse d'origine Kabyle, on est 10 à la maison, j'ai six frères et une grande sœur de 46 ans, elle est mère au foyer"
Le président lui demande quelle langue il parle à part le français ?
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 4, 2021
Adel Haddadi : "Je parle arabe".
Le président demande s'il a appris le français à l'école ?
Adel Haddadi : "J'étais nul en français"
Président : "On dirait pas"
Haddadi : "J'ai appris en prison"#13Novembre
#13Novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 4, 2021
Adel Haddadi très ému: "Il était mon exemple, gentil, généreux, du jour au lendemain il a fait n'importe quoi. Mais c'est mon frère, je l'aime, après ça a été mieux"
#13Novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 4, 2021
Adel Haddadi raconte qu'il a été chez l'ophtalmo et que son père lui a acheté des lunettes."Mais les lunettes elles étaient roses,on se moquait de moi". Il explique qu'il les cachait dans son cartable en partant de la maison et qu'il les remettait en rentrant.
#13Novembre
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Adel Haddadi confirme au président que son frère l'a frappé pendant deux ans.
Président : "Vous êtes décrit par votre mère comme quelqu'un de pacifiste, sociable, qui aime la famille et les voisins".
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 4, 2021
Adel Haddadi confirme.#13Novembre
Adel Haddadi : "J'ai commencé à faire formation pâtisserie. J'étais apprenti. J'ai arrêté parce que je gagnais pas ma vie. Après, j'ai travaillé dans les restaurants, je faisais la préparation, et la plonge, plonge, plonge. Et serveur".#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 4, 2021
Pendant quatre ans, il a travaillé comme "receveur dans un bus", note le président, il vendait les tickets. Puis il a commencé à travailler avec son frère qui avait un fast-food. #13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 4, 2021
Le président note qu'il a toujours donné une partie de son argent à sa famille. Toujours, confirme Adel Haddadi. #13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 4, 2021
Président : "Pas de mention de votre casier judiciaire, vous n'avez jamais été condamné ni en Algérie ni en France"#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 4, 2021
La cour l'interroge sur sa passion des oiseaux. Il en faisait aussi un élevage pour se faire de l'argent. "Par exemple 5000 dinars, je vendais 8000 dinars, par exemple l'oiseau qui s'appelle chardonneret"
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 4, 2021
Les oiseaux lui rapportaient en plus de son emploi Sodexo.#13Novembre
#13Novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 4, 2021
Adel Haddadi dit que sa mère sait qu'il est en prison depuis 2018. "
1er assesseur: "en octobre 2018 elle ne le savait pas apparemment. Elle vous croyait en centre de rééducation. "
Une autre assesseuse s'inquiète qu'il ait pas eu d'échange téléphonique pendant des mois. "Pardonnez-moi, ma famille a changé de numéro de téléphone, je savais pas"#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 4, 2021
#13Novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 4, 2021
2e assesseur: vous avez dit que vous aviez dit avoir été exempté d'abord à cause de problèmes de vue, et ensuite du fait de votre année de naissance, 1987.
L'avocate générale note que plusieurs frères de Adel Haddadi ont été condamnés.
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 4, 2021
Pour Salem, "terrorisme, mais il a rien fait", assure Adel Haddadi.
Sofiane aurait "pris 20 euros à un voisin".
"Et terrorisme ?" ajoute le PNAT.
Pour Mourad, "délinquant", du shit.#13Novembre
#13novembre Haddadi et Usman ont quitté la Syrie et rejoint l'Europe par la route des migrants avec deux kamikazes du Stade de France. Ils sont soupçonnés d'avoir voulu commettre un attentat en France.
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Ils sont détenus en France depuis juin 2016.
#13novembre
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Me Dordilly : vous avez eu une formation diplômante.
Haddadi a fait plusieurs formations, notamment en plomberie.
Me Léa Dordilly : "Un jour vous allez sortir de prison, comment vous envisagez la suite ?"
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 4, 2021
Adel Haddadi : "Retourner en Algérie, revoir ma mère, faire une famille, avoir des enfants, une vie simple, ma vie d'avant était une vie de rêve"#13Novembre
Profil personnalité : audition de l'accusé Mohammed Amri
Mohammed Amri est interrogé à son tour. Nationalité belge et marocaine ? "Je confirme", dit-il au président. Amri a les cheveux rasés, petite barbe naissante, chemise bleu ciel. 4e enfant d'une fratrie de 6.#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 4, 2021
Son père a été routier et en 2003 est entré au SAMU Social à Bruxelles. Sa mère était femme au foyer. "Elle s'est occupée des enfants notamment" dit le président.#13Novembre
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#13novembre
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Amri décrit "Une enfance heureuse".
Le président: "votre épouse que l'on entendra dit que c'était pas si idyllique que ça, que l'ambiance n'était pas si heureuse"
Amri: "c'est son ressenti, elle connait ma famille que depuis 2013."
Mohammed Amri : "Avec mes parents, on parle en rif, en berbère". Il ne parle pas l'arabe littéraire, dit-il, et a fait de gros progrès en français. Parle le français couramment lors de son interrogatoire, avec un accent beaucoup moins fort que Haddadi.#13Novembre
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#13novembre
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Amri explique que la durée des intérims dépendait de la société.
