Le 26 octobre 2021 :
Trente-troisième jour d'audience
Procès - Jour 33: L'audience est reprise
#procès13novembre
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Semaine 8 Jour 33 pic.twitter.com/7ZtJHEmdM2
Bataclan : audition de Juliette
Les premiers à venir à la barre sont les proches de Lola O., plus jeune victime décédée dans ces attentats. Elle avait 17 ans.
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Sa tante est la première à témoigner : "Lola était la fille unique de ma soeur. Elle était ma première nièce. J'avais 20 ans."
#13novembre
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Juliette, tour de cou rouge, brune, cheveux aux épaules, t-shirt rose :"C'est juste en bas d chez ma soeur que l'on a retrouvé la voiture des terroristes, c'est le jour aussi ou nous avons appris la mort de Lola, c'était le 18 novembre".
Juliette, la tante de Lola explique : "j'ai su très vite qu'Eric, le papa de Lola avait pu sortir du Bataclan. Il a été poussé vers la sortie et elle est restée à l'intérieur.
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Puis, je reprends un peu espoir après l'assaut, je me dis qu'elle va pouvoir répondre à son portable."
Juliette : "le dimanche, on va avec mes parents aux Invalides, c'est la première fois que je vois ma soeur Nadja depuis le #13Novembre
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Elle est à vif, elle a les traits creusés par la fatigue.
Le lundi 16, toujours aucune nouvelle de Lola."
Juliette : "le mercredi 18, c'est là où on apprend son décès. C'est l'horreur, la sidération. Mais aussi le soulagement, c'est étrange. Mon papa m'appelle, il me dit : "ça y est." Je dis : "comment?". Il répond : "une balle dans la tête".
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J'imagine la terreur de ma nièce."
Juliette : "Lola a un peu l'étoffe de la victime parfaite. Elle est jeune, elle est belle, la seule mineure, la dernière identifiée. Elle a tout pour toucher le Français dans ses tripes. Je me sens un peu mal à l'aise, dépossédée. On n'a pas de place pour pleurer en fait."
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Juliette : "les hommages les plus beaux sont pour moi les plus discrets. Lola donne son nom à une salle de cirque parisienne où Lola prenait des cours et faisait des stages."
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#13novembre
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Juliette : "son visage n'est plus le sien, c'est une autre, une carapace éteinte. Je me dis qu'elle a beaucoup maigri. Je tourne autour du cercueil, je ne pourrai plus la câliner"
#13novembre
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Juliette : "L'enterrement est beau, il y a du monde, du soleil. Puis la nuit arrive, il fait froid. Je me dis qu'on la laisse toute seule, là-bas. Cet "entre chiens et loups" est difficile".
Juliette : "je me sens coupable parce que j'ai deux filles vivantes et que ma soeur en a zéro. Je me sens coupable parce que je n'arrive pas à regarder ma soeur autrement que comme une victime, je ne vois rien d'autre en elle, et ça c'est très dur en fait."
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#13novembre
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Juliette : "Ma soeur se tient à l'écart du procès. Depuis 3 ans elle a déménagé à la campagne. (..) Ca doit être l'amour qui nous sauvera"
Bataclan : audition de Hacène
Hacène, 66 ans : "témoigner d'accord, mais pour dire quoi? Témoigner c'est se replonger dans les horreurs vécues, exhumer nos traumatismes, dévoiler nos souffrances, notre intimité, c'est s'exposer au regard des autres, c'est courir le risque d'être mal compris par la presse."
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Hacène : "nos angoisses, nos fêlures sont de l'ordre de l'intime. Et l'intime ne se partage pas, me semble-t-il. Malgré tout ça, j'ai choisi de témoigner car c'est le dernier lieu qui nous reste pour déposer ce lourd fardeau, pour dire à Thomas combien on l'aime."
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Hacène : "notre premier réflexe a été d'appeler tout de suite Thomas, nous l'avons rappelé des dizaines de fois.
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Nous recevions des informations contradictoires par les uns et par les autres : il s'est réfugié dans les loges, il était au balcon. C'était la confusion totale."
