Le procès des attentats du 13 novembre 2015 :
Le 08 octobre 2021 :
Vingt et unième jour d'audience
Procès - Jour 21: L'audience est reprise
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— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 8, 2021
Bataclan, un frère perdu : audition de Nathalie
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 8, 2021
Nathalie, partie civile est tout de noir vêtue, porte un tour de cou rouge. Les cheveux noirs au carré ondulés. Elle dit avoir vécu tous les événements depuis LA.
Alors que la prise d'otages du Bataclan est encore en cours, Nathalie essaie de joindre son frère, puis tous ceux qui se trouvaient avec lui.
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 8, 2021
"Et il se trouve que notre ami d'enfance, le meilleur ami de Fabrice, faisait partie des forces de police sur le point d'attaquer"
Plus tard c'est l'annonce du décès : "c'est le monde qui s'effondre. On s'est demandé comment on allait prévenir nos parents. La mise en bière a été horrible avec mes deux parents sur le cercueil qui pleuraient leur fils. Je n'ai pas assez de mots pour dire ma douleur."
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 8, 2021
Nathalie : "mon frère travaillait dans une des plus grande agences mondiales de publicité. C'était un concepteur rédacteur de génie. Sa dernière publicité c'était Renault".
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 8, 2021
A la barre, Nathalie lit quelques témoignages des collègues de Fabrice : "2 mètres de gentillesse".
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 8, 2021
Nathalie, partie civile :"Fabrice avait des enfants. Des enfants qu'il ne verra pas grandir et une femme veuve à 40 ans, veuve de guerre". (Plusieurs photos de Fabrice sont projetées à l'écran)
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 8, 2021
Nathalie, partie civile :"Mon grand-père est mort de chagrin suivi de ma grand-mère, puis mon père, mort d'un cancer"
Nathalie : "Ce ne sont pas des musulmans, ce sont des criminels. Et moi j'ai vécu dans les pays arabes. Là-bas les gens qui font ça, ils ont une vraie punition. Mais ils savent qu'ici on ne va pas leur enlever la vie. Et je trouve qu'il faudrait changer les lois."
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 8, 2021
#13novembre
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Nathalie, partie civile : "J'espère que justice sera faite pour toutes nos familles"
Bataclan : audition de Lydia
#13novembre
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A la barre, Lydia, partie civilen brune aux cheveux longs, tour de cou rouge, lunettes de vue :"Au moment des faits j'habitais à Londres, j'étais venue pour voir le concert avec mes amies.A l'époque j'avais 26 ans, j'avais déjà vu les Eagles of death metal en concert"
#13novembre
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Lydia, partie civile : "Je me retourne, il fait encore noir. Il y a les flashs des balles et là je me dis que c'est pas une blague(..)Il y a un mouvement de foule, je me retrouve debout sur la barrière, je peux rien faire; Je me dis que je suis la seule idiote debout
Lydia : "je crois qu'ils avaient déjà chargé 4 fois. Je me penche sur le côté et mon amie Laure passe ses bras autour de ma tête. Cette chaleur m'a réconfortée. Elle a vu que ma jambe était coincée, elle m'a dégagée."
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 8, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 8, 2021
Lydia, partie civile :Arrivée dehors, pendant un instant j'ai perdu la raison. (..) Je dis aux gens qu'il faut aller se cacher. Une femme me dit que ses amis sont encore dedans, je dis moi aussi mais il faut se cacher"
#13novembre
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Lydia, partie civile, finit dans un restaurant. Tente d'alerter les clients et le gérant mais on la traite de menteuse. "Les gens continuaient de manger jusqu'à ce qu'une fille en sang entre dans le restaurant"
Dans le restaurant Lydia s'assied "par terre parce que je me dis "comme ça s'ils tirent sur les vitres, ils me toucheront pas". Les clients continuent à manger et se moquent de moi. Jusqu'à ce qu'une autre femme arrive couverte de sang. Et là, on commence à me croire."
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 8, 2021
Quand elle les a retrouvée, Lydia explique "avoir demandé pardon" aux deux amies qui étaient avec elle au concert. "Je leur demande pardon parce que j'ai pas réussi à les sortir et que je me suis enfuie."