Il est interrompu par un co-accusé. Abrini se lève et se met à parler très fort
Le président, parlant fort : "Maintenant, M. Abrini, vous vous rasseyez, c'est pas à vous de faire la police de l'audience !" Et le président en profite pour dire que les nouvelles sanitaires sont alarmantes, le port du masque obligatoire pour tout le monde.#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 4, 2021
Président : "D'après le responsable du SAMU Social, vous étiez dans des équipes mobiles notamment en tant que chauffeur". Emploi qu'il a gardé jusqu'à son interpellation. #13Novembre
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#13novembre
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Amri connaissait donc Brahim et Salah Abdeslam. "A part Attou, Oulkadi, les frères Abdeslam, je connaissais personnes"
#13novembre
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Le président : vous n'a avez peut-être pas besoin d'avocat finalement. (...) Je vous rassure, on ne va pas rajouter un chef de poursuite, on n'est pas saisi de trafic de stupéfiants.
#13novembre
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Amri dit que ça lui arrivait de consommer de l'alcool.
Comment sa femme (il est marié) le prenait? Amri : "Franchement une fois je suis rentré un peu bourré elle n'était pas vraiment d'accord.
Mohammed Amri est marié depuis 2013.
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 4, 2021
Président : "Vous avez des enfants ?"
Amri : "Pas encore"
Son épouse est puéricultrice dans une crèche.#13Novembre
Question sur les parloirs. Le dernier en janvier 2021. Il n'a plus eu de visite depuis, dit Mohammed Amri. A cause du #COVID, "c'était compliqué pour passer les frontières", il était alors à la prison de Lille, désormais à La Santé pour le procès #13Novembre
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#13novembre
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Amri : "Avec mes parents c'est dès que je ressens le besoin d'entendre leurs voix, je les appelle régulièrement":
Rapport pénitentiaire correct, sauf juin 2017, "procédure pour outrage et menaces". Mohammed Amri : "Ce que je veux dire, c'est qu'ils me l'ont faite à l'envers, on peut en parler si vous voulez"#13Novembre
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#13novembre
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Amri conteste. Il dit que l'incident a eu lieu à la fin d'un parloir, alors qu'il allait dire au revoir à ses parents. "Le gradé m'a mal parlé, il m'a dit : tu te dépêches, sinon t'auras plus de parloirs prolongés.
#13novembre
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Amri :"J'étais en train de dire au revoir à mes parents, ça m'a énervé. J'ai su gérer ma colère mais au moment où je rentre dans la salle de fouille, y'avait deux autres surveillants, je leur dis je comprends pas pourquoi il me parle comme ça"
Président : "Bon, c'est le seul incident en détention à ma connaissance"...#13Novembre
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Le président note que depuis avril 2018, Mohammed Amri n'est plus à l'isolement en détention.#13Novembre
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#13novembre
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Amri interrogé par la 1er assesseur sur son job au café de Brahim Abdeslam Béguines :"Je fumais et je mangeais gratuitement, et je gagnais entre 50 et 70 euros par jour". Au Samu Social, il gagnait entre 1800 et 1900 euros par mois.
#13novembre
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Amri :"Je peux pas vous répondre. Moi il me faisait peut-être confiance car j'étais derrière le bar"
Il dit qu'il lui est arrivé d'aller au casino avec Salah Abdeslam ou de fumer un joint, d'aller au café ensemble.
#13novembre
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Amri :"J'ai découvert les casinos en 2015 je crois.(...) Au casino, on gagne jamais d'argent madame (répondant à la 1er assesseur) on en perd.
1er assesseur: pourquoi aller au casino pour perdre de l'argent
Amri : J'aimais bien jouer.c'était peut-être 1 addiction.
La juge parle d'une dispute avec Brahim #Abdeslam, "Oulkadi dit que vous êtes allé vous cacher dans la cave". Amri dit que Brahim Abdeslam était autoritaire, il le respectait, "c'était comme un grand frère"#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 4, 2021
#13novembre
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Amri explique qu'il fréquentait le café Les Béguines depuis 2013, et qu'il a acheté la voiture de Brahim Abdeslam en juillet 2015.
Me Nogueras : "On a une petite lucarne, quelques heures pour parler de votre personnalité, après on sera que sur les faits, ce sera beaucoup plus brutal !"#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 4, 2021
Amri répond à son avocat qu'il fume 1 ou 2 g de shit par jour. 10 euros le gramme à Molenbeek.
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 4, 2021
Amri parle de plus en plus lentement au fur et à mesure qu'il répond. Actuellement, mains dans les poches.#13Novembre
#13novembre
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Amri finit par "Un mot par rapport aux familles de victimes et aux victimes. Je voulais avoir une pensée sincère.Avec les 5 semaines de témoignages,toute cette tristesse qu'on a entendue, ça m'a bouleversé, c'était dur. Je leur souhaite de réussir, d'aller mieux. "
Profil personnalité : audition de l'accusé Osama Krayem
#13novembre
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Osama Krayem est de nationalité suédoise.
Il a les cheveux longs, bruns, il a gardé son masque. Il porte un sweat gris clair.
#13novembre
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Détenu en Belgique depuis avril 2016, Krayem a été identifié comme l'un des bourreaux du pilote jordanien assassiné par l'EI début 2015 en Syrie. Il est impliqué dans les attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles. Il a été transféré en France pour le procès.
#13novembre
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Osama Krayem décrit une enfance "simple". Il a toujours vécu en Suède. A la maison, la famille parlait arabe. Krayem parlait en suédois avec son frère et sa sœur et en arabe avec ses parents.