Hacène : "vers 12h30, j'ai reçu un coup de fil de Pascal Nègre, le PDG d'Universal Music [où Thomas travaillait, ndlr] qui nous informait de la mort de Thomas. On n'y croyait pas. Comment était-ce possible? Le monde s'écroulait sous nos pieds."
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Hacène : "nous n'avons pas eu le temps de prévenir nos familles que le décès de Thomas était déjà annoncé sur les réseaux sociaux. C'est pas ces canaux que mes nièces, mes soeurs et ma mère l'ont appris."
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#13novembre
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Hacène :"J'ai tout de suite pensé que ce pansement sur le visage de mon fils cachait le trou d'une balle qu'il avait dû recevoir dans la tête. Cette image m'a hanté et me hante encore"
#13novembre
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Hacène : "Nous avons appris par la suite que des artistes étaient venus aux obsèques, mais incognito".
Hacène : "le jour de l'enterrement, nous avons été totalement dépassé. Plus de 1600 personnes avaient fait le déplacement. C'était du jamais vu à Amiens. La police municipale a du intervenir pour la circulation. Nous avons été très touché par cette foule très digne."
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Hacène poursuit sur les derniers instants de son fils, que lui ont raconté des survivants : "nous savons que le corps a été transféré au poste médical avancé et qu'il y a eu une tentative de réanimation du corps".
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Hacène évoque les nombreux artistes pour lesquels son fil travaillait. Il a un peu de mal à prononcer les noms de Queen of the Stone Age ou Eagles of Death Metal. "Pour nous toute cette notoriété nous était totalement étrangère. Et nous en sommes bien entendu, très fiers."
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Hacène : "Il savait faire la fête, Thomas. Ah ça oui! Thomas est mort trop jeune, mais ça vie a été pleine et dense. Thomas a rejoint ses deux grands-pères. Avec l'un, il organisera, je l'espère, des matches de hockey, avec l'autre des boeufs clarinette-guitare."
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Hacène : "ils devaient récupérer les clés de leur nouvelle maison le samedi 14 novembre. Pour Christelle, le choc a été terrible. Tous ses projets se sont écroulés.
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Elle a décidé de s'exiler au Canada pour prendre la distance et se reconstruire."
#13novembre
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Hacène:"Que sommes-nous devenus? (...) En décembre 2015, Annie et moi avons consulté un psychiatre. Je ne vais pas vous raconter les conditions d'accueil auxquelles nous avons été confrontés, ce serait trop déprimant". Après quelques séances, ils arrêtent.
#13novembre
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Hacène ne voit plus non plus ses amis, fini les dîners à la maison." C'est triste et angoissant, on s'isole et on devient les ombres de nous-même"
Hacène : "j'attends du procès qu'il nous permette de reconstituer le puzzle des événements. J'espère aussi que ce procès va nous ouvrir la porte d'une reconstruction individuelle et collective. J'attends aussi qu'il nous éclaire sur les responsabilités des uns et des autres".
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Hacène ":Je suis issu d'une famille d'immigrés algérienne de 8 enfants (...) Je suis donc de culture musulmane. Nos familles nous ont transmis des valeurs humanistes, respect envers soi et envers les autres, entraide pour les plus démunis".
Hacène : "je suis issu de la deuxième génération d'immigration. Je suis de culture musulmane. Nos deux enfants ont été élevés dans les principes de la laïcité c'est-à-dire la liberté de croire ou ne pas croire."
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#13novembre
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Hacène :"Je suis musulman mais pas pratiquant, j'ai grandi n France dans une banlieue sordide". Il explique que c'est l'école qui lui a permis d'avoir sa carrière: "on a rien sans rien".
Hacène : "je veux leur dire que l’islam qu’ils prônent n’est ni le mien, ni celui de mes parents, ni celui d’un milliard et demi de Musulmans dans le monde.
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Ils se trompent de croire que c’est la religion qui fait l’homme."
