Le 17 novembre 2021 : Quarante-quatrième jour d'audience
Procès - Jour 44 : L'audience est reprise
#Procès13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 17, 2021
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#Procès13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 17, 2021
Semaine 11 Jour 44
Aujourd'hui, vont être entendus @BCazeneuve , ministre de l'Intérieur au moment des attentats du 13-11-15 et @francois_molins qui était alors procureur de la République de Paris.
Arrivée de Bernard Cazeneuve
#13novembre @BCazeneuve vient d'arriver dans la salle des témoins pic.twitter.com/3pOoD2oY4u
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Audition de Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur lors des attentats
Place à l'audition de Bernard Cazeneuve qui arrive à la barre depuis la salle des témoins. Costume sombre, cravate à motifs vert.
— Charlotte Piret (@ChPiret) November 17, 2021
"Bonjour monsieur le Premier ministre", l'accueille le président de la cour d'assises spécialement composée.
#13novembre @BCazeneuve :"Je suis devant la cour d'assises dont le rôle est de juger les terroristes qui ont commis des crimes abjects pour témoigner de ce que fut mon action"
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#13novembre @BCazeneuve :"J'ai été très impressionné et touché au coeur par la force des témoignages, la violence révélée, par la dignité des propos tenus par les victimes ici à votre audience.Cette dignité des victimes m'oblige dans mon rôle de témoin à être précis et rigoureux"
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Bernard Cazeneuve : "à partir d'avril 2014, nous avons constaté qu'un nombre de plus en plus important de ressortissants français et européens partaient sur le théâtre des organisations terroristes."
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"Ces dispositions ont donné naissance à la loi du 13 novembre 2014" explique l'ancien ministre de l'Intérieur qui cite notamment la possibilité de perquisitions administratives, un meilleur contrôle des contenus à connotation terroriste sur Internet.
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Bernard Cazeneuve : "c'est ainsi que nous avons engagé un débat qui a aboutit à la loi de juillet 2015 qui a permis aux services de renseignement d'être dotés d'outils qui n'existaient pas jusqu'alors."
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Bernard Cazeneuve : "en dépit de ces dispositions législatives, la montée en puissance de Daech et le départ de citoyens français avant l'adoption de la loi de novembre 2014 a fait peser sur notre pays une menace réelle. On souhaitait nous frapper en raison de ce que nous étions"
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#13novembre @BCazeneuve : "A la veille de novembre 2015, les services de renseignement suivaient 158 dossiers, 941 terroristes particulièrement suivis, environ 300 interpellations.
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#13novembre @BCazeneuve : "Ceux qui étaient incarcérés représentaient la moitié de ces effectifs, une quarantaine placée sous contrôle judiciaire. 300 revenus, 700 velléitaires, 141 djihadistes tombés sur zones, et des centaines de djihadistes sur zone"
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Bernard Cazeneuve : "en 2015, nous sentions que la menace s'intensifiait en raison du nombre d'attentats déjoués. En juillet 2015, est arrêté Tyler Vilus, un attentat est déjoué concernant des individus qui se proposaient de décapiter le commandant de Fort Béart."
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Bernard Cazeneuve : "nous avons été amenés à renforcer considérablement la coopération sur le plan européen car il y avait beaucoup d'angles morts, d'insuffisances, de manquements, avec le sentiment d'être toujours dans une course contre la montre."
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Bernard Cazeneuve : "nous avions un dispositif de contrôle aux frontières extérieures de l'Union européenne insuffisant. Frontex disposait d'un budget insuffisant. Ce budget sera porté de 250 millions à 500 millions d'euros, ses effectifs à 1700."
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Bernard Cazeneuve : "c'est au moment de la pause du dîner que je reçois un coup de fil du président de la République. Il me dit : "je viens d'entendre une explosion, je suis au match de football, pourriez-vous vous renseigner auprès du préfet de police de Paris?"
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#13novembre @BCazeneuve :"Quand j'arrive au Stade de France j'ai l'impression que nous sommes confrontés à une attaque terroriste massive" Une cellule interministérielle de crise est mise en place.
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#13novembre @BCazeneuve :"Nous devons éviter des surtattentats. Le préfet de police prend des décisions. Nous mobilisons l'ensemble des administrations de l'État dans le cas où d'autres attentats surviendraient. L'état d'urgence est déclaré"
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#13novembre @BCazeneuve :"Les mesures de l'État d'urgence entraînera 4000 perquisitions avec 597 poursuites, la récupération de 600 armes et une dizaine de procédures pour association de malfaiteurs terroriste".
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#13novembre @BCazeneuve "...comme les policiers de la bac, de la DSPAP qui sont rentrés dans des conditions de risques extrêmes, comme les pompiers arrivés sous le feu des terroristes, comme les policiers du RAID et de la BRI qui ont mis fin à la prise d'otages."
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Bernard Cazeneuve revient également sur la polémique selon laquelle "les soldats de Sentinelle auraient pu intervenir".
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"Nous avions 11 000 sites protégés par l'opération Sentinelle, mais nous étions aussi obsédés par les 77 000 écoles primaires, plus les lieux de cultes."
Bernard Cazeneuve poursuit, cette fois au sujet des menaces éventuelles pesant sur le Bataclan : "je n'ai jamais reçu de note m'informant d'une menace sur le Bataclan. Il est évident que si j'avais été alerté, j'aurais pris des dispositions pour sécuriser ce lieu."