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 4, 2021
Le président indique que le beau-frère de sa soeur a été tué en allant combattre les Israéliens au Liban?
Krayem : "oui peut-être"
Le président: c'est oui ou c'est non
Krayem : c'est oui
Osama Krayem a grandi dans un quartier avec que des étrangers, pas de Suédois, "par la suite vous avez dit comparable à Molenbeek".
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 4, 2021
Osama Krayem dit qu'il n'a jamais vécu à Molenbeek.
Président : "A Bruxelles, quand même !"#13Novembre
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 4, 2021
Osama Krayem : "Je travaillais comme constructeur routier. Je construis les routes".
Le président: il construit les routes. Bon...
Krayem dit avoir exercé ce travail pendant un an, un an et demi.
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 4, 2021
Osama Krayem dit qu'il gagnait 1300 euros pour ce travail exercé avant son départ de Syrie. Il habitait alors encore chez ses parents. Il dit qu'il a utilisé ses revenus.
Le président: nous verrons plus tard comment vous êtes parti et avec quel argent.
Osama Krayem est célibataire sans enfant. Il a eu une histoire d'amour pendant deux trois ans. A rompu six mois avant de partir en #Syrie
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 4, 2021
Président : "un rapport entre les deux ?"
Aucun, dit Krayem.#13Novembre
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 4, 2021
Le président : vous avez même dit que vous avez participé à un film, c'était en tant que footballeur ou...
Krayem explique qu'il était jeune au moment du film, le sujet portait sur l'intégration des jeunes étrangers via le foot.
président:donc vous étiez 1 exemple.
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 4, 2021
Le président: c'est pas moi qui le dit, c'est vous qui avez dit que vous étiez "un exemple de l'intégration". Selon vous vous étiez un exemple
Krayem : non
Le président : pourquoi alors avoir participé à ce film?
Krayem : ils m'ont choisi
Le président lui demande s'il allait dans les cafés, buvait, se droguait ?
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 4, 2021
Osama Krayem : "Oui, je faisais tout sauf la drogue"#13Novembre
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 4, 2021
Krayem voyait un psy tous les deux mois mais n'en voit plus depuis qu'il est en France.
Il a des entretiens avec le service psychosocial :'il semble renouer avec l'expression de sentiment"
#13novembre
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Ses parents allaient le voir en prison en Belgique. Il a des contacts téléphoniques maintenant tous les samedis-dimanche.
#13novembre
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Le président précise qu'en détention en Belgique il pratiquait le sport et qu'il apprenait le Français. Il dit qu'il comprend le Français, sauf quand c'est technique.
Pas de mesure disciplinaire pendant sa détention.
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 4, 2021
Krayem connait "Salah, Abrini et Ayari", c'est tout selon lui.
L'avocate générale lui demande pourquoi il ne nomme pas certains amis et petites amies ?
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 4, 2021
Osama Krayem : "Dans cette affaire-là, ils peuvent avoir des problèmes avec la justice, c'est une affaire de terrorisme quand même"#13Novembre
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 4, 2021
Me Chemla : "peut-on vous considérer comme un meneur ou un suiveur? "
Krayem : "je suis un suiveur. Je me considère comme suiveur (...)
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 4, 2021
Me Chemla : Pensez-vous être respecté des autres détenus.
Krayem : "j'ai aucune relation avec les autres détenus. Je n'ai pas le droit d'avoir des contacts. Quand je sors de ma cellule tout est bloqué, il n'y a personne à part les surveillants".
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 4, 2021
Me Margaux Durand-Poincloux, avocate de Krayem: Avant la guerre, vous dites que vous étiez très ouvert aux gens. Vous dites que depuis ces événements-là vous avez perdu une part d'humanité, c'était en 2017
Osama Krayem dit qu'il a beaucoup changé "après la guerre".
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 4, 2021
Président : "Quelle guerre ?"
Krayem : "Pas de détails"
Président : "Ah ben non, quelle guerre, la guerre de 39-40 ? Il me semble pas que ce soit celle-là..."
Krayem : "La guerre en #Syrie, 2014" #13Novembre
Le président lui fait remarquer qu'il peut enlever son masque, il est le seul accusé à ne pas l'avoir ôté lors de son interrogatoire de personnalité. Président : "C'est quand même bien de voir le visage !" Krayem enlève son masque bleu. On voit sa barbe.#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 4, 2021
Profil personnalité : audition de l'accusé Muhammad Usman
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 4, 2021
Muhammad Usman porte une chemise Ralph Lauren blanche, une barbe et une moustache courtes. IL a le crâne dégarni et les cheveux courts sur les côtés.
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 4, 2021
Le président : "votre véritable pièce d'identité, on ne l'a jamais vue.
Muhammad Usman:"Le passeport est faux mais la carte d"identité est une vraie"
Le président: "laquelle?"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 4, 2021
Muhammad Usman explique avoir grandi dans un village, qu'il allait en ville de temps en temps. "J'ai 4 frères et une soeur. Ils sont toujours au Pakistan"
Muhammad Usman a perdu son père enfant. Il ne sait pas donner la date. Dit juste : "Je me rappelle même pas son visage"#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 4, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 4, 2021
Muhammad Usman est un ancien artificier de groupes jihadistes pakistanais réputés proches d'Al-Qaïda.
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 4, 2021
Muhammad Usman a dit "pouvoir lire le Coran en arabe mais ne pas le comprendre".
