L’IVOIRE FINANCE LE TERRORISME
Le commerce illégal des espèces menacées
serait le 5ème trafic dans le monde.
Avec des bénéfices dépassant
les 10 milliards de dollars (7 milliards d’euros),
le trafic de l’ivoire favorise la déstabilisation de
certains états africains
et le financement d’actes terroristes.
Eléphants et Rhinocéros en survie
Février 2012, Parc national de Bouba N’Djida, au Cameroun.
Des braconniers munis de mitrailleuses ont abattu en quelques semaines
300 éléphants, soit 80% de la population
du parc. Un braconnage intensif dont l’efficacité s’explique grâce
aux moyens logistiques comparables à ceux d’une armée. Pour chasser les
rhinocéros, les braconniers ont délaissé leurs arcs,
flèches et lances au profit
de fusils, d’hélicoptères et d’équipements à vision nocturne.
Entre 2007 et 2011, le nombre de rhinocéros victimes du braconnage
en Afrique du Sud a augmenté de 3 000 %
(source WWF). Seuls 500 000 éléphants vivraient en Afrique aujourd’hui
contre 10 millions en 1900.
Cornes et défenses à prix d’or
Chaque année, plus de 800 rhinocéros et 12 000 éléphants
sont tués pour satisfaire une demande provenant d’Asie.
La Chine
représente à elle seule 70% de la demande mondiale du commerce de l'ivoire.
Les défenses d’éléphant se négocient
au marché noir à plus 2 000 dollars le kg
(1 500 euros/kg) pour être transformer en objet de culte ou de luxe.
La corne de rhinocéros est très prisée pour ses
thérapies ésotériques. Soigner le cancer, cure contre la gueule de bois, vertus aphrodisiaques
font flamber son prix : 60 000 dollars le kilo
(44 000 euros/kg).
Un marché prospère qui explique un braconnage intensif en Afrique
organisé par des réseaux criminels très structurés.
Un premier pas pour la sauvegarde des éléphants
Le 03 décembre 2013, plus d’une trentaine de pays
se réunissaient au
sommet sur la protection des éléphants
au Botswana.
L’enjeu : mettre en application des mesures pour mettre un terme au braconnage
et au trafic de l’ivoire.
Huit pays étaient particulièrement ciblés pour leur passivité :
le Kenya, l’Ouganda, la Tanzanie (pays exportateurs),
la Malaisie, le Vietnam, les Philippines (pays de transit),
la Thaïlande et la Chine (pays consommateurs).
Prise de conscience ou stratégie politique, les pays impliqués dans le
commerce de l’ivoire, ont reconnu comme "crime grave"
le trafic d’espèces sauvages. En signant les quatorze
"mesures d’urgences", ils s’engagent dans les douze mois à
coordonner leur action, décourager la consommation et surtout pénaliser le trafic
d’animaux sauvages. Dans le cas contraire, des sanctions pourront leur être attribuées.
Un 1er pas vers le développement et la sécurité des Etats en Afrique
Au-delà des espèces à protéger du braconnage, un autre problème existe :
l’instabilité en Afrique.
Le trafic de l’ivoire finance les activités des réseaux criminels.
Septembre 2013, attaque du centre commercial de Nairobi
par les Shebab somaliens. Bilan : 67 morts.
Ce groupe coordonne ses actes terroristes en partie avec l’argent de l’ivoire.
Pour assurer leur sécurité nationale et la légitimité de leur politique,
certains Etats comme le Gabon sont actifs dans la lutte contre la corruption
et le commerce illégal des espèces menacées.
Mars 2013, une haute autorité gabonaise reconnait être
à la tête d’un des réseaux les plus actifs du pays. Il fournissait armes
et munitions aux braconniers et
transportait l’ivoire jusqu’au Cameroun avec son véhicule de fonction.
Pour assurer la promotion d’un « Gabon vert », le président
Ali Ben Bongo Ondimba, fils d'Omar Bongo, s’était illustré en Juin 2012
en ordonnant la destruction de 5 tonnes d’ivoire.
Une première en Afrique centrale.
F.L.E.G © le duo d’INUMAGINFO - Osez l’INFO avec un autre regard
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Au-delà des espèces à protéger du braconnage,
un autre problème existe :
l’instabilité en Afrique.
Le trafic de l’ivoire finance les activités
des réseaux criminels.
Photos © WWF-Canon pour INUMAGINFO.com
Brent Stirton - photographe
En février 2017, Brent Stirton recevait un World Press Photo pour son travail sur le trafic des cornes de rhinocéros. Un prix auquel ce photojournaliste sud-africain de l’agence Getty Images est habitué : il l’a reçu désormais neuf fois. Depuis 2008, avec le magazine National Géographique, Brent documente ces guerres invisibles qui sclérosent le continent africain et menacent la précieuse faune sauvage : gorilles, rhinocéros, éléphants, lions, tous victimes des braconniers dans une indifférence quasi-totale. Un combat sans relâche que décide d’accompagner La Gacilly avec cette exposition.
"Extinctions" au Festival photo de La Gacilly (Morbihan)
jusqu’au 30 septembre 2017.
Flash inu
La France est le premier pays européens à détruire son stock d'ivoire. Plus de 3 tonnes d'ivoire récoltées lors des saisies de ces vingt dernières années ont été broyées et brulées au pied de la tour Eiffel, ce jeudi 06 février 2014. Une action symbolique pour sensibiliser l'opinion et afficher sa détermination pour lutter contre le trafic illicite de l'ivoire.
F.L.E.G © le duo d’INUMAGINFO - Osez l’INFO avec un autre regard
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