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Bernard Cazeneuve indique que le cadre légal en vigueur à l'époque "n'a pas permis de procéder à l'interpellation" de Salah Abdeslam lors de son contrôle, par la gendarmerie, quelques heures après les attentats du #13Novembre️
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Il sera arrêté à Bruxelles 4 mois plus tard.
Questions à Bernard Cazeneuve
Fin de la disposition spontanée.
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Le président l'interroge sur l'importante délégation d'officiels, dont François Hollande et Bernard Cazeneuve, qui s'est rendue au Bataclan juste après les attentats.
"J'ai toujours considéré que la délégation ministérielle était trop nombreuse".
#13novembre @BCazeneuve répondant au président Jean-Louis Périès :"Ce que nous redoutions le plus c'était un attentat multi-sites, mais nous ne savions pas ni où ni quand ces attaques seraient déclenchées"
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#13novembre
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Le président : des primo-intervenants étaient présents, certains ont regretté de ne pas avoir pu utiliser les armes, Sentinelle.. Des précisions sur le déroulement de l'intervention.
Bernard Cazeneuve : "La BRI qui arrive à 22h20, ce ne sont pas les colonnes classiques, c'est la force rapide d'intervention. Les colonnes elles-mêmes arrivent autour de 22h40. Et deux colonnes supplémentaires interviendront au moment de l'assaut au premier étage."
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#13novembre @BCazeneuve : "Cette intervention aurait-elle pu être + rapide? J'ai interrogé mes services et le préfet de police. Le schéma que nous avons élaboré au plan national avant les attentats comprend une intervention entre 20 et 30 minutes."
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#13novembre
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1e assesseure :Si on se replace après les attentats de janvier 2015, est-ce que vous considérez qu'entre janvier et novembre il y a eu un manque de moyens. Amimour était sous contrôle judiciaire depuis 2012, est parti en Syrie avec Mostefaï, fiché S, en 2013..
#13novembre @BCazeneuve : "Quand nous sommes en judiciaire, les interceptions de sécurité en renseignement sont extrêmement difficiles. Nous avions là un angle mort. c'est l'analyse que je fais du cas Amimour".
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#13novembre @BCazeneuve : "sur la question des fichiers, il y avait beaucoup d'angles morts.(...) Aucune des politiques ne pouvait être vraiment efficace sans une coopération internationale"
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Bernard Cazeneuve : "les attentats sont survenus, des vies ont été brisées, des Français sont inconsolables. Comment ne pourrais-je pas me poser la question de savoir si nous aurions pu faire autrement. Je continuerai à m'interroger jusqu'à mon dernier souffle."
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#13novembre @BCazeneuve :" C'est un lieu de coordination de l'ensemble des services de l'Etat. On examine les conditions dans lesquelles ont va sécuriser les écoles, réhausser le plan Vigipirate, assure la sécurité dans les transports"
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#13novembre @BCazeneuve : "la conviction qui a été celle du préfet de police et des membres du gouvernement était qu'à un moment donné, il faudrait donner l'assaut. J'ai confirmé quand les conditions de sécurité de l'assaut qu'il pouvait être déclenché".
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#13novembre @BCazeneuve : "... A aucun moment en tant que membre du gouvernement n'est intervenu. Les protocoles ont été appliqués. Le préfet de police a transmis les instructions résultant de ces protocoles. La seule instruction que j'ai donnée est celle de l'assaut"
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#13novembre @BCazeneuve : "S'il fallait que le ministre de l'Intérieur soit contacté avant que l'on prenne la décision de faire intervenir telle force ou telle autre, je vous laisse imaginer la situation..."
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#13novembre @BCazeneuve : "Je suis ministre de l'Intérieur, j'ai une responsabilité. Je dois agir, prendre des décisions. Il y a ce que je ressens en tant que citoyen, en tant qu'homme et que je n'ai pas exprimé à ce moment-là "
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#13novembre @BCazeneuve : "J’ai eu du mal à l’exprimer par la suite non pas parce que les ministres de l’Intérieur n’ont pas de sentiments, mais parce que ce que j’ai éprouvé et ressenti n’est rien par rapport à la douleur insondable des familles inconsolables"
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#13novembre @BCazeneuve répondant à Me Ducrocq, avocat de Patrick Jardin sur la menace qui pesait sur le Bataclan :"Je n'ai pas été destinataire de notes émanant des services me donnant l'information de menaces visant le Bataclan"
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Bernard Cazeneuve, une nouvelle fois interrogé sur la connaissance d'éventuelles menaces sur le Bataclan : "quelle eut été la logique qui voulait , alors que la mobilisation était absolue, que nous aurions écarté des informations? Par quelle logique aurions-nous agi de la sorte?"
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Bernard Cazeneuve : "nous ne savions pas qu'[Abdelhamid Abaaoud] était sur le territoire national au moment où les faits se sont produits."
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Me Claudette Eleini (PC): "ça fait peur de savoir que des terroristes ne sont pas localisés lorsqu'ils pénètrent sur le territoire français"
Bernard Cazeneuve : "il fallait accepter d'aller devant le Parlement, des heures durant, rendre compte de la manière dont nous mettions en oeuvre des mesures de police administrative. C'était fondamental."
