Quand la communication devient une erreur politique
Jupiter chute dans les sondages. Les Français mettent fin à la frénésie mythologique d’Emmanuel Macron.
Celui qui s’assimile
au dieu des dieux et des hommes
voit sa cote de popularité s’effondrer de 10 points en 1 mois. Les Français rappellent à l’ordre le Président de la République pour agir en
tant que tel.
Les premiers mois du Chef d’État qui veut aller vite s’apparentent à une valse
de faux pas : tergiversation dans l’application des réformes, exemplarité polluée par les affaires
et erreurs de langage en cascade.
A moins de 100 jours de son mandat, Emmanuel Macron brille par ses sorties linguistiques
méprisantes et révèle une autorité antirépublicaine.
Mais le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien, c'est différent
« Le kwassa-kwassa pêche peu ! Il amène du Comorien ! » #Quotidien pic.twitter.com/hXKRC2vWx9
— Quotidien (@Qofficiel) 2 juin 2017
Une gare, c'est un lieu où on croise des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien
Ne pensez pas que si vous réussissez, tout est fait. Non. Transformez notre pays. #StationFLaunch pic.twitter.com/TNKiNoMF0t
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 29 juin 2017
Quand des pays ont encore aujourd'hui sept à huit enfants par femme, vous pouvez décider d'y dépenser des milliards d'euros, vous ne stabiliserez rien
"Un vrai chef ne dit jamais qu'il est chef" : @fre_pons critique Emmanuel Macron suite à la démission du général #DeVilliers pic.twitter.com/MMI2ZsvL1P
— CNEWS (@CNEWS) 19 juillet 2017
J’ai pris des engagements, je suis votre chef.
"Je suis votre chef": Macron répond sèchement à la gronde dans l'armée française pic.twitter.com/lfIIyfTJXu
— BFMTV (@BFMTV) 13 juillet 2017
La phrase de trop pour les Français, grand soutien de son armée.
L’excès d’autoritarisme de cet élu qui n’a jamais effectué son service militaire
devrait s’appliquer le proverbe : tourner 7 fois sa langue dans sa bouche avant de parler
...
surtout lorsqu’il s’adresse à la grande muette.
La démission du Chef d’état-major des armées après sa passe d’armes avec le Président de la République
sur la coupe de 850 millions d’euros dans le budget alloué à la défense révèle la réalité d’une crise
inédite sous la cinquième république entre l’armée et le chef de l’exécutif.
Le ton donné par le Chef d’état-major des armées (CEMA) lors de son audition à huis clos devant
les parlementaires de la commission de la Défense à l’Assemblée nationale déplaît au
Président de la République.
Le général de Villiers use de sa joute verbale
Je ne vais pas me laisser baiser comme ça
,
Je ne pourrai plus regarder mes gars dans les yeux si on réduit encore nos moyens
comme offensive pour contrer la nouvelle restriction budgétaire sur les équipements de l’armée française
et rappeler à l’exécutif sa promesse d’augmentation du budget de la défense.
Une prise de position à laquelle Emmanuel Macron riposte dans son discours devant
les forces de l’armée française.
Je considère pour ma part qu’il n’est pas digne d’étaler certains débats sur la place publique.
J’ai pris des engagements, je suis votre chef. Les engagements que je prends devant nos concitoyens
et devant les armées, je sais les tenir et je n’ai à cet égard besoin de nulle pression et
de nul commentaire.
"Je suis votre chef": Macron répond sèchement à la gronde dans l'armée française pic.twitter.com/lfIIyfTJXu
— BFMTV (@BFMTV) 13 juillet 2017
En cette veille de fête nationale, la réaction du chef d’État est le déclencheur d’une faute politique
majeure.
Le Président de la République s’égare dans un déni de démocratie lorsqu’il en appelle
au droit de réserve du CEMA. Le Parlement est en droit d’être informé, la tenue des débats est garante
de l’équilibre des pouvoirs.
Et la petite phrase je suis votre chef
pour fragiliser le Chef d’état-major des armées devant
ses troupes révèle un aveu de faiblesse du Président, un chef respecté n’a nul besoin de l’afficher
sur la place publique.
La querelle interne se déclare en une guerre de communication, le général part au front sur les réseaux
sociaux.
Le jour de sa descente de l’avenue des champs Élysée au côté d’Emmanuel Macron,
le général de Villiers publie sur son compte Facebook le message Confiance
dont les lignes laissent présager une démission à venir.
Le Président se défend dans la presse et déclare dans le JDD, deux jours après le défilé militaire :
La République ne marche pas comme cela. Si quelque chose oppose le chef d’état-major des armées
au président de la République, le chef d’état-major des armées change
.
Emmanuel Macron : "Si quelque chose m'oppose au chef d'état-major, le chef d'état-major change" https://t.co/V2b4cW6dFl pic.twitter.com/e8BAjisKbK
— Le JDD (@leJDD) 16 juillet 2017
Le général de Villiers assume ses désaccords avec le nouveau chef d’État et reste fidèle à ses engagements. Il acte sa démission dans un communiqué paru mercredi 19 juillet.
La décision du général déclenche de vifs soutiens politiques, civils et militaires. À son départ, ses troupes lui dressent une haie d’honneur pour le remercier du service rendu à la nation et de sa loyauté envers ses hommes.
Merci. pic.twitter.com/cjSdmf0PYl
— État-Major Armées (@EtatMajorFR) 19 juillet 2017
Affaibli, le Président de la République se lance dans une campagne de réconciliation avec son armée.
La mise en scène du Président vêtu des habits de sous marinier puis d’aviateur agace.
Macron joue encore et cette fois-ci c'est à l'aviateur comme dans Top gun ! On n'est pas loin de Village People, non? Chassez la nature ... pic.twitter.com/oM99N4Gr4L
— Nanou (@mimapol) 22 juillet 2017
Dans la série: "Emmanuel Macron, posture et imposture":
— HdeBonneVolonté (@hdebonnevolonte) 20 juillet 2017
Après «A la poursuite d'Octobre rouge», «Top gun» saison II
Ça tourne au ridicule. pic.twitter.com/i2wepNqp9W
À trop vouloir imposer sa stature de Chef suprême, Emmanuel Macron oublie l’humilité de l’homme d’État qu’il doit être.
F.L.E.G © INUMAGINFO.COM.
Le Président Macron : Je ne laisserai personne dire que des choix budgétaires
se font aux dépens de votre sécurité.
Je ne laisserai personne dire que des choix budgétaires se font aux dépens de votre sécurité. C'est faux. J'en serai le garant.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 20 juillet 2017
Le Président Macron :
Le général Lecointre a toute ma confiance.
Le général Lecointre a toute ma confiance. Nous allons mener un projet ambitieux pour construire l'outil de défense dont la France a besoin. pic.twitter.com/A9Cpq8rZuP
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 20 juillet 2017
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