L'âne à l'honneur ce 30 et 31 juillet 2016 à Neuville-les-Vaucouleurs
L’âne est assis, épuisé par la fatigue, blessé par les combats. Un poilu l’enlace;
unis dans l’horreur de la Première Guerre mondiale. Cette statue, réalisé par
le sculpteur Denis Mellinger est inaugurée le 30 juillet, au cœur de
Neuville-lès-Vaucouleurs,
le village choisi, il y a 100 ans par l’état-major de la deuxième armée pour accueillir
un hôpital destiné à soigner les ânes blessés.
On oublie trop souvent les animaux embrigadés dans les conflits qui opposent les hommes.
La Grande Guerre déploie chevaux, mulets, chiens, pigeons et de nouveaux alliés les ânes.
C’est en 1916, à titre d’expérimentation, qu’une vingtaine de ces équidés, venus d’Algérie,
sont pour la première fois missionnés dans le secteur de Verdun.
Les ânes sont agiles, dociles et portent des charges supérieures à celles des prisonniers,
ils n’ont pas peur de la mitraille, leur silence est assuré par une incision verticale
de leur lèvre supérieure sous la narine, provoquant une douleur vive au moindre braiement.
L’armée s’empare de ces ânes soldats sur tout le pourtour méditerranéen et les envoie en première
ligne pour ravitailler
les poilus en munitions, en vivres, en outils, en courrier.
Les survivants des tranchées honorent leurs compagnons d’armes à travers des témoignages saisissants :
Deux soldats peuvent conduire 12 à 15 ânes. L’économie de main-d'oeuvre est considérable(...)
le muletier nous confia à chacun 5 bourricots d’Afrique, guère plus haut que des chèvres.
Mes ânes devaient porter deux torpilles de 50 kg, une de chaque côté du bât, ceux de mon camarade
transportaient de l’eau, des grenades et des cartouches.(...) Nos bêtes restaient passives,
l’œil résigné et indifférent, d’une extrême docilité.
Chargés outre mesure pour leur gabarit, ils acceptaient leur charge sans se plaindre
Léon Moreau
Classe 17, 16e corps, 290e Régiment de ligne.
J'ai vu l'intelligence des ânes qui se couchaient sous les bombardements.
Nous avions des ânes attelés pour traîner des voiturettes chargées des mitraillettes
et de leurs munitions. Il y en avait de toute petite taille qui pouvait circuler
dans les boyaux apportant le ravitaillement et qui économisaient ainsi la vie des hommes.
Ces ânes venaient eux-mêmes à notre position, nous les déchargions et ils faisaient
demi-tour pour repartir aux cuisines.
H. Cadoux
Classe 1915, mitrailleur de la 1ère division de cavalerie démontée
En pleine nuit, deux territoriaux conduisent le troupeau, un devant, l’autre derrière.
Amener les matériaux et les munitions est un énorme travail pour ces petites bêtes.
Quel chargement et quel poids pour elle ! Chaque fois que l’une d’entre elles trébuche et tombe,
il lui est impossible de se relever, elle n’en a pas la force. Quand elle est trop épuisée,
on la décharge et on la laisse sur place...
Georges Lahaut
Capitaine, classe 16, 279e régiment d’Infanterie.
Par milliers, ces animaux tombent sur le champ d’honneur.
Face aux déferlements des balles et aux trous d’obus boueux, ils sont impuissants.
Les blessés, dans le secteur de Verdun, sont dirigés vers les granges de Neuville-lès-Vaucouleurs;
300 ânes peuvent ainsi en permanence se faire soigner. Une fois rétablis, ces auxiliaires de transport
sont renvoyés vers les soldats en première ligne, jusqu’à la prochaine mitraille.
Le centenaire de la Première Guerre mondiale rend hommage
à ces animaux, sans immatriculation.
Parce qu’ils ne sont pas recensés officiellement par l’armée, seule une estimation
fait office de 274 000 ânes déployés lors du conflit. Leur résistance
et leur dextérité à se faufiler partout ont fait d’eux un précieux atout
pour rejoindre les tranchées et circuler dans ces étroits boyaux.
F.L.E.G © INUMAGINFO.COM
L'Association A.D.A.D.A et la municipalité de Neuville-les-Vaucouleurs
vous invitent ce week-end sur les traces des ânes soldats :
L'A.D.A.D.A est la plus ancienne association nationale de défense et de protection de l’âne,
de tous les ânes, de race ou non.
Elle a été créée en 1968 par le peintre corrézien
Raymond BOISSY.
Notre-Dame-de-Lorette - Nord-Pas de Calais :
600 000 noms gravés sur l'anneau de mémoire, le monument international le plus important au monde.
Bande-annonce du doc Lettres de femmes
par la Mission Centenaire :
Quelques sites de références
à la Première Guerre mondiale :
la Mission Centenaire
le site 700 000.fr
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