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#13novembre @BCazeneuve : "Abdeslam a été signalé en tant que délinquant de droit commun alors qu'il aurait du l'être comme individu radicalisé"
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#13Novembre2015
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@BCazeneuve sur Amimour: Son contrôle a-t-il été violé avant son départ en Syrie? Je ne sais pas. J'ai eu des informations contradictoires. Certains disent que son contrôle judiciaire avait été violé 4 fois avant son départ,
#13Novembre2015
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@BCazeneuve :"Il n'y avait pas de raison de ne pas lui délivrer un passeport. Le SIS n'a pas sonné. Pourquoi? Parce qu'il n'était pas documenté ou parce que le FPR n'a pas été interrogé."
Me Szwarc (PC) :"est-ce qu'il n'y a pas eu une sous-évaluation laissant penser que la crise syrienne n'aurait pas de conséquences en France?"
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Le président : "vous avez trois heures ..."
Rires dans la salle.
Bernard Cazeneuve : "ce n'est pas assez monsieur le président ..."
#13novembre
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Me Reinhart : "Il y a eu des négociations la nuit du 13 entre les policiers et les preneurs d'otages. Avez-vous pris connaissance sur le moment des échanges?@BCazeneuve : Non pas sur le moment.
#13novembre @BCazeneuve : "Les terroristes ont emprunté les flux migratoires, non pas parce qu'ils en avaient la possibilité.Mais parce qu'en le faisant, ils créent les conditions de la fracturation de la société française. Donc ils avaient un intérêt stratégique à le faire."
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#13novembre @BCazeneuve : "Nous avions la préoccupation que cela ne se produise pas. Pour cela nous avons engagé toute une série de réformes : la montée en puissance de Frontex, la mise en place du PNR... Cela n'a pas empêché que cela se produise.
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#13novembre
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Le ministère public et la défense n'ont pas de question pour @BCazeneuve
"Merci" dit le président surpris et soulagée vu l'heure avancée.
L'audition de Bernard Cazeneuve est terminée.
Réactions de Parties civiles
#13novembre #13 Novembre
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Réaction de Philippe Duperron, président de l'association @13onze15 après l'audition de Bernard Cazeneuve :"Je retiens sa volonté de transparence et de clarté" pic.twitter.com/4SWkGhJyZM
#13 Novembre
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Philippe Duperron, président de l'association @13onze15 interrogé sur d'éventuelles failles, après l'audition de Bernard Cazeneuve :"Personnellement, je ne suis pas si convaincu qu'il y ait eu des failles". pic.twitter.com/ooFV1ane9e
#13novembre
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Réaction de Patrick Jardin, père de Nathalie Jardin décédée au Bataclan, après l'audition de Bernard Cazeneuve :"Il a un grand talent, il sait bien enrober les choses pour nous les faire avaler. Il est très calme mais il ne nous apprend rien." pic.twitter.com/iKJW7qwcR4
Audition de François Molins, Procureur de la République lors des attentats
François Molins s'approche à la barre. "On vous a fait un petit peu attendre", s'excuse le président.
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"Je suis à la disposition de la cour" répond celui qui est aujourd'hui procureur général près de la cour de Cassation.
#13novembre @francois_molins porte un costume sombre, une chemise blanche et une cravate bordeaux. Il a des notes et préfère s'asseoir du fait d'un sciatique.
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#13novembre @francois_molins : Je pense que si je suis là c'est pour dire à la cour tout simplement ce que j'ai vécu au cours de ces 11 jours d'enquête"
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François Molins : "après chaque attentat, le parquet de Paris avait pour habitude de pratiquer des Retex, des retours d'expérience pour être meilleur la fois d'après. L'histoire, et c'est vrai pour la justice, n'a de sens que si on sait tirer les leçons de l'expérience."
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François Molins : "mars 2012, c'est l'affaire Merah. Elle va nous permettre de tirer un certain nombre de leçons, au moins 5 : 1/ la difficulté de détecter les terroristes, 2/ la nécessité de pénaliser la préparation des actes de terrorisme à l'étranger ..."
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François Molins : "on a assisté à partir de 2012 à une augmentation phénoménale de la menace. Et on a eu une massification du contentieux : 10 dossiers ouverts en 2012, 239 en 2016."
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François Molins : "c'est pas moins de 2000 Français qui ont été concernés, soit parce qu'ils avaient quitté la France pour la zone irako-syrienne, soit parce qu'ils avaient des projets de départs, soit parce qu'ils aidaient des personnes à concrétiser leur projet de départ".
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François Molins : "on était bien conscients que la détection de ses individus devait se faire dans des délais très raccourcis. Donc on a progressivement construit une politique pénale adaptée aux enjeux de la situation."
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François Molins : "2015 est une année dramatique, ponctuée d'attaques terroristes lourdes et au cours de laquelle les services de renseignement nous disent régulièrement que la menace n'avait jamais été aussi élevée. Et que la question n'est plus si mais quand, où, comment."