Usman : "j'ai appris l'arabe pendant mes études coranique mais cette arabe-là c'est le Coran".
Président : "Est-ce que vous avez eu des contacts avec votre famille ?"
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 4, 2021
Usman dit que oui, par téléphone.
Président : "Vous avez des visites sinon ?"
Usman : "En 2018 ça a commencé, des visiteurs de prison, mais pas de famille"#13Novembre
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 4, 2021
Muhammad Usman dit que sa famille est au courant "de ce qu'il s'est passé",
Le président : "Je ne vais pas lui poser de question sur les fais, mais ils savent qu'il est en prison."
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 4, 2021
Le président : vous n'avez pas fait votre service militaire au Pakistan?
Muhammad Usman : Non
le président : c'est pas obligatoire ?
Usman : non chez nous c'est pas obligatoire.
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 4, 2021
Muhammad Usman ne veut pas parler de sa vie privée
Le président : vous n'êtes pas marié, vous n'avez pas d'enfant
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 4, 2021
Le président : "Vous avez déjà été condamné ?"
Muhammad Usman : "Non c'est la première fois"
(rires dans la salle).
Le président: "Non vous êtes poursuivi pour l'instant "
Muhammad Usman dit que la vraie date c'est 1993. L'avocate générale fait remarquer qu'il a l'air plus vieux...
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 4, 2021
Usman : "c'est l'isolement !", en prison #13Novembre
Un avocat de parties civiles : "qui connaissez-vous dans le box"
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 4, 2021
Usman désigne Haddadi : "J'ai voyagé avec lui, je connais que lui"
"Comment le considérez-vous ?"
"Comme un frère", répond Usman.#13Novembre
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 4, 2021
Me Romain Fournier, avocat de parties civiles :"avant de rejoindre les champs, à quel métier vous destiniez-vous?"
Usman : "Ma mère a dit qu'il fallait faire des études
Me Fournier: "N'y-t-il pas un métier que vous auriez aimé faire?"
Usman : "Non"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 4, 2021
Me Rimailho : "Vous avez dit que vous ne maîtrisiez pas l'arabe, comment communiquez-vous avec votre ami"?
Le président la stoppe :" on verra ça plus tard, moi aussi je me suis posé cette question".
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 4, 2021
Muhammad Usman : "Chez nous on ne peut pas parler avec la personne avant le mariage, ni la rencontrer, ni lui envoyer un message. Entre ici et là-bas, ça n'a rien à voir"
Me Edward Huylebrouck, avocat de Muhammad Usman lui demande ce qu'il aimait quand il était plus jeune ? "La moto, et le cricket, j'étais bon en cricket"#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 4, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 4, 2021
Me Edward Huylebrouck : de l'Europe vous n'avez connu que les camps de réfugiés et les prisons, quel que soit l'établissement, il n'y a aucun incident.
Usman : J'ai jamais eu de problème en 6 ans
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 4, 2021
Me Huylebrouck : "C'était dans les parties intimes c'est ça?"
Usman : "Oui "
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 4, 2021
Me Merabi Murgulia interroge son client sur les 20 euros qu'il a en détention, combien d'appels il peut passer à sa famille au Pakistan. "Avec 10 euros, c'est 27 minutes". L'accusé Muhammad Usman précise que ces 20 euros lui servait aussi à acheter d'autres choses"
Me Murgulia interroge son client sur son avenir. "Ma famille m'attend, je veux repartir chez moi, rester avec ma famille et me marier, refaire ma vie".#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 4, 2021
Et voici un compte-rendu web @franceinter du jour 39 au procès #13Novembre . Avec les dessins de Valentin Pasquier @ValPSQRhttps://t.co/XSg56Z1fMD
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 4, 2021
Le 03 novembre 2021 :
Trente-huitème d'audience
Procès - Jour 38 : L'audience est reprise
#procès13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Semaine 9 Jour 38 pic.twitter.com/fdx2HeHb5U
#procès13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Semaine 9 Jour 38
La cour poursuit les interrogatoires de personnalité des accusés. Aujourd'hui : Hamza Attou, Sofien Ayari, Mohamed Bakkali et Abdellah Chouaa.
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Beaucoup moins de monde qu'hier dans et devant la salle d'audience. Parmi les parties civiles présentes, une très grande majorité de tours de cou rouges.
Profil personnalité : audition de l'accusé Hamza Attou
Hamza Attou est à la barre, visage allongé, cheveux courts, petite barbe, pull gris à rayures noires et jaunes. Il est né en 1994. "Je suis Belge".#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 3, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Le président Jean-Louis Périès lui demande s'il a un emploi.
Attou : "pas en ce moment, c'est compliqué".
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Attou : "mon père est né en 1934, il a quitté le Maroc a 17 ans. Ma mère est arrivé en Belgique en 1984".
Attou explique que son père a travaillé dans la restauration, puis dans le bâtiment, chemin de fer.
Hamza Attou dit que son frère, "il avait une femme dans sa vie quand même". Lui est né juste après ce frère.
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 3, 2021
Le président : "Votre enfance, ça se passait bien ?"
Hamza Attou : "Oui, j'ai eu une bonne enfance, ça se passait bien, en respectant la loi bien sûr"#13Novembre
Hamza Attou : "J'étais l'avant-dernier, j'étais chouchouté par mes soeurs". Il dit qu'il y a eu des "hauts et des bas".
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 3, 2021
Le président l'interroge sur l'usage de cannabis.