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 8, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 8, 2021
Lydia, partie civile : Je ne suis pas croyante comme eux mais je sais qu'il y a une justice au-delà de celle-ci, qui ne leur pardonnera jamais. Allah ne leur pardonnera jamais. Ils finiront en enfer, moi j'en veux pas de leur enfer"
Bataclan : audition de Faustine
Faustine s'est avancée à son tour. Ce soir-là, elle était au Bataclan avec son conjoint Jean-Jacques et des amis. "Nous nous sommes retrouvés là-bas tous les quatre, mais nous n'en sommes revenus qu'à trois".
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 8, 2021
Jean-Jacques Kirchheim avait 44 ans.
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 8, 2021
Faustine, partie civile a été prise en charge. "Mais rien n'a été plus difficile que la perte de jean-Jacques (...) Le manque est grand". Elle dit qu'il avait été très affecté par les attentats de @Charlie_Hebdo_ c'était le + informé sur la Syrie"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 8, 2021
Faustine, partie civile,tour de cou rouge:" C'est triste de constater le nombre de gens capables de se faire endoctriner.... J'attends de ce procès une manifestation de la vérité et des condamnations à la hauteur de la barbarie des actes perpétrés ce soir-là. "
Faustine : "après les attentats de janvier 2015, Jean-Jacques a dit qu'il ne voulait pas devenir ce que les terroristes veulent faire de nous : des gens aveuglés par la haine et la peur de l'autre. Je voudrais lui dire : je ne deviendrai pas ce que nous n'avons jamais voulu être"
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 8, 2021
Bataclan : auditions de Ludovic
Ludovic : "j'ai pas compris tout de suite au moment des premiers tirs et même une fois à terre, je ne comprenais pas bien ce qu'il se passait. Il a fallu que je relève la tête, que je vois un tireur avec une arme longue et son chargeur caractéristique, et là j'ai compris"
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 8, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 8, 2021
Ludovic, partie civile: "Je me souviens aussi de ce jeune homme blessé qui ne pouvait pas se lever. Je me souviens aussi de ce jeune homme qui avait glissé, mort, sur la vitre devant le Bataclan"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 8, 2021
Ludovic, partie civile: "On continuait d'appeler les numéros verts, et on ne trouvait pas Jean-Jacques, l'espoir commençait à s'amenuiser"
(sur l'écran, une photo du groupe de potes à un mariage)
Ludovic explique que lorsqu'il apprend la mort de Jean-Jacques, au 36 où il vient de faire sa déposition, "je n'ai pas été très courageux. Je n'ai pas réussi à appeler Faustine [sa compagne ndlr].
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 8, 2021
"On sort de ça profondément meurtri, changé."
Ludovic : "et puis je m'en veux beaucoup parce que je ne suis pas retourné chercher Jean-Jacques. Il a fini tout seul. Il n'est pas mort tout de suite parce qu'on sait que son corps a été retrouvé à l'autre bout de la salle. Et ça, je ne me le pardonnerai jamais."
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 8, 2021
#13novembre
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Ludovic, partie civile, cheveux poivre et sel courts, tour de cou rouge, habillé en noir: "on a du mal à faire reconnaitre au FGTI le préjudice subi"
Ludovic : "c'est difficile parce que les gens ne comprennent pas ce qu'on a vécu. Et c'est aussi la difficulté de faire reconnaître nos préjudice auprès du @FONDSDEGARANTIE : ce n'est pas parce qu'on a repris le travail et qu'on ne prend plus de médicaments qu'on va bien."
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 8, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 8, 2021
Ludovic, partie civile :"Nous sommes dans un état de droit et ils ont des droits. Chez nous on ne risque pas d'être torturé ou tué. Je suis contre la peine de mort et je le demeure"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 8, 2021
Ludovic, partie civile :"Ils disent qu'il n'y a rien de personnel, pour moi c'est très personnel: ils ont tué mon ami, ils ont blessés Faustine (...) Tout nous sépare, j'ai le plus grand mépris pour eux, ils se font manipulés"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 8, 2021
Ludovic, partie civile :"Je ne cèderai jamais à l'obscurantisme, de la barbarie, je ne tomberai jamais dans le piège de la haine pour autant je ne leur pardonnerai jamais"
Bataclan : audition de Joanna
Joanna s'avance à la barre, confie qu'elle n'a quasiment pas parlé de cette soirée du #13Novembre : "les amis ne posent pas de questions, ou pas les bonnes, la famille proche demande si ça va, la famille lointaine ne demande rien."