Hacène : "je ne peux pas accepter qu'on puisse faire l'amalgame entre des va-t-en guerre, des paumés de notre société, des tueurs sanguinaires et des musulmans qui n'ont qu'une seule envie : vivre dans notre société en paix. Ils prennent en otage tous les musulmans."
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#13novembre
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Hacène aux accusés: "Ont-ils seulement lu le texte sacré du Coran. Ils prennent en otages tous les musulmans. Par vos actes abjects et barbares, vous donnez du grain à moudre à l'extrême droite" qui confond l'islam et l’islamisme.
Hacène : "il existe un islam des lumières et c'est celui-là que nous reconnaissons. Vous allez être jugés ici par la justice des hommes. Vous verrez ensuite pour la justice divine, c'est votre affaire, pas la nôtre."
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Intervention accusé
#13novembre
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Salah Abdeslam : "Les juifs se conforment à la Torah, les Chrétiens à l'Évangile, et les musulmans au Coran et à la tradition prophétique."
#13novembre
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Salah Abdeslam : "Je ne force personne moi à devenir musulman. Vous vous avez votre législation, votre religion et vos valeurs et on ne vous en veut pas pour ça.
nous on pratique notre religion et notre législation chez nous, c'est tout ce que j'ai à dire".
#13novembre
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Le président à Salah Abdeslam: "D'accord, merci, on reviendra là-dessus au cours des interrogatoires."
Bataclan : audition de Patrick
Patrick : "ma fille a été assassinée par des monstres. Et je reste poli pour ne pas choquer Mes Ronen et Vettes, les avocats d'Abdeslam. Oui des monstres. Ils se disent combattants, si la situation n'était pas aussi dramatique, je dirais qu'ils sont risibles."
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#13novembre
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Patrick, père de Nathalie Jardin : "Aucune cause ne justifie de tels actes".
Patrick : "quand j'entends Abdeslam justifier de ses actes criminels par fidélité à l'islam, dans sa bouche l'islam a tout d'une idéologie mortifère. On passe là du crime de guerre au crime contre l'humanité, comme vous le savez imprescriptible."
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#13novembre
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Patrick, père de Nathalie Jardin sur Salah Abdeslam : "Quand je l'entends se plaindre de ses conditions de détention comme une pleureuse, on croit rêver. S'il était jugé pour crime de guerre, il serait fusillé. On ferait des économies."
#13novembre
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Patrick, père de Nathalie Jardin : "Si nous sommes ici, ce n'est pas à cause des victimes et des assassins. Et si ça ne tenait qu'à moi, je les enverrai rejoindre ces 72 vierges".
Patrick : "Abdeslam n'a pas d'enfant, n'en aura probablement jamais. Ce voyou immature ne pourra jamais comprendre la douleur de perdre un enfant."
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#13novembre
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Patrick, père de Nathalie Jardin : "Vous avez fait un carnage épouvantable. Vous n'avez pas compris la règle d'or : Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais que l'on te fasse"
Patrick : "on me dit haineux. Oui, c'est vrai j'ai la haine. Mais quel est le contraire de la haine? C'est l'amour. Et comment aimer ceux qui ont tué votre enfant. Je sais que beaucoup critiquent ma position, mais peu importe."
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Patrick : "il me semble anormal de ne pas parler des faits et des personnes qui ont permis que des actes aient été commis dans notre pays. Je trouve le box des accusés bien vide. Il manque les politiques. Les politiques doivent au peuple la sécurité".
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Patrick : "autre preuve de la négligence de nos dirigeants : le ministre de l'intérieur Bernard Cazeneuve savait qu'il allait se passer quelque chose puisqu'il déclara le matin même à son directeur de cabinet qu'il redoutait un attentat de 130 morts".
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Patrick : "autre artisan du désastre administratif français : monsieur Le Drian, alors ministre des armées, incapable de se justifier de l'absence d'intervention des militaires de l'opération Sentinelle qui auraient pu sauver de nombreuses vies".