Hamza Attou : "Oui, c'est ça"#13Novembre
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Attou évoque "l'usage de cannabis" et le "fait de sécher les cours".
Attou a été jusqu'à la la 5e professionnelle (équivalent de la 1ere) a fait une spécialité de menuiserie mais n'a pas de diplôme.
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Le président : vous avez commencé à fumer du cannabis à 14 ans et c'est là que ça se complique à l'école, avec des problèmes de concentration
Attou : c'est ça.
Hamza Attou : "J'ai raté. Après j'ai eu largement le temps de réaliser plus tard". Mains derrière le dos, yeux rouges, Hamza Attou est au bord des larmes quand il parle de lui à la barre, face au président de la cour.#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 3, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Attou : "Toujours un échec, la pratique je m'appliquais mais la théorie... Au bout d'un moment j'ai baissé les bras"
Le président : A un moment vous en étiez à 5g (de cannabis/jour)
Attou : Ca c'était après
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Attou :Avec mon addiction au cannabis ça ne suffisait pas. Je me voyais pas demandé de l'argent à mes parents pour aller me droguer.
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Attou : "J'ai commencé en tant que serveur, je travaillais au noir, je servais du café, de l'alcool"
Le président : "en même temps vous avez commencé à dealer":
Attou : je n'avais pas d'intermédiaire je payais moins cher (pour sa propre conso)
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Attou : C'est un délit, j'en suis pas fier mais je me voyais pas cambrioler ou voler ou agresser des gens pour pouvoir survivre
Hamza Attou a travaillé dans ce café jusqu'en août 2015. Le café de Brahim #Abdeslam. #13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 3, 2021
Hamza Attou est le plus jeune accusé de ce procès #13Novembre. Il est célibataire, sans enfants. "Je voulais pas faire partager tout ça à une femme qui partagerait ma vie".
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 3, 2021
Le président : "Dans le cadre de ce dossier #13Novembre, vous avez été interpellé rapidement"..
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 3, 2021
Hamza Attou : "Oui, le 14 novembre"
Il est jugé ici pour avoir convoyé Salah Abdeslam de Paris à Bruxelles au petit matin du 14 novembre après les attentats.
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Attou : "J'ai réussi le 1er module de ma formation, raté le 2e, dessin technique, j'ai demandé à le repasser. La formation n'était pas rémunérée, c'est moi qui devais payer.
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Attou:"le 3 janvier 2019, on m'a appelé pour devenir magasinier polyvalent de nuit. J'ai accepté parce que voilà faut travailler, gagner sa vie, soulager mes parents. Je travaillais 5-7, parfois 6-7."
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Attou: Mon état se dégradait mais je le voyais pas trop. Ma 1er hospitalisation était en avril 2020, j'ai perdu 20 kg. Il y avait eu le corona, j'ai perdu de la masse musculaire"
Hamza Attou : "Certes je suis dans le dossier, mais y a beaucoup de choses qu'on découvre"#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 3, 2021
Hamza Attou explique qu'il a pris deux semaines de congés en janvier, et à ce moment-là, il a été mis fin à sa collaboration, pour cause officielle : maladie. "Depuis, je travaille plus"#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 3, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
le président : il y a eu quelques problèmes, vous vous êtes retrouvé dehors la nuit, parfois sous l'emprise d'un état alcoolique, vous avez été condamné pour ça en 2019. C'est arrivé 3-4 fois
Attou : c'est arrivé beaucoup + M. le président, 6 fois.
Le président :Ah?!
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Attou : Ce qui m'a le plus posé le problème c'est les heures d'entrée et de sortie
Le président : oui, 2h20, 4h05
Attou: pour moi c'était le semblant d'une vie normale, faire abstraction de ce qui me concerne, vivre d'autre chose. Je buvais un verre avec des amis
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Attou : Je vous mens pas. J'aurais aimé ne pas être là. Des fois je prenais conscience après les faits. Moi ça me permettait d'évacuer même si il y avait une violation de mon contrôle judiciaire. Ca me permettait de ne pas baisser les bras.
Hamza Attou explique pourquoi il rentrait si tard : "Je me voyais pas rentrer bourré devant ma mère et mes soeurs. Ils savaient pas que je fumais, même s'ils avaient des doutes".#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 3, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Le président : vous aimez bien la liberté
Attou : La liberté n'a pas de prix. L'air de rien, se lever le matin, ouvrir sa porte, c'est déjà un énorme luxe.
Le président : je parle de la liberté, des valeurs occidentales.
Une magistrate de la cour reprend les questions, demande à Hamza Attou comment il a connu les #Abdeslam ?
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 3, 2021
D'abord Brahim, "et au bout de 6/7 mois, j'ai rencontré ses frères, Yazid, Mohammed, et Salah". Il les a vus au café. #13Novembre
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Attou : "Brahim était mon ami mais il y avait toujours la relation patron employé. Je dealais, il y avait le café. Lui c'était la base de tout".
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
1er assesseur: "Votre relation avec Salah Abdeslam pendant ces deux années?"
Attou : C'était mon ami, le petit frère de mon ami Brahim. Je considérais aussi que c'était un ami. Brahim j'ai vécu beaucoup + avec lui qu'avec les autres.
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Attou : "c'était pas une vie ça, même s'il m'a fallu du temps pour le réaliser. Mes parents c'était l'honnêteté avant tout"
#13novembre Attou : j'ai arrêté. Ma famille m'encourageait. Ils ont vu dans quel état j'étais quand je fumais. Ils ne voulaient pas que je retombe dans la même consommation.