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#13novembre @francois_molins :"J'allume la télé. Sur les chaînes d'information des bandeaux défilants annonçant les attaques. On était dans ce que l'on redoutait. Quelque chose de très lourd se dessinait"
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François Molins : "j'ai rappelé mes officiers de sécurité et je suis parti à la Bonne bière et au Carillon. Il est 22h15 ou 30 pas plus. Il n'y a encore aucun enquêteur. En arrivant, je suis tombé sur un brigadier du 11e qui a enlevé son gilet pareballe pour me le mettre."
— Charlotte Piret (@ChPiret) November 17, 2021
François Molins : "je suis parti au Carillon, c'était pareil : des corps couchés sur le trottoir. J'ai discuté avec une dame derrière le bar qui m'a raconté la scène : la voiture noire, les individus qui rafalent au fusil d'assaut. Et ensuite, je vais au Bataclan."
— Charlotte Piret (@ChPiret) November 17, 2021
#13novembre @francois_molins :"Le préfet de police Michel Cadot nous dit qu'il y a urgence, que les terroristes sont très énervés, il nous soumet un plan d'assaut"
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#13novembre @francois_molins :"Les démineurs arrivent. La zone est sécurisée. Je rentre dans la salle de spectacle, je n'y avais jamais été. Dans le Bataclan, c'est l'horreur, c'est dantesque, jamais je n'aurais imaginé un bilan aussi lourd.
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 17, 2021
#13novembre @francois_molins :" Je suis rentré trois fois dans le Bataclan, je sais pas si j’arrivais pas à y croire ou si je refusais d’y croire".
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François Molins détaille ensuite les premières investigation. Dès "4h10, on apprend qu'une voiture a été loué en Belgique à Etterbeek".
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"On va très vite mettre en oeuvre une coopération pénale avec le parquet fédéral" belge.
#13novembre @francois_molins "Les images de la RATP montre qu"à 22h14 le vendredi, deux hommes empruntent le métro parmi lesquels l'homme aux baskets orange"
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 17, 2021
#13novembre @francois_molins en vient à Sonia qui a donné la cache d'Hasna Ait-Boulahcen et d'Abdelhamid Abaaoud et Chakib Akrouh. Elle reconnait Abaaoud après la vidéo sur laquelle il traine des cadavres dans son pick-up.
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 17, 2021
François Molins : "ce sont des déclarations incroyables qu'on prend avec beaucoup de prudence et on se demande si le témoin n'a pas été manipulée pour attirer la police dans un guet-apens.
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On met une surveillance en place devant le buisson d'Aubervilliers."
#13novembre @francois_molins "Chakib Akrouh déclenche son gilet explosif, Hasna Ait Boulahcen est morte asphyxiée et Abaaoud blasté et polycriblé"
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 17, 2021
François Molins : "on a constaté de nombreuses difficultés : des problèmes d'articulation entre les numéros d'appels, aucun lieu d'accueil avant le samedi matin à l'école militaire et de nombreuses familles ont erré la nuit du vendredi et le samedi à la recherche de proches"
— Charlotte Piret (@ChPiret) November 17, 2021
#13novembre @francois_molins :"Je me souviens avoir confirmé des décès à deux familles, décès qui auraient dû être annoncé par des OPJ. On n'était pas formé pour ces tâches là. De nouvelles difficultés
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 17, 2021
François Molins détaille également les problèmes d'identification des 130 victimes décédées ou d'autres grièvement blessées : "il y a eu des erreurs d'identification et d'interversion de corps et je mesure bien le caractère épouvantable et insoutenable pour les victimes".
— Charlotte Piret (@ChPiret) November 17, 2021
#13novembre @francois_molins : "On a eu des difficultés compte-tenu notamment de la multiplicité des scènes de crime : des doublons, des bracelets souillés de sang et illisibles, des interversions de corps, des erreurs d'identification.."
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 17, 2021
#13novembre @francois_molins : "On a décidé de discriminer autopsies ou examens médico-légaux en fonction des blessures des personnes décédées.". Seules les autopsies jugées indispensables sont réalisées par les spécialistes.
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 17, 2021
#13novembre @francois_molins : "J'ai mis une pression maximale sur le directeur de l'IML. Les opérations de médecine légale devaient être terminées le 20 novembre. Il y a eu 68 autopsies de corps et 83 examens externes approfondis de corps en six jours."
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 17, 2021
François Molins : "la coopération a été un enjeu majeur dans ce dossier. Il n'y a plus d'attentat terroriste qui ne concerne qu'un seul pays. La coopération avec les Belges est exemplaire depuis l'affaire Nemmouche" [auteur de l'attaque du musée juif de Bruxelles, ndlr]
— Charlotte Piret (@ChPiret) November 17, 2021
#13novembre @francois_molins :"Les déclarations polémiques d'homme politique français ont eu un effet dévastateur au niveau des Belges. "
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 17, 2021
François Molins évoque cependant le problème "des fuites dans les médias, à de multiples reprises, qui ont empoisonné les relations avec les Belges. Cela a atteint un summum avec la révélation dans l'Obs de la découverte des empreintes de Salah Abdeslam dans une cache de Forest".
— Charlotte Piret (@ChPiret) November 17, 2021
#13novembre @francois_molins : "Les fuites dans les médias ont empoisonné les relations. On a eu peur que la juge d'instruction belge stoppe la coopération. Ca aurait été catastrophique"
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 17, 2021
François Molins : "on a vite compris que la communication que nous organisions permettait de gérer les peurs, rassurer nos concitoyens. Je pense avec le recul que cet exercice est indispensable et j'espère qu'il a contribué à renforcer la confiance du public en la justice".