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 8, 2021
Joanna : "Matthieu souffre, gémit. Et nous sommes obligés de lui dire de se taire. Nous avons compris que nous n'avons d'autres choix que de faire les morts. Impossible de tenter de fuir avec un blessé. Pourtant je suis persuadée qu'aucun de nous trois ne va mourir ce soir".
— Charlotte Piret (@ChPiret) October 8, 2021
#13Novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 8, 2021
Joanna, partie civile : "Quand il est possible le pardon est un cadeau, je l’accepte. Ceux qui ne regrettent pas leur action, je suis triste pour eux. Aucun civil d’un pays en guerre n’a été aidé grâce à vous. On ne résout pas la violence par la violence."
#13Novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 8, 2021
Joanna, partie civile : "Je suis plein de choses, une mécréante, une rescapée, une bobo de gauche, pour certains une islamo-gauchiste. Il s’agit juste de regarder en face ce qui a rendu ces attentats possibles. Malgré tout ça, je suis et resterai une pacifiste"
Le 07 octobre 2021 :
Vingtième jour d'audience
Procès - Jour 20: L'audience est reprise
#13novembre #procès Jour 20 pic.twitter.com/4jV2VuYa4Z
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 7, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 7, 2021
Le président : "nous allons poursuivre les auditions de parties civiles. Nous avons plus de 70 personnes qui se sont déclarées volontaires et qui n'ont pas encore témoigné et qui n'ont pas encore de date..."
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 7, 2021
Le président : "Il faut que cette parole soit respectée et il ne me semble pas qu'avec des auditions à 22h, cette parole pourra être respectée".
Bataclan : audition de Pierre-Sylvain
Deux jours avant le concert, l'amie d'Hélène se désiste, alors Pierre-Sylvain accompagne sa nouvelle compagne. Il ne connaissait pas le groupe Eagles of Death Metal, "c'était l'occasion de découvrir un nouveau groupe".#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 7, 2021
Ce soir-là, il retrouve d'autres amis par hasard, et quelqu'un lui rappelle que ce #13Novembre est "la journée de la gentillesse".
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 7, 2021
Pierre-Sylvain a le réflexe de "traîner" sa compagne, et veut changer de zone, s'éloigner de l'axe des tirs, "sous un déluge de balles".#Bataclan#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 7, 2021
#13novembre Pierre -Sylvain partie civile :"Je me suis mis contre elle, je me suis dit on est foutu". "On avait les 3 tireurs à moins de 10 m de nous", un "arrosait en rafales". Hélène me dit on va mourir, j'ai dit non mais en vrai je ne vois pas comment on va s'en sortir"
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 7, 2021
#13novembre Pierre -Sylvain partie civile :"J'ai observé en essayant de ne pas nous faire remarquer. Soit on essayait de partir et on se faisait tirer dessus immédiatement, soit on attendait de se faire tirer dessus"
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 7, 2021
#13novembre Pierre -Sylvain partie civile :"Un tireur a tiré vers le bas de manière méthodique. J'ai compris qu'il éxécutait des gens de manière méthodique. Puis il a tiré à nouveau. Il a tiré sur Hélène, j'ai vu une gerbe de sang. Puis moi. j'ai cru que ma tête s'ouvrait en 2"
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 7, 2021
#13novembre Pierre -Sylvain partie civile :"Puis j'ai vu la pote s'ouvrir, avec une tête qui passe. J'ai entendu une voix qui a dit : "ils sont où, ils sont où? J'ai dit à Hélène vient on y va? J'ai essayé d'emmener les gens autour de moi mais il bougeait pas.