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Hamza Attou a demandé à la juge assesseur qui l'interroge s'il devait l'appeler présidente ?
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 3, 2021
"Assesseure", a-t-elle répondu.
Depuis, il enchaîne les "Madame, l'assesseur".
Très poli. Epaules voûtées. Air stressé.#13Novembre
La juge : "Quels types de relations avec autres accusés du box ?"
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 3, 2021
Hamza Attou : "Ben, Salah je le connais. Mohamed Amri aussi, je le connais, je l'ai rencontré au café. On buvait un verre, voilà, avant ça je l'avais jamais vu, jamais connu"#13Novembre
Hamza Attou parle de ceux qui sont sur les strapontins avec lui : "Chouaa, je connais pas. Oulkadi, je le connais via le café"#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 3, 2021
Et le cannabis ? demande la juge.
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 3, 2021
Hamza Attou face à la cour : "le cannabis ça m'arrive le week-end, histoire de souffler et ne pas prendre de médicament pour dormir". Et l'alcool, "j'ai jamais arrêté", "un ou deux verres le week-end"
La juge : "ça reste raisonnable"#13Novembre
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Attou : Quand j'avais un devoir à remettre, quand la maison de jeunes était fermée, ma grande soeur m'aidait (sa mère ne parle pas le français très bien).
Avocat général : votre sœur vous aider aussi parfois un peu financièrement
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Attou : "Ma soeur m'a aidé à remplir mon coffre à outil pour la menuiserie. Remplir un coffre à outil ça n'est pas donné."Il dit que toutes ses sœurs l'ont aidé.
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Attou sur son incarcération : "Menotté à chaque mouvement même si tout était dans la même aime (douche, parloir...), double porte à ma cellule, fouille à nue après chaque visite. c'était pas facile du tout. "
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Attou : "Les surveillants étaient racistes, pas tous heureusement. Puis j'ai été transféré. j'étais toujours à l'isolement mais les conditions étaient plus humaines. La prison était neuve, j'avais la douche en cellule"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Attou est resté en prison presque deux ans en France. Interrogé par son avocate Me Delphine Boesel :"Le premier jour cétait une horreur mais je ne suis pas là pour me plaindre (....) La cellule au quartier d'isolement était dégueulasse."
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Attou :"Puis je me dirige vers un régime normal, toujours seul en cellule. J'ai fait tout ce qu'il y avait à faire : je me suis inscrit à l'école, j'ai réussi 2 examens en français maths, j'ai fait les échecs, salle de sport, match de foot,
Me @DelphineBOESEL : "Vous êtes présenté par votre famille comme naïf, généreux, tout le temps serviable"
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 3, 2021
Hamza Attou : "Malheureusement, ça m’a pas porté chance"#13Novembre
Profil personnalité : audition de l'accusé Mohamed Bakkali
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Bakkali :"J'ai trois soeurs et deux frères". "Mon père est arrivé à la fin des années 70 en Belgique. Il est retourné chercher ma mère avant la naissance de ma soeur Saïda. Ils vivaient tout près de Verviers et travaillait dans une scierie."
Le président : "J'imagine que vous avez eu des visites en détention ? "
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 3, 2021
Bakkali : "mes trois soeurs, beaux-frères, neveux, mes parents"
Le président : "votre épouse aussi ?"
Bakkali : "Oui, et les enfants aussi". Tous ses enfants sont venus. #13Novembre
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Bakkali :"Depuis que je suis en France, je n'ai pas eu de parloir pendant 15 ou 16 mois. Plus ou moins. J'ai eu mon premier parloir en avril 2019". Il était à Meaux-Chauconin puis à Nanterre depuis 2019, puis à Lille Sequedin.
Le président : "Votre parcours scolaire ?"
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 3, 2021
Bakkali était un bon élève en primaire. A raté la troisième, "j'ai changé d'établissement, ai été dans une école chrétienne", puis raté encore, entré dans une école technique, "diplôme marketing technicien commercial"#13Novembre
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Bakkali debout dans le box: "J'ai travaillé pendant 2 ans avec mon père dans la casse. J'ai commencé à vendre des voitures. J'ai commencé aussi dans le recyclage de métaux. J'ai commencé aussi dans la même période la contrefaçon: vêtements, baskets, montres,parfums."
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Bakkali :"El Bakraoui m'a aidé à trouver un premier garage pour mettre ma contrefaçon dedans"
Le président : "Comment vous avez occupé votre jeunesse ?"
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 3, 2021
Bakkali : "J'habitais dans une petite cité pavillonnaire, pas de voiture, je faisais beaucoup de football, je jouais en club, y avait la bibliothèque communale, je lisais beaucoup quand j'étais enfant"#13Novembre
Bakkali : "Et puis j'ai consommé un peu de cannabis de mes 17 à 20 ans. J'ai jamais bu d'alcool. Jamais fréquenté les casinos. Eu une éducation religieuse de base. C'était pas très bien vu par la famille"#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 3, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Bakkali :"Nous ce qu'on vit, influe sur notre comportement actuel. L'isolement c'est être tout seul tout le temps, être privé des contacts sociaux, ça impacte sur notre psychisme et on n'a pas toujours des comportements très rationnels"
Mohamed Bakkali parle de Salah #Abdeslam, isolé, avec sa salle de musculation, "d’un regard extérieur on se dit que c’est quelque chose pour survivre, mais sur le long terme, ça a des effets dévastateurs", l'isolement, dit-il.#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 3, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Bakkali :"Qu'on le veuille ou non l'être humain est un être social. Si on enlève sa sociabilité on enlève son humanité".