— Charlotte Piret (@ChPiret) November 17, 2021
Questions à François Molins
#13novembre @francois_molins : Le Bataclan a été une cible potentielle en 2009. En avril 2009 en Egypte, il y a un attentat. Cécile Vannier va y trouver la mort. Trois semaines avant Farouk Ben Abbes est interpellé par les Égyptiens"
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 17, 2021
#13novembre @francois_molins : "Un élément est communiqué par les services de renseignement égyptien aux services français disant que Farouk Ben Abbes avait un projet d'attentat soit contre une cible israélite en Seine-Saint-Denis, soit contre le Bataclan"
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 17, 2021
#13novembre @francois_molins : En 2015, Reda hame est entendu là-dessus, il dit qu'Abaaoud l'a contacté: choisir une cible, des concerts, mais le Bataclan n'est pas évoqué. Le bataclan est une cible potentielle mais il y en avait d'autres"
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 17, 2021
François Molins cite des exemples d'interventions sur des braquages de gens bien intentionné mais par formé et qui se sont mal terminées pour les victimes, des passants : "on n'est pas au far-west où on entre dans un saloon avec des portes qui s'ouvrent et on tire de partout".
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François Molins : "un plan d'assaut n'est jamais identique, il est adapté à la situation. Et une fois qu'on l'a construit, on va le soumettre. C'est vrai qu'il s'écoule près d'une heure. Mais je ne suis pas persuadé qu'on aurait pu faire mieux."
— Charlotte Piret (@ChPiret) November 17, 2021
#13novembre
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Molins : "Pourquoi être aller se réfugier dans un buisson, je ne sais pas..."
#13novembre @francois_molins: "J'ai une certitude car j'avais demandé des informations très précises là-dessus. Il n'y a eu aucune, je dis bien aucune, blessure par arme blanche, ni aucune mutilation constatée par les médecins légistes sur les victimes à l'institut médico-légal"
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 17, 2021
#13novembre @francois_molins :" Certains corps ont pu être pollués. Amimour s'est fait exploser sur la fosse, il y a eu une gerbe de confettis, certains se sont peut-être déposés. Mais il n'y a que des blessures par armes à feu ou transfixiantes"
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 17, 2021
Interrogé sur les autopsies des terroristes, François Molins rappelle "il y a eu l'histoire du Captagon que les terroristes auraient pris pour se donner du courage. En réalité, il n'y en avait pas. Il y a pu avoir chez [Samy] Amimour des traces d'alcool, mais pas grand chose."
— Charlotte Piret (@ChPiret) November 17, 2021
#13novembre
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2/2 M. Molins : "C'est quelque chose qu'on a du mal à expliquer. La petite part d'amateurisme qui survient alors qu'on est dans des actes criminels préparés depuis des mois, dans une organisation extrêmement structurée"
Les avocats généraux n'ont pas de question à poser à François Molins "suite à ce propos très complet", précise Camille Hennetier.
— Charlotte Piret (@ChPiret) November 17, 2021
"D'autant plus que nous ne sommes pas impartiaux en la matière", ajoute celle qui fut le bras droit du procureur de la République de Paris.
Retrouvez le compte-rendu de l'audience du jour, illustré par @ValPSQR ici > https://t.co/9ptz2JYyLv
— Charlotte Piret (@ChPiret) November 17, 2021
Le 16 novembre 2021 : Quarante-troisième jour d'audience
Procès - Jour 43 : L'audience est reprise
#Procès13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 16, 2021
Semaine 11 Jour 43 pic.twitter.com/VW2DlNPAPp
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 16, 2021
Semaine 11 Jour 43
Aujourd'hui doivent être entendus le chercheur Hugo Micheron, spécialiste du djihadisme français, Bernard Bajolet, ancien directeur général de la sécurité extérieure (DGSE) et Patrick Calvar, ancien directeur général de la sécurité intérieure (DGSI)
Audition d'Hugo Micheron, chercheur en sciences politiques
Hugo Micheron @MicheronH , 33 ans, chercheur en sciences politiques, actuellement enseignant à Princetown, aux USA et à @sciencespo est l'un des plus brillants spécialistes sur les djihadistes partis en #Syrie et en #Irak rejoindre #EI. #Procès13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 16, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 16, 2021
Hugo Micheron :" La vérité pour moi c'est la déontologie auquel on est tous contraints et la nécessité de produire de la connaissance et d'aller sur des zones, de répondre d'une éthique"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 16, 2021
Hugo Micheron @MicheronH :Le 2e terrain était les quartiers en France et en Belgique . Le 3e terrain était les prisons, sorte de terminus ad quam "
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 16, 2021
Hugo Micheron :"Le djihadisme n'est pas réductible aux attentats (...) Le djihadisme existe en dehors des attentats. "
Hugo Micheron retrace l'histoire du djihadisme. Les lieux où il a éclos. Exemple : Londonistan. Puis Molenbeek. Mais aussi Malmö. Deux villes d'où viennent un certain nombre d'accusés du box.#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 16, 2021
Puis, dans les années 2000, des départs de l'Europe vers les terres de djihad. Et finalement, @MicheronH note que "quand #Daech apparaît, c’est l’aboutissement de trente ans de dynamique qui ont été plus ou moins bien comprises, bien pensées"#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 16, 2021
#13novembre
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Hugo Micheron :"C'est 45 000 départ en tout, dont 6000 départs depuis les pays Européens. "
#13novembre
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Hugo Micheron :" Les départs se concentrent dans certains quartiers de certaines villes de ces pays. La dimension humaine, familiale est fondamentale""
Hugo Micheron souligne les mystères des départs. Pourquoi aucun à Marseille ? Mais 20 départs en 2014 de la petite ville de #Lunel dans l'Hérault.