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Patrick : "j'ai compris qu'on était dirigés par des gens dépourvu du courage le plus élémentaire, incapable de prendre la moindre décision et dépourvus d'honneur. S'ils en avait eu, ils auraient fait comme les ministres belges de l'intérieur et la justice et auraient démissionné"
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Patrick : "je n'oublierai pas non plus l'inhumation de ma fille, le jour de mon anniversaire, le 27 novembre.
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J'adore mon pays qui je pense est le plus beau pays du monde mais malheureusement dirigé par des personnes dénué de la plus élémentaire empathie."
Patrick : "plus le temps passe et plus la douleur d'avoir perdu ma fille augmente. Car plus le temps me séparant d'elle augmente. J'en suis réduit à continuer à payer son abonnement téléphonique pour pouvoir entendre sa voix."
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#13novembre
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Patrick, père de Nathalie Jardin regrette que la peine de mort ait été abolie. "Elle n'a pas été supprimée pour les victimes". "Un jour je leur rendrai la monnaie de leur pièce. Je sais que mes propos peuvent choquer".
Patrick : "je sais que mes propos vont choquer, mais j'ai bien trop de respect pour cette cour pour ne pas dire ce que je pense. J'attends que ces monstres pourrissent jusqu'à leur mort en prison. Cela leur donnera le temps de réfléchir au sens de leurs actes."
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 26, 2021
#13novembre Le président à Patrick, papa de Nathalie Jardin :"Merci pour cette déposition qui n'était donc pas politique. Merci de la confiance que vous placez dans la justice de votre pays, ont va tout faire pour la mériter et commencer par appliquer la présomption d'innocence"
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 26, 2021
Réactions de Patrick
#13novembre Patrick, père de Nathalie Jardin, assassinée au Bataclan et qui a "de la haine" :"Les politiques en place à l'époque ont une énorme responsabilité dans cette affaire-là. Avec un peu d'empathie et de professionnalisme, ces attentats étaient tout à fait évitables". pic.twitter.com/3P2OjLstJe
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#13novembre Réaction de Patrick, père de Nathalie Jardin, assassinée au Bataclan sur les accusés : "J'ai pas peur d'eux, je vais pas baisser les yeux devant eux. C'est eux qui doivent baisser les yeux devant moi. Moi j'ai tué personne." pic.twitter.com/V2rveMccHf
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 26, 2021
#13novembre Patrick, père de Nathalie Jardin, assassinée au Bataclan paie encore l'abonnement de sa fille, pour entendre sa voix. "De temps en temps, j'appelle, je parle un peu. Je sais que je n'aurai pas de réponse mais bon". pic.twitter.com/5lrt6rnngg
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 26, 2021
Le compte-rendu de l'audience du jour, illustré par @ValPSQR est à lire ici > https://t.co/xo5TO1OBMj
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 26, 2021
“Haineux”
— Nicola Tournay ☣️🍸 (@NicolaTournay) October 17, 2021
La haine est en réalité le corollaire de l'amour. On hait tout ce qui menace, tue ou blesse ce qu'on aime, et plus on aime plus on hait. Ce père est normal et ne devrait pas avoir honte de sa haine, mais pour les mollusques froids du Monde, l'amour est une anomalie. https://t.co/E73JTgxLJ0
🔴 Patrick Jardin, père d'une victime du #Bataclan, porte plainte contre Le Monde pour diffamation https://t.co/UQ7UCoBrAe #13Novembre
— Le Figaro (@Le_Figaro) October 22, 2021
[#SudRadio]🗣️ #PatrickJardin "Le 26, je veux parler de tout ce qui a fait que ces attentats ont pu avoir lieu dans notre pays : nos frontières sont de véritables passoires ! C'est grave !" #proces13Novembre2015.
— Sud Radio (@SudRadio) October 19, 2021
▶️ https://t.co/OiazOVcEHk pic.twitter.com/2HLOU7tRum
«On n’a plus le droit de dire qu’on a la haine des assassins de sa fille», s’indigne @PatrickJardin12, qualifié de «père haineux» par le journal «Le Monde». @Houdiakova @GilbertCollard #LigneDroite #RadioCourtoisie #PatrickJardin
— Radio Courtoisie (@radiocourtoisie) October 19, 2021
👉 À (ré)écouter sur: https://t.co/pnmXMG1PB5 pic.twitter.com/KcouIZhXbF
Le 25 octobre 2021 :
Trente-deuxième jour d'audience
Procès - Jour 32: L'audience est reprise
#procès13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 25, 2021
Semaine 8 Jour 32 pic.twitter.com/10wDSO42Wh
Bataclan : audition de Christiane et Philippe
Christiane, la mère de Cécile est la première à prendre la parole.