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Bakkali : "Nous ces contraintes on doit les encaisser, après toutes ces souffrances qu'on entend ici et qu'on doit encaisser parce qu'on a peut-être une part de responsabilité". Il explique que du coup "ça peut créer des tensions en détention"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Bakkali a acquis une licence en sociologie en détention, il a eu son diplôme en mai. Il voit la chef des psychiatres de la Santé.
Il ajoute "Typique de l'isolement : l'humeur est changeante"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Dans l'affaire du Thalys, Bakkali a été condamné à 25 ans mais il a fait appel et donc la décision n'est pas définitive.
Le procès en appel de l'attentat déjoué par des passagers dans un train Thalys, en août 2015, est prévu du 21 novembre au 16 décembre 2022
Depuis la filière d'Artigat, dans l'histoire du terrorisme français, de #Merah aux #Clain, beaucoup d'accusés jugés pour des attentats sont passés par la case cours d'arabe en Egypte. #13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 3, 2021
Me Daphné Pugliesi avocate de parties civiles a des questions dont une sur le voyage en Egypte de 2012. Bakkali dit qu'il avait besoin de se changer les idées après son divorce. Elle lui fait remarquer que #Merah en Egypte en 2012. Mais le président dit qu'on est sur le fond...
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 3, 2021
#13Novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Bakkali répondant à Me Chemla sur sa licence de sociologie: "J'étais en train d'apprendre ce que je ne vivais plus: les relations sociales et leurs effets de tous les jours. Ca m'a permis d'acquérir des notions sur ma relation aux autres, mes actes, les leviers".
#13Novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Cette définition d'homme libre, dans votre cheminement, avez-vous changé sur votre définition de la liberté?
Bakkali : c'est une question un petit peu complexe. On a je pense une définition commune, c'est de faire ce qu'on veut. Chacun fait ce qu'il veut.
Profil personnalité : audition de l'accusé Sofien Ayari
#13Novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Sofien Ayari est né le 9 août 1993 à Tunis et avait 22 ans au moment des faits qui lui sont reprochés. Il est de nationalité tunisienne. C'est le 3e d'une fratrie de 4 enfants.
#13Novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Sofien Ayari allait à l'école dans son quartier, jouait au foot "+ un hobby qu'un projet de carrière". "On est 4 enfants à la maison, la maison est assez petite, mon père a construit une autre maison pour qu'on ait chacun son espace, on a déménagé"
#13Novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Sofien Ayari : "J'ai fait une demande de réorientation pour être plus proche de ma famille, l'université était à 500km de ma famille, à Djerba. Je suis rentré".
#13Novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Sofien Ayari :"Ce qui m'a poussé à faire ces études c'est le marché du travail. (...) J'ai du penser à mon avenir, j'ai choisi ça, je ne l'ai pas regretté.
#13Novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Sofien Ayari :"Je suis extrêmement reconnaissant envers mes parents, tout ce qu'ils ont fait était pour rendre notre vie plus agréable. On n'était pas riche mais on ne manquait de rien".
Le président : "quels sont les accusés que vous connaissez ?"
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 3, 2021
Sofien Ayari : "Y a Salah avec qui j'ai été arrêté, y a Abrini que j'ai croisé dans une maison, Krayem avec qui j'ai fait le voyage, c'est dans le dossier"#13Novembre
Le président rappelle une condamnation en Belgique pour la fusillade sur des policiers belges, le 15 mars 2016, dans une planque de Bruxelles d'où il a réussi à fuir avec Salah #Abdeslam avant leur arrestation le 18 mars 2016. Condamné à 20 ans d'emprisonnement.#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 3, 2021
#13Novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Ayari explique n'a pas de parloir depuis qu'il est en prison. "On n'a pas d'attache en Belgique. Les conditions n'ont jamais été favorables pour que mon frère Hamza vienne me voir. Hamza vit en Suisse depuis un an, je l'ai au téléphone toutes les semaines."
#13Novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Ayari a aussi des appels d'autres membres de sa famille.
Le président : "il est question de visites virtuelles".
Ayari : "oui j'ai fait ça en Belgique. En France, ça vient d'être fait"
Le président : il n'y a eu jamais d'incident en détention
Ayari: non
#13Novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Ayari : c'est très simple, les conditions du transfert ont fait que je n'ai pas eu envie de parler de moi. On est cagoulé, menotté, on voit rien, la musique à fond.
Sofien Ayari commence à répondre, l'avocate générale ajoute un point, et d'un ton autoritaire il lui lance : "Vous me laissez terminer, je vous ai pas coupée !"
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 3, 2021
Regard noir, voix calme.#13Novembre
#13Novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Sofien Ayari: je n'ai jamais eu ce rapport. S'il porte sur la façon de m'habiller.... J'ai pas le souvenir d'avoir changé de comportement sur cette période. Je ne sais pas. Ca peut changer, des personnes malades dans la famille, des proches qui ne vont pas bien..
#13Novembre
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Sofien Ayari a un entretien avec un psychiatre tous les deux mois. Il a aussi des entretiens avec des éducateurs.
