"Président je suis, président je resterai"
Le communiqué est publié sur tous les réseaux sociaux. François Hollande annule l'élection
Présidentielle 2017. Il poursuit son mandat pour une durée indéterminée.
Raison invoquée : le Chef d'État estime être le seul à pouvoir assurer une stabilité
dans le pays.
À seulement 23 jours du premier scrutin, les candidats
sur la route de l'Élysée
dénoncent un coup d'État démocratique.
Notre journaliste Charles Atan décrypte, analyse et commente les évènements annonciateurs
d'une telle décision.
La rumeur circulait dans les couloirs du palais.
Mais comment prendre au sérieux une telle ineptie!
déclare un collaborateur anonyme. Cette ineptie, François Hollande
la prépare depuis longtemps. A vrai dire, dès qu'il a su qu'il ne pouvait pas se représenter.
Sa promesse, inverser la courbe du chômage, engagement déterminant pour renouveler
son mandat, n'a pas eu les résultats escomptés.
Alors, celui que Michel Onfray nomme Hollande, un machiavel qui sourit
, met en oeuvre
son plan au titre évocateur
Moi Président, je serai Président.
Nous étions peu dans la confidence.
avoue un proche de l'homme d'État
souhaitant conserver son anonymat.
Sensibles à l'efficacité des écoutes,
nous avons opté pour la messagerie Telegram. Nos échanges étaient ainsi sécurisés.
Par ce biais, les protagonistes élaborent leur stratégie.
Acte 1 : Le président annonce sa non-candidature à
l'élection présidentielle.
François Hollande revêt l'habit d'un chef d'État en accord avec ses engagements.
Acte 2 : Il met en place son double politique. Son choix se porte naturellement sur son poulain.
Son ministre de l'Économie et lui partagent les mêmes idées. Pourtant, il doit le faire
quitter Bercy pour que le social-libéral rayonne. Le Monsieur boîte à outils
provoque,
en coulisses, les désaccords et déclare publiquement le fameux Emmanuel Macron, c'est moi
.
Le futur candidat d'En Marche! s'émancipe et devient le VRP de la politique d'Hollande,
bon gré mal gré.
Acte 3 : discréditer les candidats victorieux des primaires de la gauche et de la droite.
L'ancien député de Corrèze connaît ses premiers aléas. Il s'était préparé à atteindre Valls
et Sarkozy. Ce seront
Hamon
et Fillon qui goûteront à l'ambition du chef de l'État.
Le "Monsieur Propre" de la République est la première cible. Sa candidature est entachée
par les révélations du Canard Enchaîné. L'intermédiaire nous confie :
Un des chargés de
la communication de l'Élysée a fait appel à mon réseau médiatique pour distiller
des informations sur
François Fillon.
J'ai transmis les documents au palmipède. Vous connaissez la suite.
Une communication balbutiante, une mise en examen, une parole non honorée, le candidat
Les Républicains voit sa côte de popularité s'effondrer.
Pour déstabiliser la campagne de Benoît Hamon, François Hollande use des divisions
au sein du Parti Socialiste.
La rencontre a lieu dans le bureau doré de l'hôte du palais. Le chef d'État met en
confiance son ancien ministre délégué à l'Économie sociale et solidaire
et à la Consommation. Même si leurs visions de la gauche diffèrent,
ils partagent la même réussite. Comme lui, François Hollande n'était pas
le candidat pressenti pour représenter le PS à l'élection présidentielle.
Avant l'affaire du Sofitel, c'était Dominique Strauss-Kahn qui avait les faveurs du parti.
Le Président de la République rassure le candidat élu avec le slogan faire battre
le coeur de la France
dans sa décision de créer une grande unité de gauche grâce
au ralliement de la France insoumise et des écologistes. L'ancien Premier secrétaire du PS
sait que cette stratégie est vouée à l'échec. La personnalité de
Mélenchon
est dominée par
son ego et l'aile droite du parti ne pardonnera pas à l'ex-frondeur d'avoir privilégié
le dialogue avec un parti crédité bien au-dessous des 5%.
Acte 4 : Évincer le candidat d'En Marche!
Rien de plus facile, François Hollande se repose sur l'immaturité politique de son protégé
et tout particulièrement sur ses erreurs de langage :
La meilleure façon de se payer un costard, c'est de travailler
, Vous savez ? Cet abattoir.
Il y a dans cette société une majorité de femmes. Il y en a qui sont, pour beaucoup,
illettrées
, La gauche a cru que la France pouvait aller mieux en travaillant moins,
c’était des fausses idées
, Le statut de la fonction publique n'est plus adéquat
.
Les analyses de l'ancien ministre de l'Économie avaient suscité de vives réactions
obligeant le gouvernement à le recadrer et à l'initier au rétropédalage.
Alors quand
Emmanuel Macron
qualifie la colonisation de crime contre l'humanité
,
le Président enrage, la faute politique arrive trop tôt dans la campagne.
Le candidat d'en Marche est le dernier obstacle avant que le stratège atteigne son but ultime.
Car même si le
Front National
est crédité pour le second tour, François Hollande sait
que le plafond de verre résistera à la vague bleu marine grâce au front républicain.
La dernière manoeuvre de déstabilisation viendra, à sa grande surprise, de son ancien
Premier ministre. Peu de temps après le ralliement de Jean-Yves Le Drian, Manuel Valls
annonce son vote en faveur du partisan ni de droite, ni de gauche
. L'idéologie politique
d'Emmanuel Macron s'effondre, il ne peut plus se défaire de son étiquette hollandiste.
Le candidat d'En Marche! est considéré comme l'héritier du quinquennat et perd des points
dans les sondages.
Installé à son bureau, François Hollande se délecte, son communiqué est relayé par tous
les médias. Il peut, en ce premier avril, déguster ce poisson aux délicieuses saveurs
d'un "Président je suis, Président je resterai".
F.L.E.G, le duo d’INUMAGINFO -
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