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 25, 2021
Elle a fait projeter une photo de sa fille et son compagnon sur l'écran géant de la salle.
Christiane est restée plusieurs jours sans nouvelles de sa fille.
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 25, 2021
Christiane reçoit un message: "Luis is dead". Et Cécile, que lui est-til arrivé? (...) Cécile n'apparait sur aucune liste. Où est-elle?"
Les parents de Cécile donne un signalement.
"On nous dit d'attendre, qu'on nous appelera".
Christiane : "une femme à la voix sèche nous exprime la procédure. Nous avançons dans la pénombre, nous avons 5 minutes. Nous voyons Luis [son beau-fils, ndlr] derrière une vitre, nous ne pouvons pas le toucher. "Sortez" tonne une voix. Nous sortons, hébétés."
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 25, 2021
Christiane : "a-t-elle eu peur? a-t-elle vu Luis mourir? a-t-elle souffert?". Ces pensées m'obsèdent. Puis, il y a les préparatifs des obsèques, d'un commun accord [avec les parents de Luis, ndlr] nous avons décidé d'enterrer Luis aux côtés de Cécile. Ils s'aimaient si fort."
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 25, 2021
Christiane : "Cécile débordait d'énergie, pratiquait la boxe, le char à voile.
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 25, 2021
Nous mesurons chaque jour ce que nous avons perdu, tout ce que l'on n'aura jamais plu. Il nous reste de merveilleux souvenirs que nous chérissons et l'espoir un jour de les rejoindre."
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 25, 2021
Philippe le papa de Cécile, retraité, ancien avocat au barreau, ancien greffier. Il parle tout bas. Il a les cheveux blancs, une moustache blanche, des lunettes de vue, une veste noire et une chemise rayée. "Cécile et Luis sont morts dans cet enfer du Bataclan".
Philippe explique avoir été suivi avec son épouse par un psychologue du deuil pendant un an "mais ce suivi n'est pas concluant. Nous sombrons."
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 25, 2021
Philippe choisit d'arrêter son métier "par anticipation". Avec son épouse, ils tentent de s'installer à Nantes "mais c'est un échec".
Philippe évoque le souvenir d'un "geste d'amour" de sa fille qui "illumine nos souvenirs" : "nous étions au salon, elle a pris nos mains dans les siennes en déclarant "ah, mes parents adorés, comme je vous aime."
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 25, 2021
Cécile, notre rayon de soleil qui laisse un souvenir inoubliable".
Philippe: "les assassins nous ont tout pris : une fille adorable et adorée, un gendre charmant, les petits enfants que nous n'aurons jamais et qui n'éclairerons pas nos vieux jours. Comme l'ont déclaré d'autres parents : Dieu peut pardonner, pardonnera toujours, mais nous jamais"
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 25, 2021
Philippe cite une interview de François Molins : "nous étions très sensibilisés au fait que cela devait arriver un jour mais nous ne savions pas quand ni comment", une autre du juge Marc Trevidic qui parle "d'impuissance", une autre du chef des services de renseignements etc."
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 25, 2021
Philippe : "le déni s'est enfin aussi exprimé dans la réaction et les atermoiements du préfet de police : déclenchement tardif du plan antiterroriste, zone d'ombre autour des militaires du plan Sentinelle etc. et le préfet a justifié après "nous n'étions pas en guerre"."
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#13novembre
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Philippe : "L'association à laquelle nous avons adhéré comporté les mots Fraternité et Vérité. La vérité n'est pas toujours bonne à entendre et pas facile à dire. "
v#13novembre
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Philippe s'en prend aussi au fonds de garantie. "C'est quand même l'Etat, et nous sommes les citoyens souffrants de cet Etat".