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 7, 2021
Debout, sous la lumière crue du #Bataclan, Pierre-Sylvain "toute la fosse recouverte de corps enchevêtrés. Un charnier. On pouvait pas distinguer les corps", vivants, morts.#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 7, 2021
Pierre-Sylvain : "On était restés douze minutes sous le feu. C’était l’enfer".#Bataclan#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 7, 2021
#13novembre Pierre -Sylvain partie civile :On a entendu des tirs dans la rue. Le chef des pompiers a hurlé : "gardez vos casques". Ils ont tout éteint. Puis la cavalerie est arrivée. Comme dans les films"
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 7, 2021
#13novembre Pierre -Sylvain partie civile : il y avait seulement un sauveteur par ambulance. Le convoi est parti. A 0h18 on était transférés à Percy. On est arrivé vers 0h35. Le conducteur n'a pas touché une seule fois sa pédale de frein".
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 7, 2021
#13novembre Pierre -Sylvain partie civile:" J'ai réalisé que j'avais une douleur indescriptible que ma tête était en feu. Ils m'ont dit tout de suite oh la la c'est grave"
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 7, 2021
Hélène a eu un pronostic vital engagé, puis elle sort de réanimation. On les hospitalise tous les deux dans la même chambre, "on a pu se retrouver". Ils ont des médicaments très forts. "Quatre Tramadol par jour", et pas que, dit Pierre-Sylvain#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 7, 2021
Pierre-Sylvain : "J’ai pris une balle en travers de la figure, elle a frôlé mon oeil, je n’avais plus de joue, mais le petit miracle c’est que ça n’a pas touché l’os"#Bataclan#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 7, 2021
Puis Pierre-Sylvain, très vite, dit qu'il a voulu "reprendre le dessus sur la vie", ils ont vécu ensemble avec Hélène à leur sortie d'hôpital.#13Novembre #Bataclan
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 7, 2021
#13novembre Pierre -Sylvain partie civile : Elle a de nouveau un visage. (...) elle devra de nouveau être opéré mais on commence à voir un peu de lumière au bout du tunnel. Voilà"
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 7, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 7, 2021
Pierre-Sylvain partie civile : "De ce procès, au départ je ne savais pas trop quoi en attendre. En écoutant la webradio, beaucoup de témoignages m'ont touché. J'ai pris la mesure de l'ampleur des dégâts, de perte. Il faut que la société réalise cette ampleur"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 7, 2021
Pierre-Sylvain partie civile : Pour moi ce procès est un début, un commencement pour aller de l'avant.
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 7, 2021
Pierre-Sylvain partie civile : "Ce que j'ai vu ce soir-là c'est des criminels qui prenaient plaisir à tuer avec un certain sadisme. Ce sont des actes qui sont totalement impardonnables, je ne pardonnerai jamais
Entre douleurs et reconstruction témoignages des victimes du #Bataclan #proces13novembre #13Novembre2015 pic.twitter.com/fZ3uw5vmnH
— Elisabeth de Pourquery-Parmentier (@PourqueDe) October 7, 2021
Bataclan, : audition de Gaëlle
Gaëlle arrive à la barre. Jeune femme brune, traits fins, magnifiques yeux noirs, visage encore déformé par la blessure de kalachnikov dont elle a été victime au #Bataclan.
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 7, 2021
Gaëlle : "On a entendu comme un feu d’artifice. Il y a eu un grand mouvement de foule. Mathieu m’a attrapée dans ses bras. Après, j’ai vu un homme armé. J’ai entendu une voix crier : Syrie, François Hollande. J’ai compris qu’on était attaqués par des terroristes".#Bataclan
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 7, 2021
Gaëlle évoque les bouts de chair "déchiquetée, je les avalais et ça me faisait tousser, j'avais peur d'attirer l'attention du terroriste".#Bataclan #13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 7, 2021
Gaëlle : "Les gens gémissaient. Je pensais que Mathieu qui ne répondait pas faisait le mort. J’ai fait la morte."#Bataclan #13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 7, 2021
A la barre, Gaëlle pleure, très très doucement.#Procès13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 7, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 7, 2021
Gaëlle, partie civile: J'ai vu un policier. Je me suis dit on est sauvé, j'ai pensé à mon fils.J’ai entendu mon fils comme une hallucination qui me dit 'maman il faut que tu te lèves il faut que tu sortes. Le policier a tiré vers la scène, le terroriste a explosé.