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 16, 2021
65 départs de Trappes, presque aucun de la ville voisine de Chanteloup-les-Vignes.#13Novembre
Hugo Micheron estime que la question : "comprendre comment on est passé de quelques dizaines de djihadistes partis en Bosnie à 6000 Européens, 20 ans plus tard ?" #Daech #EI #Syrie #13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 16, 2021
#13novembre
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Le président interroge Hugo Micheron.
Micheron :"A partir de 2012, les premiers européens débarquent, on parle de quelques individus, ce sont les pionniers, la véritable explosion des départs c'est à partir du 29 juin 2014, création du califat"
Des djihadistes disent qu'ils sont partis faire de l'humanitaire ? 1er argumentaire des djihadistes français devant les tribunaux depuis 2014.
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 16, 2021
Hugo Micheron : "Mes étudiants quand ils partent faire de l'humanitaire, ils ont une blouse blanche". Pas une kalach.#13Novembre
#13novembre
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Hugo Micheron : "Les profils sont très violents, avec des profils de délinquants ou de criminels."Il cite Khaled Kelkal et Mohamed Merah par exemple.
#13novembre
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Hugo Micheron : "Les premiers à partir sont assez au fait des projets de l'État islamique. Atar croise Al-Adnani en prison. Il était au courant et même plutôt partisan"
#13novembre
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Hugo Micheron indique que les partants savaient où ils allaient:"Il y a plusieurs portes d'entrée dans le djihadisme et il y a aussi plusieurs portes de sortie. Mais il est assez rare que des individus se soient retrouvés en terres inconnues, pensant faire un safari"
#13novembre
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Hugo Micheron : "A partir de janvier 2015, Daech et très très étanchéifié, avec un contrôle de ses frontières".
#13novembre
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Hugo Micheron : "Pour eux ils sont en train de rétablir les lois de dieu sur terre et sont en train de construire un paradis sur terre. Beaucoup pensent qu'ils sont du bon côté de l'historie et qu'ils sont en train de construire le commandement divin"
#13novembre
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Hugo Micheron : "Daech s'étend: captures, prise de villages... C'est le système d'expansion de Daech qui va conduire notamment à sa défaite, provoquant entre autres chez certains du dégoût".
#13novembre
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Hugo Micheron : "Daech a utilisé ce qu'elle avait sous la main. Il y a une dimension opportuniste. Je suis persuadé que s'ils avaient eu 5000 Américains sous la main ils auraient fait ça aux Etats-Unis"
#13novembre
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Hugo Micheron : "Par ailleurs, frapper la France n'est pas comme frapper un autre pays. Un djihadiste dit que la France est l'usine à idées de l'Europe occidentale. La résonance des attentats en France est énorme"
#13novembre
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Hugo Micheron : "La France est une cible facile, avec un certains nombres de débats sur le voile, la laïcité (qui sont alors d'actualité"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 16, 2021
Hugo Micheron : "Au niveau de l'impact, frapper la France a été une visibilité pour Daech qui a été assez exceptionnelle. Le modus operandi, avec un commando armé qui attaque, correspond à un fantasme pour les djihadistes depuis un certain temps."
#13novembre
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Hugo Micheron : "Les Clain par exemple sont perçus par des défiants par les musulmans locaux, ce ne sont pas des modèles. Mais en 10 ans les Clain vont élargir leur groupe de 10 à 200 personnes"
#13novembre
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Hugo Micheron :"Vous pouvez être un djihadiste parti avec 'Le Coran pour les nuls' dans votre sac à dos et revenir de Syrie en étant un modèle et donner des cours à tout le monde (...) La dimension évolutive est importante. Vous partez, et vous vous formez".
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 16, 2021
Hugo Micheron :"Le but est de faire commettre l'irréparable, en filmant si possible. Daech tient les djihadistes comme ça."
Le chercheur rappelle que tout le monde n'a pas la capacité de donner la mort, d'exécuter, de décapiter.
#13novembre
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2e assesseur : est-ce que les actes barbares commis, les décapitations notamment étaient obligatoires pour les djihadistes partant frapper en territoires ennemis?
Hugo Micheron :"C'était recommandé mais je ne saurais dire si c'était obligatoire".
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— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 16, 2021
Hugo Micheron : "Les militants ont tendance à lever le pied et à pratiquer autre chose ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'attentats. mais le gros de la mouvance est plutôt en sommeil. Il faut attendre la prochaine vague".
#13novembre
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Hugo Micheron : "2000 djihadistes pour 67 millions d'habitants, si on s'adapte on devrait être en mesure de répondre."