Philippe : "nous avons ressenti profondément notre appartenance à la grande famille des victimes d'attentats. Nous allons continuer le chemin de notre vie jusqu'au grand départ où nous sommes persuadés de retrouver Cécile dans un monde différent et de paix éternelle."
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Bataclan : audition de Maurice et Jean-Franck
Marie et Matthias avaient 22 et 23 ans. Leurs pères racontent leur histoire à deux voix, devant une photo du couple, affichée sur le grand écran de la salle d'assises.
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Ils revenaient d'une année à Londres et Grenade. "Chaque mois, ils se voyaient" dans l'une ou l'autre ville.
Jean-François : "Matthias avait une autre passion, son travail. Et aussi le BMX, ces petits vélos avec des petites roues dont le but est de faire des figures".
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En novembre 2015, "cela faisait trois mois qu'ils étaient revenus à Paris", poursuit Maurice, le père de Marie.
#13novembre "Marie a eu son diplôme à titre posthume, à Reims, en 2016". On lui avait proposé un poste à New York avant son décès. Mathias devait être sponsorisé par une marque de BMX aux Etats-Unis.
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#13novembre Jean-Franck, le papa de Mathias "Ils me disaient que les Américains avaient comme gros défaut les armes mais que contrairement à nous, ils avaient la solidarité".
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Maurice explique que "la dernière fois qu'on les a rencontré, le 12 novembre, j'étais avec les deux mamans, on est allés voir une pièce de théâtre, comme souvent.
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Au retour, Marie a appelé sa mamie pour lui dire que les mamans étaient bien rentrées".
#13novembre "Les parents font en vain le tour des hôpitaux. A l'IML on a fait la queue pendant deux heures pour nous dire qu'ils étaient pas là... Pour finalement nous dire de revenir car ils étaient là depuis 8 heures du matin."
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Maurice : "pour la messe d'enterrement, on a souhaité que ce moment soit fait pour eux ensemble. Ce sont leurs amis qui ont tout géré, on était incapables de le faire. Nous sommes quatre parents dans la même peine, mais on a la chance d'être quatre."
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Maurice : "aujourd'hui, on ne peut plus aider nos enfants malheureusement, mais depuis 6 ans, on distribue un prix qui s'appelle Marie et Matthias."
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Jean-François : "on a déjà donné près de 27 000 euros de bourse. On est des catalyseurs de solidarité. Ca nous permet de tenir."
#13novembre
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Maurice : "Qu'est-ce qu'une famille quand vous avez perdu vos enfants?"
Maurice : "nous voilà devant vous avec nos peines, notre deuil permanent et une blessure à jamais ouverte. Il était important de passer un message au box des accusés.
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Rappelle qui étaient nos enfants uniques, Marie et Matthias, et les valeurs qu'ils portaient."
#13novembre
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Maurice aux accusés :" "Notre espoir est porté par la jeunesse qui nous accompagne depuis les attentats, par les amis de Mathias et Marie. Vous ne nous avez pas divisés mais nous avez agrandi notre famille.
Jean-François : "Pas de haine, mais pas de pardon. Faites votre travail. Jugez-les."
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Maurice : "Marie est née le jour de l'automne, aujourd'hui c'est l'hiver pour nous. Et dans l'Est c'est très dur."
Fin de l'audition commune des pères de Marie Lausch et Mathias Dymarski.
Bataclan : audition de Nadine
Nadine : "après un premier appel ans réponse, il m'est apparu évident qu'il ne fallait plus appeler pour ne pas attirer l'attention sur eux. J'ai compris ultérieurement que beaucoup de familles avaient fait comme nous ce soir-là".
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#13novembre
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Nadine : "Nous étions à l'ouest mais nous voulions surtout y croire. Mon frère, le parrain de Valentin, Me Jean Reinhart a lancé des recherches tous azimuts. Un enquêteur l'a appelé. IL avait reconnu Valentin parmi les victimes à l'IML".