Gaëlle : "Un homme s’est approchée de moi, m’a saisie, puis un autre. J'apprendrai plus tard que je vais de croiser le chemin du négociateur de la #BRI et son collègue".#Bataclan #13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 7, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 7, 2021
Gaëlle, partie civile: Un policier m'a dit que mon visage l'avait hanté pendant des nuits entières jusqu'à ce qu'il apprenne que j'étais toujours en vie.
Gaëlle : "J’entendais des bribes de mots, faut tenir, essayer, plus le choix. Puis, j’ai été transférée dans un restaurant japonais. J'ai eu une envie terrible de vomir. A surgi un cameraman, qui a suivi mon brancard jusque dans le camion du SAMU".#13novembre #Bataclan
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 7, 2021
Gaëlle : "J’apprendrai plus tard que le chirurgien était un ami d'enfance que je n'avais pas vu depuis quinze ans, il ne m'avait pas reconnue".#Bataclan #13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 7, 2021
Gaëlle : "L'anesthésiste qui s’est occupé de moi m'a prise en photo. Je me suis demandée s’il fallait projeter cette photo aujourd'hui. Mais les terroristes auraient trop apprécié". Gaëlle gardera cette photo pour elle. Photo témoin du "chemin parcouru" depuis le #13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 7, 2021
Gaëlle dit que cette photo est comme "le point de départ de ma nouvelle vie"#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 7, 2021
Gaëlle : "J’ai réalisé que j’étais victime de guerre entre Bastille et République. Pourtant, je n’étais pas sur le front mais dans une salle de concert".#Bataclan #13Novembre2015
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 7, 2021
Gaëlle : "Ce défi a marché.
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 7, 2021
Il m’ont redonné une figure humaine".#Bataclan #13Novembre
Gaëlle : "Ils ont passé des heures à me faire manger, millilitre par millilitre. Mon frère, ma soeur, mes amis mon fils, tous me soutiennent au quotidien, j’ai beaucoup de chance".#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 7, 2021
Gaëlle : "Aujourd'hui, je sors la tête de l’eau, c’est le cas de le dire, mais je suis fatiguée, je sature. J'ai été opérée pour la quarantième fois fin août".#13Novembre #Bataclan
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 7, 2021
Gaëlle : "Mais je ne me plains pas, je suis debout".#Bataclan #13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 7, 2021
Gaëlle : "J’ai des rêves simples, comme celui de croquer dans un bon hamburger sans me poser de questions, croquer dans une pomme sans risque, boire un café sans que ça dégouline à côté, embrasser sans craindre de faire peur".#13Novembre #Bataclan
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 7, 2021
Gaëlle : "J'ai aussi vécu de belles expériences humaines. Avec des soignants de cette nuit-là. Certains sont devenus des amis et on se retrouve en terrasse".#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 7, 2021
Gaëlle : "Je travaille à transformer mon handicap en force".#Bataclan #13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 7, 2021
Gaëlle : "Je souhaite que mon fils soit fier de sa maman, toute cassée. D’ailleurs, il me questionne beaucoup et j’ai pas de réponse à lui apporter. Il m’en veut d'être sortie ce soir-là. Il s'agace du regard des gens sur mon visage".#Bataclan #13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 7, 2021
vGaëlle : "Il ne grandit pas dans l'insouciance que j’ai pu connaître à son âge. Face à tout cela, je me sens impuissante. J'écoute ce que me dicte mon coeur et j'improvise".#Bataclan #13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 7, 2021
Bataclan, : audition de Jean-François
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 7, 2021
A la barre, Jean-François, partie civile. "J'avais 28 ans à l'époque des faits." Il est brun, veste noire, un t-shirt avc une inscription. Sa voix tremble
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 7, 2021
Jean-François partie civile :Mon cerveau se met en mode survie. Je cours sans me préoccuper de mes amis. (...) C'est le moment des rafales. Comme disait un autre témoignage, c'est "Un-Deux-Trois-Soleil"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 7, 2021
Jean-François partie civile :"Les tirs reprennent. Je pensais encore tenir le mec derrière mais en fait non, mon bras est pendant, je venais d'être touché. J'essaie encore de composer le 17. Je finis par faire tomber le téléphone"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 7, 2021
Jean-François partie civile :"Commence la partie d'attente trop longue. On se demande ce qu'il se passe. On a l'impression que ça dure très très longtemps. On entend des exécutions, des coups par coup,des sonneries de téléphones, des plaintes. "
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 7, 2021
Jean-François partie civile : Je vérifie mes battements de coeur, je vérifie que je suis conscient, je vérifie la mobilité de mes pieds. Après l'explosion, je regarde à gauche et je vois plein de confettis. Ca tombe en lambeaux"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 7, 2021
Jean-François partie civile:"Je vois un tas de corps dont une jeune femme vêtue de blanc qui n'avait plus de visage. Je ressens aussi les convulsions de la personne derrière moi qui au bout d'1 heure va finir par s'étouffer dans son sang.J'entends son dernier soupir'
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 7, 2021
Jean-François partie civile : "Je vois la basket que j'avais perdue. Je la ramasse. Je passe devant la femme sans visage. Au sol, je vois un jeune homme qui commençait à virer au bleu"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 7, 2021
Jean-François partie civile : "J'arrive à l'entrée principale. On commence à marcher sur le trottoir. ca devient compliqué de garder les pieds sur le sol. Puis on est pris en charge"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 7, 2021
Jean-François partie civile : "Je convulse deux fois (...) On va dans une caserne où s'effectue le tri des blessés. Je suis conduit à Saint-Louis. On me fait patienter."