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Hugo Micheron : "Il y a une économie politique de la terreur. Les attentats de janvier 2015, il y a une volonté de prétendre défendre l'islam, de venger un blasphème. C'est pas du tout la même chose que d'attaquer un café, une salle de concert ou un stade"
Hugo Micheron : "C'est la première fois qu'on se retrouve avec autant de djihadistes derrière les barreaux. La prison c'est pas un espace clos où le djihadisme finit sa route".#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 16, 2021
#13novembre
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Hugo Micheron répondant à Me @victor_edou : "Les établissements pénitentiaires ont été identifiés par les djihadistes comme un lieu où ils peuvent être actifs, ou ils peuvent recruter".
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 16, 2021
Hugo Micheron répondant à Me Giffard :"Les femmes sur place vont être mariées mais vont avoir un rapport au djihad différent, elles ne sont pas censées combattre"
#13novembre
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Hugo Micheron répondant à Me Giffard :"Les femmes jouent désormais un rôle que je considère comme l'un des plus importants dans la transmission de l'idéologie dans la décennie à venir"
#13novembre
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Hugo Micheron :"...Ce procès c'est la justice de luxe, bien au-delà de la question judiciaire, on voit bien que c'est l'occasion de débattre, de discuter de la question du djihadisme, sujet clivant?
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 16, 2021
Hugo Micheron :"En tant que chercheur j'apprends énormément des auditions. C'est symboliquement très très fort et je crois que les djihadistes n'aiment pas que l'on rende justice de la sorte"
#13novembre
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Me @MaitreMouhou : "Ils utilisent des textes coraniques pour justifier leurs exactions.."
Hugo Micheron : "Ils s'appuient effectivement sur du religieux. Ils détournent les symboles de l'islam.Ils jouent de ça".
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 16, 2021
Hugo Micheron : "On a l'impression qu'il faut opposer deux thèses de façon très violente. Moi je suis parti d'une page blanche et je suis allé faire le terrain".
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 16, 2021
Hugo Micheron : "ces individus vont mettre en place un certain nombre d'actions comme les attentats par exemple pour combattre la mécréance. "
Audition de Bernard Bajolet, ancien directeur de la DGSE
L'audience reprend. Mais "on ne va entendre qu'un témoin", annonce le président Périès. Patrick Calvar, ex-patron de la DGSI sera entendu "à une date ultérieure", en raison de l'heure déjà tardive...#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 16, 2021
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 16, 2021
Bernard Bajolet, né en mai 1949 est à la barre
Le président : votre domiciliation ?
Bernard Bajolet : on va dire la gendarmerie de Vesoul
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 16, 2021
Le président: connaissiez-vous l'un des accusés?
Bernard Bajolet : je connaissais 2 des accusés mais pas personnellement
Le président : oui mais professionnellement c'est possible.
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 16, 2021
Bernard Bajolet :"Je participe avec le Président @fhollande à un conseil de défense. Je suis abasourdi par l'ampleur du massacre, de ne pas avoir réussi à l'empêcher.
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 16, 2021
Bernard Bajolet ex-patron de la DGSE : "Nous connaissions plusieurs des acteurs et pourtant nous n'avons pas empêché ce drame"
Le témoin parle du "sentiment d'échec" qui est le sien.
Bernard Bajolet : "Bien sûr, nous pouvons mettre en avant que nous avons continué à déjouer des attentats avant et après, mais ceci ne peut réduire la douleur des familles et le sentiment d'échec qui est le mien".#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 16, 2021
Bernard Bajolet explique sa première mission : "aider nos dirigeants à lire le dessous des cartes", et contre-espionnage et intérêts économiques et scientifiques majeurs. #13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 16, 2021
Quant au terrorisme, "cette mission nous l'exerçons avec la DGSI".
Bernard Bajolet, ex patron de la DGSE est physiquement à la barre, pas en ombre chinoise derrière un écran flouté. Il porte un costume-cravate sombre, cheveux gris et petit bouc, lunettes rectangulaires.#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 16, 2021
#13novembre
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Bernard Bajolet ex-patron de la DGSE:"Troisième mode d'acquisition du renseignement : le renseignement opérationnel qui consiste à envoyer des agents recueillir du renseignement à mains nues"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 16, 2021
Bernard Bajolet ex-patron de la DGSE:"Pour une situation comme celle de 2015, nos agents n'ont pas d'horaires, pas de week-end, ils ne demandent rien, ne bénéficient de rien, ils n'ont pas droit de grève, pas droit de rejoindre des syndicats"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 16, 2021
Bernard Bajolet ex-patron de la DGSE:" A l'étranger nos agents risquent leurs vies et parfois ils la perdent. Leur nom n'est gravé ou écrit sur aucun monument en cas de décès... Telles sont les grandeurs et la servitude du métier que nous exerçons"
Bernard Bajolet : "Nous savons que la menace est là, caractérisée, mais nous ne savons pas ni où, ni le comment ni le qui"#13Novembre
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#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 16, 2021
Bernard Bajolet ex-patron de la DGSE:"nous n'avions pas d'élément qui indiquait une menace particulière sur le Bataclan après le procès assez vague de 2009.