Nadine évoque ensuite la visite à l'institut médico-légal : "Valentin était toujours aussi beau, notre Dormeur du val était encore là, enveloppé dans son drap blanc. Depuis ce jour-là, nous avons supprimé tous les draps blancs de la maison."
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Nadine : "au-delà de la souffrance et du chagrin, la naissance de la colère dans le sentiment de fatalité du #13Novembre
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La souffrance devient aussi le terreau fertile des associations de victimes. Aux côtés des fondateurs de @13onze15 nous allons fédérer une communauté soudée".
Nadine : "près de 6 ans ont passé et le temps du procès est enfin arrivé. Grâce aux témoignages des rescapés, j'apprends les derniers instants de la vie de Valentin. Et nous avons ce courage de regarder les photos de Valentin sur le plancher du Bataclan, ce cavalier G6."
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 25, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 25, 2021
Nadine blonde, cheveux courts, lunettes de vue, foulard noir et blanc, gilet rouge, tour de cou rouge: "Je vous remercie de m'avoir écoutée". Sur l'écran, une aquarelle représentant Valentin en Petit Prince, au milieu des étoiles.
#13Novembre2015
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 25, 2021
Voici l'aquarelle projetée dans la salle d'audience cet après-midi. https://t.co/hmijtH9pvU
Bataclan : audition de Sylvie
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 25, 2021
Sylvie : "Il ne se passe pas un jour sans que je refasse l'histoire. Ma fille Hélène est morte à 35 ans, pour moi le plus bel âge de la vie. A-t-elle souffert? Elle a dû penser à son enfant.
Sylvie : "la mort a des répercussions irréversible. Le manque de ma fille sera éternel. Aucune idée ne mérite qu'on tue. Il me semble que dans les différentes versions religieuse, le commandement de ne pas tuer est le premier."
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 25, 2021
#13novembre
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Sylvie : "Il faut donner un signal mort à nos ennemis et montrer que les exactions ne seront pas tolérées."
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Sylvie : "Je voudrais dire à ces messieurs que ces crimes ne leur porteront pas bonheur et ils n'iront pas au paradis. "
Sylvie : "je pense à la souffrance de mon petit-fils. C'est très dur. Je l'ai vu tout petit regarder sous la couette de ses parents pour voir si elle n'était pas cachée là. Pendant, longtemps il l'a cherchée."
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Sylvie :Le mal est fait. Je souhaite à ces gens d'avoir une éclaircie, ça leur fera peut-être du bien. Peut-être ils reviendront dans l'humanité,"
Bataclan : audition de Christian
Christian : "pendant les trois jours atroces qui ont suivi, nous avons recherché toutes les infirmations possibles pour tenter de le retrouver. L'hôpital de La Pitié-Salpêtrière qui pense reconnaître Franck, nous demande d'identifier un blessé. C'est une erreur.
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 25, 2021
Christian : "on nous demande de rédiger une note manuscrite décrivant Franck, un peu comme au XIXe. A chaque rencontre au sein de cette cellule de crise, nous avons du remplir une nouvelle fiche. L'Etat a fait preuve d'une faiblesse coupable, qu'il faudra bien juger un jour."
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Christian : "Notre fils nous manque et restera à jamais dans notre esprit et dans cotre cœur"
Christian cite la sourate 6, verset 151 du Coran : "Ne tuez personne, Dieu l'interdit sauf dans le cadre dans la justice. Voilà ce que Dieu recommande, puissiez vous le comprendre".
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 25, 2021
Maintenant, notre dernière volonté pour Franck est que la justice passe, sans haine."
Le compte-rendu de l'audience du jour illustré par @ValPSQR est à retrouver ici > https://t.co/7ETSNm3e5s
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 25, 2021
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Dates clés des neuf mois du procès :
Associations d'aide aux victimes :
Site de l’Association Life for Paris, 13 novembre 2015.
Site de l’Association 13onze15.
Site de L’Association française des victimes du terrorisme.
Site de l'Association Fraternité-Vérité.
Guide pour l’indemnisation des victimes d’actes de terrorisme.