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 7, 2021
Jean-François partie civile : "J'ai peur qu'ils viennent finir le travail, qu'ils attaquent l'hôpital."
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 7, 2021
Jean-François partie civile: "Ce jour-là comme pour @Charlie_Hebdo_ ils ont gagné, ils ont stoppé la fête, enlever des vies. Mais ils nous ont aussi appris ce qu'est la valeur de la vie. C'est une victoire partagée au final". (sa voix tremble beaucoup)
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 7, 2021
Jean-François partie civile remercie à présent les secours, les avocats, sa famille, les collègues, "les amis qui ont été d'un support énorme". "La seule chose que. je regrette c'est que la plupart des amis avec qui j'étais au concert on ne se parle plus"
Bataclan, : audition de Julien
Julien venait de prendre une photo du concert quand il a entendu ce qu'il croyait être des pétards. "C'est là que la personne a reçu un projectile à la tête, et s'est retrouvée sur moi". Un corps qui l'a protégé.#13Novembre #Bataclan
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 7, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 7, 2021
Julien, partie civile: Quand j'ai vu deux des 3 individus pour moi ça ne faisait aucun doute que c'était un acte terroriste, ça faisait quelques mois qu je travaillais sur ce domaine"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 7, 2021
Julien, partie civile: Il marchait dans la fosse, il faisait ça besogne, je crois même que j'ai vu un sourire (...) Je suis alors un animal. Vous voyez Hulk? A ce moment-là, je suis une bête, noyée dans l'adrénaline"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 7, 2021
Julien, partie civile: je suis monté sur la scène, j'ai vu que le terroriste n'avait pas encore fini de recharger son arme. J'ai aidé une jeune fille à monter sur la scène. On a juste eu le temps à se mettre derrière l'ampli du bassiste.
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 7, 2021
Julien, partie civile: Une jeune femme était là parmi les autres et elle m'a dit avec un grand sourire : 'loupé, c'est de l'autre côté qu'il fallait aller'". Il précise qu'elle travallait au Bataclan
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 7, 2021
Julien, partie civile: Je continuais de regarder le terroriste par l'interstice de la porte. A un moment j'ai dit : on y va. On s'est mis à courir de l'autre côté de la scène. Je suis arrivé de l'autre côté de la scène, indemne.
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 7, 2021
Julien, partie civile: A un moment il y a eu une grosse explosion. On s'est mis sous une porte. J'ai essayé de la soigné, faire un garrot. Elle devenait blême la blessure était tellement béante. Elle était en train de se vider de son sang"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 7, 2021
Julien, partie civile: J' ai dit au chauffeur de taxi :l'hôpital le plus proche". Elle est partie avec son ami dans le taxi"
Un policier l'empêche de s'approcher à nouveau du #Bataclan. Julien : "Je me dis quoi faire d'autre que mon métier ? Il appelle son rédacteur en chef. Qui le met trente secondes plus tard à l'antenne."#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) October 7, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 7, 2021
Julien : La rédaction m'a rappelé, on m'a dit: dans 30 secondes t'es à l'antenne. C'est pas vraiment ce que j'avais demandé. J'ai fait mon intervention et voilà. Je me suis retrouvé devant le Cirque d'Hiver. J'ai commencé à me débarbouiller un peu. Voilà ma soirée.