Bernard Bajolet : "Le 2 janvier 2015, nos collègues belges nous parlent d'un certain Omar qui appelle de Grèce". C'est Abaaoud. Il laisse les Belges gérer avec les Grecs. Puis après les attentats du 7, 8, 9 janvier, ils informent la DGSI.#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 16, 2021
Et après cet assaut à Verviers (Belgique), Omar échappe aux policiers Grecs à Athènes. "Et entre cette date et le 16 novembre, nous ne saurons jamais où est Abaaoud"#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 16, 2021
Bernard Bajolet : "Il porte le nom de Abou Omar Al Belgiki". Mais on ne sait pas lequel. Confusion à un moment avec un autre Abou Omar à Deir Ezzor.#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 16, 2021
Bernard Bajolet : "Nous savons qu'il utilise des sélecteurs techniques, mais ils sont mutualisés, on est jamais sûrs que c'est lui", jamais sûrs qu'il est en #Syrie "c'est juste une hypothèse"#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 16, 2021
Bernard Bajolet : "Je dis ça parce que ça fait beaucoup de monde à suivre", et la DGSE n'a pas les moyens de suivre tout le monde en 2015 #13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 16, 2021
#13novembre
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Bernard Bajolet ex-patron de la DGSE :"La décision de Merkel, que je ne critique pas, crée un appel d'air (Le 31 août 2015, Angela Merkel ouvre les frontières allemandes aux réfugiés)"
#13novembre
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Bernard Bajolet ex-patron de la DGSE :"S'ajoute à cela un problème techique. On n'a plus de GSM en Syrie, seuls certains relais n'ont pas été coupés. Il nous faut rétablir des connexions mais c'est compliqué. Voilà le contexte"
#13novembre
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Bernard Bajolet ex-patron de la DGSE : "On ne sais pas quels opérationnels sont envoyés en Europe. Bilal Hadfi par exemple, il faut savoir sous quel nom de passeport il se déplace..."
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 16, 2021
Le président : ils sont fichés S?
Bernard Bajolet ex-patron de la DGSE :Le fichier S est une sorte d'alerte.
Le président: on reviendra sur cela avec la DGSI mais pas aujourd'hui donc (Calvar a été décalé à un autre jour)
Bernard Bajolet parle d'un temps avant 2015, d'un temps où DGSE/DGSI "ne se parlent pas, les directeurs écrivent des choses" les uns sur les autres... Ça change après 2012 (post attentats #Merah) Et en 2015 une cellule commune DGSE/DGSI pour des échanges de données.#13Novembre
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 16, 2021
#13novembre
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Bernard Bajolet ex-patron de la DGSE : "Je n'ai jamais surpris mes collègues de la DGSI en flagrant-délit de nous cacher quoi que ce soit. Je crois que l'inverse est vrai aussi"
#13novembre
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Bernard Bajolet ex-patron de la DGSE : "Si on a manqué son retour, ce n'est pas du fait d'une insuffisance de coopération entre les deux services. (...) Nous n'arrivons pas toujours a détecté les retours"
#13novembre
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Bernard Bajolet ex-patron de la DGSE : Ces personnes font l'objet d'un suivi mais nos moyens techniques, humains, ceux de la police des frontières ne sont pas hélas infaillibles".
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 16, 2021
Bernard Bajolet ex-patron de la DGSE : "Nous ne pouvons pas garantir que certains ne passeront pas à travers les mailles. En plus la France n'est pas un état policier"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 16, 2021
Bernard Bajolet ex-patron de la DGSE : Pas du tout. Au contraire, dès 2014 nous voyons avec la capacité d'attraction de l'Etat islamique le risque de retour de ces Français aguerris et même désinhibés face à la violence qu'ils vont y côtoyer tous les jours.
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 16, 2021
Bernard Bajolet ex-patron de la DGSE : "On ne cherche pas du tout à les envoyer là-bas, au contraire, on essaie de les récupérer comme ceux qui ont été arrêtés en Turquie. "
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 16, 2021
Bernard Bajolet ex-patron de la DGSE :"Les attentats que nous avons déjoués par définition ne sont pas connus. Par exemple nous avons contribué à déjouer des attentats qui auraient pu être très meurtrier en Belgique à l'occasion de l'Euro, à Marseille en 2016"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 16, 2021
Bernard Bajolet ex-patron de la DGSE :"Le rôle d'un service comme le mien était de détecter et d'entraver les attentats. Nous n'y sommes pas parvenus pour certains mais nous en avons entravés d'autres"
#13novembre
— Aurélie Sarrot (@aureliesarrot) November 16, 2021
Bernard Bajolet ex-patron de la DGSE :"Ce qui s'est produit, on l'anticipait depuis des années.On redoutait un attentat de masse contre des civils. L'ampleur ne nous a pas surpris. Il s'est produit hélas ce que nous ne redoutions. "
Et voici un compte-rendu @franceinter du jour 43 au procès des attentats du #13Novembre.
— Sophie Parmentier (@sophparm) November 16, 2021
Croquis d'audience signés Valentin Pasquier @ValPSQR https://t.co/1b4OKNBJ9e
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Dates clés des neuf mois du procès :
Associations d'aide aux victimes :
Site de l’Association Life for Paris, 13 novembre 2015.
Site de l’Association 13onze15.
Site de L’Association française des victimes du terrorisme.
Site de l'Association Fraternité-Vérité.
Guide pour l’indemnisation des victimes d’actes de terrorisme.