#13Novembre
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Ayari : " Ca dépend sur qui vous tombez en prison. A Marche, une directrice m'a proposé de travailler. Il n'y a pas de rapport de confiance en prison mais du respect."
#13Novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Ayari : "Mes parents, j'ai toujours mal vécu la séparation, même quand c'était mon propre choix. J'ai envie qu'ils voient juste les côtés positifs, je veux pas les inquiéter. La famille depuis tout petit c'est la chose la plus importante pour moi".
#13Novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Ayari : "Chez moi (En Tunisie) il y a des choses extraordinaires. La Tunisie c'est magnifique. Sur d'autres aspects, il y a eu des choses choquantes. (...) "
#13Novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Ayari raconte une anecdote survenue au marché en Tunisie alors que sa mère et sa soeur portaient le voile. "J'avais 11 ans j'ai été choqué. Ma mère a eu l'obligation de ne plus porter le voile. C'est quelque chose qui est resté en moi, que je n'ai pas digéré".
Profil personnalité : audition de l'accusé Abdellah Chouaa
Abdellah Chouaa est né en 1981. Belgo-Marocain, famille de 10 enfants. Il est le 3e.#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 3, 2021
#13Novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Abdellah Chouaa confirme au président que sa mère a accusé son père de violences.
#13Novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Chouaa sur le confort enfant: "on n'avais pas de souci, c'était confortable, on avait une grande maison, chacun avait sa chambre, on n'a pas eu besoin de quoi que ce soit".
#13Novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Le président : "il aurait voulu vous marier avec quelqu'un
Chouaa : oui il avait sa fierté et voulait me marier avec la fille d'un copain à lui. Moi j'étais jeune, je voulais profiter de la vie. J'avais 18 ans et je n'avais pas de sentiment pour cette file.
#13Novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Chouaa part vivre à Verviers près de chez son grand-frère, en intérim, en production. Puis il a travaillé deux ans chez Delacre "les biscuits", puis deux ans "dans une usine de poudre". Il précise: "du lait en poudre"
Puis il a eu un CDI à l'aéroport de Zaventem, pour mettre les glaçons dans les avions, pour conserver les repas. "J'ai passé l'examen pour avoir l'autorisation d'aller sur les tarmacs"#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 3, 2021
#13Novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Chouaa : "dans cette entreprise, il y a aussi des candidatures pour candidater à Top Chef, l'émission, je ne sais pas si vous connaissez..."
(rires dans la salle)
#13Novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Chouaa dit qu'il travaille au black pour pouvoir payer son loyer à Paris le temps du procès.
Le président : je n'ai pas entendu. (rires dans la salle)
#13Novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Chouaa n'a pas de condamnation à son casier en France.
Le président: "en Belgique c'est pas pareil, il y a beaucoup d'infractions à la circulation".
La cour lui demande s'il a des problèmes de santé ?
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 3, 2021
Abdellah Chouaa : "Je suis diabétique. Quatre piqûres d'insuline par jour"#13Novembre
#13Novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Chouaa : oui il sortait de prison. J'ai été gérant pendant un an, j'avais de l'alcool et des Bingos. Il y avait des jeunes dans mon café.
#13Novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Chouaa : Salah Abdeslam je le connaissais de vue, je le croisais, je disais bonjour. Dahmani était un ami d'Abrini, il venait manger au Délinice (le snack de Mohamed Abrini).
Réactions avocat de la défénse
#13novembre Me @raphkempf (défense) sur le fait que les interrogatoires des accusés ont été "saucissonnés": "On ne sait pas où se trouve la frontière.A aucun moment il n'a été dit précisément:ça c'est de la personnalité, ça c'est du fond. Ca se fait un petit peu au doigt mouillé" pic.twitter.com/yWYQW8QDax
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Me @raphkempf Kempf sur le séquençage des interrogatoires:
"Je ne sais pas si j'aurais préféré tout avoir d'un coup. Ça n'est pas non plus possible vu l'ampleur du dossier. Mais j'aurais voulu avoir des critères de distinction qui soient un tout petit peu plus clairs" pic.twitter.com/KSsnraCxBE
Réactions avocat d'une Partie civile
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Me @samiamaktouf (partie civile) sur le "saucissonnage" des interrogatoires : "Ça pose pour nous une difficulté (...) C'est schizophrénique. On ne peut pas évoquer la personnalité sans pour autant rentrer dans les faits, le parcours, l'enfance, le milieu ..." pic.twitter.com/vWyZtTNzah
#13novembre Me @samiamaktouf sur le problème du saucissonnage cite l'exemple de l'accusé Sofien Ayari, de la région en Tunisie où il a grandi "région pire que Molenbeek d'où sont issus les terroristes tunisiens". Elle regrette de ne pas avoir pu en parler aujourd'hui pic.twitter.com/lHNnFs3EnA
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 3, 2021
Et voici le compte-rendu web @franceinter du jour 38 au procès #13Novembre. Avec les dessins de Valentin Pasquier @ValPSQR.https://t.co/5i9DzvGt16
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 3, 2021
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Dates clés des neuf mois du procès :
Associations d'aide aux victimes :
Site de l’Association Life for Paris, 13 novembre 2015.
Site de l’Association 13onze15.
Site de L’Association française des victimes du terrorisme.
Site de l'Association Fraternité-Vérité.
Guide pour l’indemnisation des victimes d’actes de terrorisme.