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 7, 2021
Julien, partie civile: j'ai horreur qu'on me dise que je suis victime, c'est insupportable pour moi au regard de toutes les personnes que j'ai vues mourir. Et je ne me sens pas victime.
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 7, 2021
Julien, partie civile: Le retour au travail a été compliqué. Je voulais être grand reporter. En 2015 je commençais à toucher du doigt cet objectif. Évidemment du fait mes séquelles, il a fallu faire le deuil de ça.
Julien est très ému.
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 7, 2021
Julien, partie civile à la cour: j'aimerais que vous vous posiez cette question: 'Comment on en est arrivé là ? Comment notre société a pu produire ces individus-là?
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) October 7, 2021
Julien, partie civile ajoute : "Vu ce qu'elle saignait, ce serait un miracle qu'elle soit encore en vie mais je veux bien croire aux miracles"
Dates clés des neuf mois du procès :
L'émotion des policiers...
Les #policiers sont habitués aux drames et à côtoyer la mort dans leur métier.
— Officiers et Commissaires de police (@PoliceSCSI) September 22, 2021
Lors des procès, ils revivent ces instants, mais des images, des odeurs restent à jamais gravées dans leurs mémoires.#Bataclan #13novembre https://t.co/LcrA0TZmfO
Procès du 13 novembre : le patron de la BRI revient sur l'assaut qu'il a mené au Bataclan https://t.co/VABDjo0OUo
— CNEWS (@CNEWS) September 22, 2021
Entretien avec le patron de la BRI - diffusé le 09 sept. 2021
Des instants d’éternité :
Associations d'aide aux victimes :
Site de l’Association Life for Paris, 13 novembre 2015.
Site de l’Association 13onze15.
Site de L’Association française des victimes du terrorisme.
Site de l'Association Fraternité-Vérité.
Guide pour l’indemnisation des victimes d’actes de terrorisme.
Un Procès pour l'Histoire
En hommage aux victimes "les enfants paradis" de Damien Saez :
Les 130 morts des attentats du 13 Novembre 2015 sur le titre "les enfants paradis" en hommage aux victimes de Damien Saez
Cette mélodie ne me quittera jamais...
— Nadia MOSTEFA (@NadiaRoberta34) September 8, 2021
Pensées aux victimes & parties civiles... 🙏#13Novembre2015 #13Novembre pic.twitter.com/1C1nsght5A
Des visages sur des noms, ces 8 prochains mois leur sont dédiés... https://t.co/MDLv6Yo5bb
— Stéphane Bommert (@StephaneBommert) September 9, 2021
A 8H dans la Matinale Info, l'ensemble de la rédaction s'est succédé pour lire les prénoms, noms et âges des 130 victimes des attentats du #13novembre 2015.
— RCJ RADIO (@RCJRADIO) September 9, 2021
Parce qu'il nous semblait essentiel aujourd'hui de prononcer leurs noms et pas ceux des terroristes. ⚖️ pic.twitter.com/LsDAXVAJxk
" L’essence même du procès criminel, c’est le respect de la norme, l’application de la procédure pénale et le respect des droits de chacun à commencer par les droits de la défense."
— Eric Maurel - Procureur Nîmes (@procureurNimes) September 8, 2021
Jean-Louis Peries,
président du procès des attentats du 13 novembre pic.twitter.com/wvXpWyF0I6
Bataclan, un procès pour l’Histoire :
Les dessous d’un procès historique :
Épisode 1 - La préparation des victimes :
Épisode 2 - Le travail des avocats :
Épisode 3 - Une salle d’audience sur mesure :
Épisode 4 - Des débats filmés pour les archives nationales :
Elisabeth de Pourquery sur le dessin de procès : "Vous voulez être le plus juste possible et en même temps c'est votre vision (...) C'est un art sur le vif"#Europe1 pic.twitter.com/3EyzoCD8I9
— Europe 1 🎧🌍📻 (@Europe1) September 14, 2021
Les Archives nationales de Paris (France).